Pourquoi Google prépare un tout nouveau Chrome pour iPhone et iPad

 
Les développeurs de Chromium, le noyau de Chrome, développeraient un navigateur web expérimental pour iOS qui ne serait pas basé sur WebKit comme Apple l’impose. Il serait basé sur le moteur Blink, créé par Google lui-même. De quoi se préparer à l’ouverture à la concurrence sur iOS.

La législation européenne veut mettre un terme à la situation monopolistique d’Apple. Aussi, la marque se préparerait à ouvrir l’iPhone et l’iPad à d’autres boutiques d’applications. Avant même cette ouverture, Google expérimente déjà un nouveau navigateur web pour iOS, qui n’est pas basé sur WebKit, mais sur Blink, son propre moteur. De quoi mettre en place une version alternative de Chrome sur iOS et iPadOS.

Google expérimente un navigateur alternatif sur iOS

C’est The Register qui indique que Google développe un navigateur web qui fonctionnerait avec le moteur de rendu maison Blink. Les développeurs de Chromium savent cependant très bien que les règles de l’App Store sont strictes : les navigateurs web sur iOS et iPadOS doivent fonctionner avec WebKit, le moteur d’Apple. Cela fait que si ce navigateur expérimental devait être soumis à publication, il serait automatiquement refusé.

L’iPhone 14 Pro Max // Source : Anthony Wonner – Frandroid

Google explique dans un rapport de bug que « cette application expérimentale sera utilisée pour mesurer les latences graphiques et d’entrée en fournissant des traces pour l’analyse », comme a pu le remarquer le média anglophone. Ce prototype est développé « dans le cadre d’un projet open source dans le but de comprendre certains aspects des performances sur iOS » selon un porte-parole de l’entreprise. Ce navigateur ne serait donc pas destiné aux utilisateurs et n’enfreindrait donc pas les règles d’Apple.

The Register est allé plus loin et une personne proche du développement de ce logiciel expérimental raconte que ce serait plus que ça, mais « le début du portage du navigateur ».

Apple va devoir s’ouvrir aux magasins d’application alternatifs

Depuis plusieurs années, la marque à la pomme fait l’objet de nombreuses critiques quant à la fermeture de ses systèmes d’exploitation. Plus précisément sur les navigateurs web, l’imposition de WebKit rend les navigateurs tous très semblables, ce qui encourage l’utilisation de Safari. De plus, certains pensent que les navigateurs sont limités en performances à cause de ce moteur, par rapport à ce que peuvent fournir les produits du constructeur. De quoi forcer les développeurs à publier des applications sur l’App Store, boutique sur laquelle Apple prend une commission de 30 % sur les microtransactions ; une pratique là encore vivement critiquée.

Le module photo de l'iPhone 14 Pro Max pour illustration
Le module photo de l’iPhone 14 Pro Max pour illustration // Source : Anthony Wonner – Frandroid

Heureusement pour les développeurs, les autorités publiques se mettent à questionner les pratiques d’Apple, de plus en plus considérées comme anticoncurrentielles. L’Union européenne a voté de nouvelles législations qui entreront en vigueur début 2024 et qui visent à ouvrir la concurrence sur les systèmes d’exploitation mobiles. Cela pourrait contraindre Apple à revoir ses exigences par rapport à son moteur de rendu.

De son côté, l’Autorité britannique de la concurrence considère l’obligation du recours à WebKit comme anticoncurrentielle. Dernièrement, c’est l’Administration nationale des télécommunications et de l’information des États-Unis qui est venue à la charge avec un rapport « appelant à des changements dans l’écosystème des applications mobiles afin de promouvoir la concurrence », écrit The Register.


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