Depuis 2014, Google est un acteur majeur du marché des montres connectées. Avec Android Wear, puis Wear OS, la firme de Mountain View a équipé des dizaines de smartwatch à travers les années. Cependant, Google s’était contenté jusqu’à présent de fournir un système d’exploitation à des constructeurs partenaires et n’avait pas encore lancé sa propre montre. C’est désormais chose faite avec la Pixel Watch, premier essai de la marque dans le domaine des montres connectées. Un essai concluant ? C’est ce qu’on va voir dans ce test complet.
Fiche technique
Modèle | Google Pixel Watch |
---|---|
Dimensions | 41 mm x 41 mm x 12,3 mm |
Technologie | Li-Ion |
Norme wifi | Wi-Fi 4 (n) |
Définition de l’écran | 450 x 450 pixels |
Dalle | AMOLED |
Mémoire interne | 32 Go |
Poids | 36 g |
Capteur de rythme cardiaque | Oui |
Analyse du sommeil | Oui |
Accéléromètre | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prix | 229 € |
Fiche produit |
La montre de ce test a été prêtée par le constructeur.
Design
La première chose qui étonne avec la Pixel Watch, c’est son gabarit. Il faut dire que, contrairement à des fabricants plus aguerris à ce type de produits (on pense à Apple, Samsung ou Garmin), Google ne propose pas deux formats de montre, mais un seul : la Pixel Watch n’existe qu’en version 41 mm.
Concrètement, on a donc une montre aussi large que le petit format de l’Apple Watch 8. Cependant, le modèle d’Apple compense avec un format carré qui lui permet de s’étendre avec des angles. Surtout, la montre d’Apple existe également en version 45 mm pour les poignets plus larges.
Je n’ai pas un poignet particulièrement large avec sa circonférence de 180 mm. Pourtant, la montre me paraît très fine au poignet et je n’aurais pas été contre un second format un peu plus large, quitte à intégrer une couronne, pour avoir une toquante plus seyante au poignet. Surtout que, comme on le verra plus tard, ce petit format n’est sans doute pas sans incidence sur l’autonomie rachitique de la Google Pixel Watch. Du côté des bracelets, signalons que Google fournit deux tailles : S (pour les poignets de 130 à 175 mm) et L (pour les poignets de 165 à 210 mm).
Reste qu’avec son format tout en rondeur et le verre de son écran qui se prolonge jusqu’aux bordures du boîtier, la Pixel Watch semble être une toile vierge. Je m’explique : on a ici un cadran de montre sans aucune aspérité, si ce n’est la couronne rotative, plutôt discrète. La montre a en fait tout d’une simple montre à gousset.
Or, avec son système d’accroche de bracelet propriétaire, Google laisse aux utilisateurs la possibilité de choisir l’aspect de leur toquante comme ils le souhaitent. Elle ressemble à une montre de sport avec un bracelet sport, à une montre plus élégante avec un bracelet en cuir ou à une montre plus massive avec un bracelet à maillons en acier.
Google a choisi un système d’accroche propriétaire pour sa Pixel Watch, reprenant ainsi la philosophie d’Apple, mais également de Fitbit. Cela présente un avantage, puisque l’aspect esthétique de la montre dépendra du type de bracelet que vous lui accrocherez (puisque la montre en elle-même n’est qu’un disque).
En revanche, cette méthode présente plusieurs inconvénients avec l’impossibilité de fixer votre bracelet fétiche — celui de votre grand-père par exemple — à la toquante. On se prend à espérer que Google proposera, à terme, un adaptateur avec des cornes pour fixer n’importe quel bracelet à broche standard de 18, 20 ou 22 mm à sa montre.
Du côté du système d’accroche, il est plutôt bien pensé avec un petit décalage et une rotation à effectuer. Cependant, c’est un peu plus complexe pour dégager le bracelet, puisqu’il vous faudra appuyer sur un bouton plutôt étroit.
Si la Pixel Watch ressemble à un petit galet, elle a quand même droit à quelques aspérités. Comme on l’a vu, elle est dotée d’une couronne rotative sur le côté, qui va vous permettre de naviguer dans l’interface et faire office de bouton principal. Un second bouton, placé à côté, va quant à lui se fondre un peu plus dans le corps du boîtier. La montre intègre également un petit trou où loge le microphone pour l’assistant vocal ou les appels téléphoniques. De l’autre côté du boîtier, Google a intégré une fente pour le haut-parleur de sa Pixel Watch.
Du côté des matériaux, on va retrouver un boîtier en acier inoxydable doré, noir mat ou argent avec une protection d’écran en Gorilla Glass 5 3D. Le bracelet fourni par défaut, en version sport, est quant à lui proposé en fluoroélastomère avec quatre coloris au choix : vert sauge, noir volcanique, galet ou charbon.
Google annonce que sa montre est étanche jusqu’à 5 bars et qu’elle pourra donc être utilisée sans crainte sous la pluie, dans la douche, dans une baignoire ou à la piscine, à faible profondeur. Attention néanmoins, elle n’est pas conçue pour la plongée et ne pourra donc pas résister à une immersion à forte profondeur.
Écran
Pour son écran, Google a opté pour une dalle ronde et Amoled avec une définition de 450 x 450 pixels et une densité de 320 pixels par pouce (ppp). On est donc dans la même veine que ce que peuvent proposer la Samsung Galaxy Watch 5 (321 ppp) ou l’Apple Watch 8 (326 ppp), du moins en terme de netteté de l’écran.
Il en va de même pour la luminosité avec un éclairage annoncé comme pouvant monter jusqu’à 1000 cd/m², identique donc à celui de l’Apple Watch Series 8. Concrètement, je n’ai eu aucun souci de lisibilité sur l’écran de la montre. Même en courant pendant près de deux heures en extérieur et en plein soleil, j’ai pu lire mes données facilement juste en pivotant le poignet.
La Google Pixel Watch est par ailleurs munie d’un capteur de luminosité. Celui-ci va permettre d’ajuster automatiquement la luminosité en fonction de l’éclairage ambiant, en plus du réglage manuel sur trois niveaux proposé nativement par la montre. Comme sur les Apple Watch, on va donc définir d’emblée le niveau de luminosité sur trois niveaux et la montre va, ensuite, adapter automatiquement celle-ci en fonction de la lumière autour de vous.
La Google Pixel Watch profite également d’un affichage always-on. Pratique pour les personnes qui ne souhaitent pas avoir un simple disque noir au poignet lorsqu’elles ne regardent pas la montre.
En revanche, si la montre de Google profite bel et bien d’un mode « coucher » qui va permettre de désactiver automatiquement l’allumage de l’écran lorsque vous bougez le poignet et de suspendre les notifications, celui-ci ne peut pas être programmé automatiquement, mais doit être activé chaque soir et désactivé chaque matin. C’est d’autant plus frustrant que la Samsung Galaxy Watch 5 profite bel et bien d’un mode « ne pas déranger » programmable à horaires fixes et qu’elle utilise Wear OS, comme la Pixel Watch.
Enfin, il convient de signaler ce qui apparaît en premier lieu comme le nez au milieu de la figure de la Pixel Watch : ses larges bordures. Si je dois bien avouer que les premiers visuels de la montre m’avaient largement refroidi à cet égard — les bordures sont particulièrement larges tout autour de la surface utile de l’écran — la Pixel Watch s’en sort finalement plutôt bien.
À l’usage, l’efficacité de l’écran Amoled et l’aspect foncé du fond d’écran permettent d’oublier ces bordures. Elles ne choquent pas plus que ça, passées les premières minutes, et on les oublie assez facilement. Reste qu’en face de l’écran bord à bord de l’Apple Watch 8, la Pixel Watch propose bel et bien de véritables trottoirs tout autour de la dalle et qu’on aurait apprécié des rebords plus fins.
Notons enfin que, montre sous Wear OS oblige, la Pixel Watch est compatible avec de très nombreux cadrans pour tous les goûts et toutes les bourses. Outre les huit cadrans préinstallés, on peut en trouver 19 autres sur l’application Pixel Watch et des centaines d’autres proposés au téléchargement sur le Google Play Store.
Usage et application
On l’a vu, la Google Pixel Watch profite du système maison de Google, Watch OS 3.5. Il s’agit néanmoins de la première montre connectée de Google et, à ce titre, de la première à proposer une interface Wear OS épurée de l’interface One UI Watch de Samsung et des Galaxy Watch 4, Watch 4 Classic, Watch 5 et Watch 5 Pro.
Pour alimenter la montre, Google a fait un choix que l’on qualifiera poliment de risqué. La Pixel Watch embarque une puce Exynos 9110, la même que celle dont profitait la première Galaxy Watch en 2018. Rappelons que Samsung est passé, depuis les Galaxy Watch 4, à sa nouvelle puce, l’Exynos W920.
On aurait pu penser que ce choix allait sacrifier la fluidité de l’interface, il n’en est rien. Sans doute aidée par son deuxième coprocesseur Cortex M33 et par ses 2 Go de RAM, la Pixel Watch parvient à fournir une expérience fluide. La montre ne ralentit pas lorsqu’on passe d’un écran à l’autre, qu’on navigue dans les menus ou qu’on charge une application. C’est un minimum pour une montre connectée haut de gamme en 2022, mais c’est tout de même à signaler.
La Google Pixel Watch embarque par ailleurs 32 Go de stockage. Cet espace va vous permettre non seulement d’installer des applications tierces, mais également de stocker des titres musicaux en local si vous souhaitez écouter de la musique sur des écouteurs sans fil sans embarquer votre smartphone avec vous.
Pour la navigation dans les menus, on retrouve une interface très claire et assez classique pour une montre connectée :
- Glissement vers le haut depuis le cadran d’accueil : accès aux notifications ;
- Glissement vers le bas depuis le cadran d’accueil : accès aux paramètres rapides ;
- Glissement vers la gauche ou la droite depuis le cadran d’accueil : accès aux cartes/widgets ;
- Appui long sur le cadran d’accueil : personnalisation du cadran.
En plus de ces gestes de glissement, la Pixel Watch se manipule à l’aide des deux boutons latéraux : celui de la couronne et le bouton plus plat situé au-dessus (ou en dessous, en fonction de comment vous portez la montre) :
- Appui simple sur la couronne : liste des applications installées / retour au cadran d’accueil ;
- Double appui sur la couronne : Google Pay ;
- Appui long sur la couronne : éteindre / mettre en veille la Pixel Watch ;
- Appui simple sur le bouton : multitâche ;
- Double appui sur le bouton : dernière application lancée ;
- Appui long sur le bouton : Google Assistant.
Avec ces différents gestes — et le fait qu’un glissement vers la droite permet de revenir à l’écran précédent — on a donc des gestes et des boutons de navigation complets. Malheureusement, ceux-ci ne peuvent pas être reprogrammés. Impossible donc d’utiliser le bouton supplémentaire pour y assigner une application spécifique si on souhaite rapidement lancer un entraînement.
À l’usage, l’interface de la Pixel Watch reste très agréable à utiliser, même si on aurait apprécié davantage de configuration et de personnalisation de l’expérience, que ce soit avec une programmation automatique du mode « coucher », comme on l’a vu plus tôt, ou avec une personnalisation des gestes et bouton. On sent que Google a voulu jouer la sécurité avec une montre simple à utiliser, mais cela manque un peu de personnalisation pour réellement s’approprier une montre destinée à nous accompagner en permanence à notre poignet.
Bien évidemment, la grande force de Wear OS par rapport à des systèmes concurrents comme Harmony OS, LiteOS ou RTOS réside dans le nombre impressionnant d’applications compatibles. Ici, vous n’aurez pas besoin de chercher pendant des heures pour trouver une application qui vous soit utile.
D’emblée, les applications déjà installées sur votre smartphone peuvent être installées sur votre montre à condition qu’une application compagnon pour Wear OS existe. Pratique par exemple pour retrouver votre liste de courses sur Bring, pour utiliser Strava pour vos entraînements, pour chercher un itinéraire avec Citymapper ou pour écouter de la musique via Spotify.
D’autant plus que, depuis l’an dernier, les développeurs peuvent désormais créer des tuiles à partir de leurs applications. Grâce à ces widgets intégrés à gauche ou à droite du cadran, vous pourrez donc retrouver facilement certaines informations d’un coup d’œil.
On s’en doutait depuis les Galaxy Watch 4, c’est désormais confirmé avec la Pixel Watch : Google a mis fin à l’application Wear OS sur smartphone.
L’application Pixel Watch sur smartphone
Pour contrôler la Pixel Watch depuis son téléphone, il vous faudra donc utiliser deux applications sur Android : Fitbit, sur laquelle on reviendra plus tard, et Pixel Watch.
Si la première se concentre sur les données de santé, c’est bien la seconde qui va être utile pour paramétrer votre montre. Elle va vous permettre de réorganiser votre cadran, de les personnaliser, d’installer de nouvelles tuiles ou de nouvelles applications ou de gérer certains paramètres de la montre.
Néanmoins, la plupart des fonctions intégrées à l’application se retrouvent aussi bien au sein de la Pixel Watch en elle-même et, comme on l’a vu plus tôt, on en a vite fait le tour. À l’exception de l’activation de l’écran always-on, du délai de mise en veille de l’écran ou de l’affichage de la pastille de notifications non lues, l’application Pixel Watch ne vous sera pas d’une grande aide.
Malheureusement, l’application Pixel Watch n’est disponible que sur les smartphones Android à partir de la version 8.0. Comme Apple avec ses Apple Watch, Google a donc décidé de fermer son écosystème aux seuls smartphones dotés de son propre OS et ne permet pas d’utiliser la Pixel Watch avec un iPhone.
Notons enfin que la Google Pixel Watch est dotée d’un microphone et d’un haut-parleur pour passer et recevoir des appels depuis son poignet. On va également retrouver une puce NFC utilisée pour le paiement sans contact avec Google Pay.
Fonctionnalités de santé
Comme toutes les montres connectées sur le marché, la Pixel Watch fourmille de capteurs afin de mesurer vos données personnelles, qu’elles soient liées à votre santé ou à vos entraînements sportifs.
La montre est bien évidemment équipée d’un accéléromètre et d’un gyroscope, pour mesurer les pas parcourus, mais également d’un cardiofréquencemètre — sur lequel on reviendra plus tard — ainsi que d’un oxymètre pour mesurer votre saturation en oxygène dans le sang… du moins sur le papier.
En pratique, le capteur de SpO2 n’est accessible par aucune application installée sur la montre, que ce soit les données de Google ou celles de Fitbit. On espère que ce capteur sera à terme ouvert par Google tant la mesure de SpO2 a pu montrer ses mérites durant la pandémie — un taux de SpO2 faible, inférieur à 95 %, traduit des difficultés respiratoires.
Heureusement, l’électrocardiogramme est bel et bien là et accessible grâce à l’application ECG Fitbit sur la montre. Certifiée comme dispositif médical, cette fonction ECG va vous permettre d’exporter un fichier PDF pour le transférer à votre médecin si nécessaire. Rappelons que cette fonction — que l’on retrouve également sur les Galaxy Watch 5 ou les Apple Watch — va permettre de déceler de potentiels risques de fibrillation auriculaire.
Malheureusement, si la Pixel Watch reprend l’électrocardiogramme de la Fitbit Sense 2, elle n’embarque pas de capteur AED — activité électrodermale — pourtant présent sur la dernière montre de la filiale de Google. Pour rappel, ce capteur détermine, en fonction de la conductance cutanée, le niveau de stress de l’utilisateur.
La Google Pixel Watch profite néanmoins d’une boussole et d’un altimètre pour s’orienter facilement. Par ailleurs, si la montre ne profite pas, au lancement, d’une détection de chute, celle-ci devrait être ajoutée cet hiver grâce à une mise à jour.
Notons également que la Pixel Watch est prévue pour fonctionner avec 41 sports différents parmi lesquels la course en extérieur, le crossfit, le yoga, la randonnée, le paddle ou le kickboxing. L’application Fitbit Exercice va également vous permettre d’organiser votre écran de données en entraînements avec quatre emplacements.
Pour chacun, vous pouvez sélectionner la distance, le temps écoulé, la fréquence cardiaque, l’allure, l’allure moyenne, les calories brûlées, le nombre de pas, le dénivelé, le dénivelé positif ou les minutes en zone active. Malheureusement, la cadence (nombre de pas par minute) ou les zones de fréquence cardiaque ne sont pas proposées.
Précision du GPS de la Google Pixel Watch
La Google Pixel Watch est compatible avec les systèmes de géolocalisation et navigation par système satellite (GNSS) GPS, Glonass, Beidou et Galileo.
Si la montre de Google est compatible avec tous ses différents systèmes satellitaires, elle ne propose cependant qu’une compatibilité avec la bande de fréquence GNSS L1, à 1775,42 MHz, et n’est donc pas multibande avec L1+L5 à 1176,45 MHz. Comme on va le voir, cela n’empêche cependant pas la montre de Google de proposer à la fois un fix GPS plutôt rapide et un bon suivi de vos itinéraires.
Du côté du fix GPS, au moment de lancer une activité, la montre va vous indiquer d’abord que la connexion GPS est en cours puis, au bout de moins de 30 secondes, vous indiquer que la connexion est faite. Si des montres comme les modèles de Samsung ou d’Apple font mieux, on est cependant à des années-lumière de l’expérience des montres Fitbit, dont la Sense 2.
Pour vérifier la fiabilité du suivi GPS de la Pixel Watch, j’ai couru à trois reprises avec la montre et avec un smartphone Vivo X80 Pro — avec un GPS plus précis L1+L5. Pour m’assurer que la Pixel Watch n’utilisait pas le GPS du smartphone, j’ai également pris soin de passer la montre en mode avion. J’ai ensuite comparé les itinéraires et les distances mesurées par chacun des dispositifs.
Courses | GPS smartphone | Google Pixel Watch | Écart |
---|---|---|---|
Course 1 | 6,39 km | 6,41 km | +0,31 % |
Course 2 | 17,68 km | 17,68 km | 0 % |
Course 3 | 10,04 km | 10,03 km | -0,1 % |
Total | 34,11 km | 34,12 km | +0,03 % |
Globalement, on a donc droit à une Pixel Watch avec une excellente fiabilité du suivi GPS. Après plus de 34 km d’entraînement, l’écart entre la mesure du smartphone et celui de la montre n’est que de 10 mètres. Seule la première sortie est un peu plus significative, avec un écart de 20 mètres sur un total de 6 km, mais, là encore, c’est loin d’être un décalage énorme.
On le constate sur les tracés GPS ci-dessus, la Pixel Watch parvient à bien coller au suivi du smartphone. Les rares écarts sont assez légers et se produisent essentiellement lorsque je longeais des bâtiments.
Précision de la fréquence cardiaque de la Google Pixel Watch
Pour le cardiofréquencemètre de sa Pixel Watch, Google a utilisé l’expérience de Fitbit dans ce domaine. Il faut dire que le fabricant de bracelets et de montres connectées propose, depuis le Fitbit Charge HR, de nombreux appareils dotés d’un cardiofréquencemètre. La montre est ainsi capable de suivre la fréquence cardiaque en continu avec une mesure toutes les cinq secondes, Bien évidemment, cette fréquence est réduite à chaque seconde lorsque vous lancez un entraînement.
Cependant, la Pixel Watch fait moins bien que les Fitbit Sense 2 et Versa 4 du constructeur en cela qu’elles ne proposent pas de notification de fréquence cardiaque faible ou élevée en dehors des entraînements, pas plus que d’alerte en cas de fréquence cardiaque irrégulière. C’est dommage, surtout que ces fonctions sont bien présentes sur les deux montres haut de gamme de Fitbit, pourtant positionnées comme des montres milieu de gamme face à la Pixel Watch.
Pour analyser la précision du cardiofréquencemètre de la Pixel Watch, je l’ai portée durant deux entraînements avec, en plus, une ceinture abdominale de fréquence cardiaque qui nous sert de mesure de référence, la Garmin HRM-Pro. J’ai ensuite analysé la différence des mesures de chaque appareil sur une course en fractionné (avec de fortes variations de fréquence cardiaque) et sur une course longue.
Google Pixel Watch | Mesure de référence | Écart moyen | Écart moyen après 10 min | |
---|---|---|---|---|
FC moyenne | 162 bpm | 168 bpm | -2,94 % | -2,04 % |
FC max | 186 bpm | 188 bpm |
Pour ne rien vous cacher, pour la course ci-dessus, je ne comptais initialement pas faire une sortie en fractionné. Cependant, j’ai trop voulu me fier à la fréquence cardiaque indiquée par la Pixel Watch à mon poignet… avant de réaliser qu’elle était bien en deçà de ma fréquence cardiaque réelle. Forcément, j’ai donc dû ralentir fortement à plusieurs reprises pour reprendre mon souffle.
Autant la Google Pixel Watch parvient bien à analyser les variations de fréquence cardiaque et la fréquence à faible allure, autant elle a bien plus de mal à donner une valeur fiable à une fréquence cardiaque élevée. On le voit sur les dix premières minutes, alors que j’étais en réalité à une fréquence de 180 battements par minute (BPM), la Pixel Watch m’affichait une fréquence de 170 BPM. Il en va de même sur l’ensemble de la course avec une tendance à donner une fréquence cardiaque inférieure de 6 battements par minute à ma fréquence cardiaque réelle.
Autant dire que, si vous vous entraînez à la fréquence cardiaque en fonction des différentes zones, la Pixel Watch ne vous sera pas d’un grand secours.
Google Pixel Watch | Mesure de référence | Écart moyen | Écart moyen après 10 min | |
---|---|---|---|---|
FC moyenne | 167 bpm | 171 bpm | -2,61 % | -2,71 % |
FC max | 182 bpm | 185 bpm |
Même sans grandes variations, on constate sur une course de plus d’une heure et 40 minutes que la Pixel Watch a du mal à atteindre les fréquences cardiaques élevées mesurées par la ceinture abdominale de Garmin. Là aussi, la montre de Google réussit à bien analyser les baisses et les hausses de fréquence cardiaque, mais a bien plus de mal à mesurer précisément la valeur avec, là aussi, une tendance à sous-estimer la valeur réelle de l’ordre de 2 à 3 %. À titre de comparaison, la Galaxy Watch 5 Pro propose un écart de -0,54 % et l’Apple Watch Series 8 de +0,64 %.
Des fonctions santé poussées par Fitbit
On l’a vu, les fonctions sport et santé de la Google Pixel Watch sont largement épaulées par Fitbit. Tant et si bien que l’application Fitbit sur votre smartphone va devenir indispensable si vous souhaitez récupérer certaines données comme le nombre de pas parcourus dans la journée, les minutes en zone active, le suivi des calories dépensées, le bilan de votre sommeil (avec le détail des différentes phases) ou le récapitulatif de vos entraînements.
Vous pouvez toujours installer Google Fit sur la Pixel Watch, mais compte tenu de la volonté de Google de faire transiter ses fonctions de santé vers Fitbit, on vous recommande de suivre le pas, surtout qu’on connaît la forte tendance de la firme à abandonner ses produits les uns après les autres.
Malheureusement, comme pour tous les produits Fitbit, certaines fonctionnalités de la Pixel Watch ne seront débloquées que si vous êtes abonnés à un compte Fitbit Premium.
Certes, Google offre les six premiers mois d’abonnement avec sa montre, mais cela signifie tout de même que, passé cette période, il vous faudra passer à la caisse (8,99 euros par mois) pour continuer à profiter de certaines fonctions comme le score d’aptitude quotidienne, le score détaillé de gestion du stress, le score de sommeil détaillé ou les exercices vidéo. C’est dommage, surtout lorsqu’on dépense déjà autour de 400 euros pour une montre connectée haut de gamme.
Surtout, la Google Pixel Watch ne profite pas de certaines fonctions pourtant intégrées aux autres produits de Fitbit, comme la montre Sense 2. C’est le cas du capteur de stress AED, comme on l’a déjà vu plus tôt, mais également des mouvements de natation, des exercices de respiration guidée ou des profils de dormeur.
Autonomie
Pour sa montre connectée, Google a décidé d’intégrer une batterie de 294 mAh. À titre de comparaison, c’est 10 mAh de plus que la Galaxy Watch 5 en version 40 mm, mais 116 mAh de moins que la version 44 mm et 296 mAh de moins que la Galaxy Watch 5 Pro. En matière d’autonomie, il n’y a pas de secret : à système d’exploitation similaire — en l’occurrence Wear OS — une plus grosse batterie permettra une meilleure autonomie.
C’est malheureusement le cas de la Google Pixel Watch puisque le constructeur annonce 24 heures d’autonomie.
Dans le détail, j’ai eu l’occasion de faire quatre cycles d’autonomie avec la montre et dans différents usages, avec ou sans mode always-on, avec ou sans suivi GPS en entraînement :
Écran always-on | Suivi GPS | Autonomie | |
---|---|---|---|
Cycle 1 | Oui | Non | 26h20 |
Cycle 2 | Non | 1h40 | 26h05 |
Cycle 3 | Non | Non | 23h25 |
Cycle 4 | Oui | 1h00 | 21h17 |
Globalement, l’autonomie de la batterie avoisine donc bel et bien les 24 heures et peut monter jusqu’à 26 ou 27 heures dans le meilleur des cas, mais guère davantage. On retiendra surtout que, contrairement à ce que l’on pourrait craindre, le mode écran always-on de la montre semble plutôt bien maîtrisé et n’a pas l’air de particulièrement réduire l’autonomie de la montre autant qu’on pouvait le craindre.
Reste qu’on a ici affaire à une montre qu’il faudra nécessairement charger quotidiennement si on souhaite l’utiliser en permanence. Surtout que, pendant la nuit, même avec l’écran éteint, l’autonomie chute de près de 40 %. C’est d’autant plus un souci que si vous souhaitez profiter entièrement des fonctions de santé de Fitbit — et donc de l’analyse détaillée du sommeil ou du score d’aptitude quotidienne — il vous faudra nécessairement porter la Pixel Watch en dormant.
Du côté de la recharge, Google fournit une base de charge magnétique reliée à un câble USB-C. Malheureusement, aucun chargeur n’est fourni. La montre est capable de se recharger entièrement de 0 à 100 % en 1h18. Concrètement, cela signifie encore une fois qu’il vous faudra trouver le temps de la recharger dans la journée, voire plusieurs fois par jour si vous n’avez pas un créneau suffisamment long.
La Google Pixel Watch n’est pas annoncée comme pouvant se recharger avec le protocole sans fil Qi par induction. Néanmoins, la montre semble réagir lorsqu’on la pose sur une base de charge sans fil. Elle signale alors qu’elle est en charge… mais le niveau de batterie reste identique.
Appel et communication
Par défaut, la Google Pixel Watch est compatible avec le Bluetooth 5.0 pour la connexion avec la montre. Elle profite par ailleurs d’une connexion Wi-Fi 802.11 b/g/n 2,4 GHz qui va servir pour les mises à jour ou l’installation d’applications. Une version 4G de la Google Pixel Watch est également disponible, pour 50 euros de plus, afin de vous permettre d’avoir accès en permanence à Internet, même si votre téléphone n’est pas à proximité.
Pour les appels vocaux, que ce soit en Bluetooth ou en 4G avec la version eSIM, il est possible de prendre des appels directement au poignet avec la Pixel Watch grâce à son micro et son haut-parleur. La montre de Google va permettre de bien capturer le son de votre voix grâce au microphone.
Bien évidemment, elle s’en sort très bien en intérieur, dans un lieu calme, mais également en extérieur, sans capturer les bruits alentour. Avec un bruit de fond constant, comme un robinet d’eau si vous faites la vaisselle, la montre va réussir à se concentrer sur votre voix tout en réduisant les nuisances sonores pour que la personne au bout du fil perçoive clairement ce que vous lui racontez.
En revanche, le haut-parleur de la Google Pixel Watch est un peu trop léger. Il va avoir tendance à vite grésiller lorsque vous augmentez le volume — à l’aide de la couronne rotative — et, surtout, le volume maximal des haut-parleurs est très insuffisant pour entendre votre interlocuteur dès qu’il y a un peu de bruit autour de vous.
Notons enfin que la Google Pixel Watch profite également d’une puce NFC et d’une connexion GNSS compatible GPS, Glonass, Beidou et Galileo.
Prix et date de sortie
La Google Pixel Watch est disponible depuis le 13 octobre 2022. La montre est déclinée en doré (bracelet sport vert sauge), noir (bracelet sport noir), argent (bracelet sport gris foncé) ou argent (bracelet sport sable). Elle est proposée en version Bluetooth+Wi-Fi à 379 euros et en version Bluetooth+Wi-Fi+4G à 429 euros.
Par ailleurs, Google propose déjà quelques bracelets sport en fluoroélastomère, élastiques, tressés ou cuir à des prix allant de 49 à 79 euros. D’autres suivront dans les prochains mois.
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