Proposer un lecteur vidéo HD alors que le parc de téléviseurs Ultra-HD 4K ne fait que croître, est-ce bien raisonnable ? Apple a jeté l’éponge avec l’Apple TV HD et ne propose plus qu’un unique modèle, l’Apple TV 4K. Il n’y a plus guère qu’Amazon pour proposer le Fire TV Stick Lite et désormais Google avec le Chromecast avec Google TV HD.
D’ailleurs, il n’est pas exclu que Google cherche à subtiliser les parts de marché d’Amazon. Ce sera difficile, car le Chromecast HD est proposé à 10 euros de plus que le Fire TV Stick Lite et que ce dernier propose en outre une expérience utilisateur plus agréable. Mais, pour répondre à la question de l’intérêt d’un lecteur vidéo HD à l’ère de la 4K, on peut raisonnablement conclure positivement. Car si le nombre de films et séries proposés en 4K augmente de mois en mois, le catalogue de films en HD reste colossal et, pour profiter ce ceux-ci, pas besoin de 4K. Au-delà, la définition HD est bien suffisante au regard de la taille des téléviseurs, en comparaison aussi des écrans de salles de cinéma multiplexes, encore très largement alimentés par des projecteurs 2K (HD).
Enfin, le Chromecast avec Google TV HD supporte la technologie d’image HDR, pour une colorimétrie plus riche et plus de détails dans les zones sombres et claires de l’image. Bref, on n’aura pas tort de s’intéresser à ce petit lecteur qui rend bien des services et transforme un vieux téléviseur sans connectivité Internet en Smart TV dernier cri.
Fiche technique
Modèle | Google Chromecast avec Google TV (HD) |
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Dimensions | 162,5 mm x 12,5 mm |
Système d’exploitation (OS) | Android |
Assistant vocal | Google Assistant |
Boutique d’applications | Oui |
Prix | 29 € |
Fiche produit |
Au cœur du Chromecast HD avec Google TV, on trouve un SoC AMLogic S805X2, associé à 1,5 Go de mémoire vive. C’est un recul par rapport au modèle 4K et à son SoC S905 (2 Go de mémoire), mais puisqu’il s’agit de décoder des flux 1080p et non plus 4K, une moindre puissance de calcul est requise. Enfin, le contrôleur WiFi est moins rapide (norme WiFi 5 contre WiFi 6 au modèle 4K). Tout cela est suffisant pour lire des films et séries en streaming dans de bonnes conditions, mais la fluidité de l’interface déjà plus que moyenne avec le Chromecast 4K pourrait s’en trouver plus affectée encore.
Design
Le Chromecast HD avec Google TV est rigoureusement identique au modèle 4K. Il s’en différencie uniquement par son coloris, uniquement blanc, tandis que le Chromecast 4K avec Google TV est aussi proposé en bleu ciel et rose aurore.
Le Chromecast HD avec Google TV se présente ainsi sous la forme d’un galet de 8 cm de long pour 6 cm de large et 1 cm d’épaisseur. Il est équipé d’un câble HDMI plat non détachable, mesurant un peu plus de 8 cm, connecteur compris. Ce design permet de brancher facilement le Chromecast HD à la prise HDMI d’un téléviseur, notamment lorsque celui-ci est fixé à un mur. L’alimentation s’effectue par le biais d’un connecteur USB-C pour lequel Google fournit un bloc d’alimentation avec câble détachable USB-A vers USB-C de 1,80 m.
L’appareil dispose d’un unique bouton associé à une LED blanche, logé dans la face inférieure, pour déclencher l’appairage Bluetooth manuel avec la télécommande. Cette dernière, identique à celle du Chromecast 4K, est très compacte et ne mesure que 12 cm de long pour 4 cm de large. Les boutons de navigation sont situés dans la partie supérieure et ceux de raccourcis (assistant vocal, retour, écran d’accueil, Netflix, YouTube) juste en dessous. Seul le réglage du volume est difficilement accessible, avec deux petits boutons sur le flanc droit de la télécommande.
Connectique
La sortie HDMI et le port d’alimentation USB-C constituent la connectique du Google Chromecast HD avec Google TV. Toutefois, Google propose un bloc d’alimentation optionnel pour l’appareil, équipé d’une prise réseau RJ-45. Facturé 20 euros environ, cet adaptateur peut être utile en cas de mauvaise couverture Wi-Fi.
Le contrôleur Bluetooth intégré assure la liaison avec la télécommande et peut être utilisé pour connecter une enceinte Bluetooth. Après vérification avec plusieurs enceintes, la synchronisation image et son est impeccable.
Des performances Wi-Fi suffisantes
En l’absence de compatibilité avec la norme WiFi 6, le Google Chromecast HD n’offre pas des débits époustouflants. Sans être à la peine, il marque un net recul vis-à-vis du modèle 4K. Nous avons mesuré seulement 84 Mbps, contre 290 Mbps pour le modèle 4K, à 1 m du point d’accès WiFi. Au travers d’une cloison mince et à 10 mètres du point d’accès WiFi, le Chromecast HD tombe à 45 Mbps tandis que le Google TV 4K se maintient à plus de 150 Mbps.
Ce revers de performances n’impacte pas l’expérience de visionnage, les flux vidéo HD SDR ou HDR n’excédant pas en streaming 10 Mbps ; d’autant que la prise en charge du codec AV1 avec YouTube ou Netflix réduit un plus encore la bande passante nécessaire. Seule la lecture de certains disques Blu-ray dématérialisés sera problématique si le Chromecast HD est très éloigné de la Box ou si le réseau WiFi est surchargé par un nombre important d’appareils, voire parasité par des box voisines.
Démarrage un peu lent
Le Google TV Chromecast HD n’est pas un foudre de guerre et réclame 43 secondes (de patience) avant d’être utilisable. Et encore, une poignée de secondes supplémentaires sont nécessaires avant que l’interface réponde convenablement, et une dizaine de plus pour que l’assistant vocal soit opérationnel. C’est moins bien que le modèle 4K — déjà pas bien vif — et encore moins que la concurrence, l’Amazon Fire TV Stick 4K Max démarrant en seulement 27 secondes. Cet aspect est sans importance si le Google TV HD est alimenté en permanence (par son bloc d’alimentation), mais peut être gênant s’il est branché au port USB d’un téléviseur et doit alors être mis sous tension simultanément.
Chromecast Google TV HD | 43 s pour démarrer |
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Chromecast Google TV 4K | 38 s |
Amazon Fire TV Stick Lite | 36 s |
Amazon Fire TV Stick 4K Maxv | 27 s |
Apple TV 4K (2022 | 20 s |
Consommation électrique réduite
Le Chromecast HD n’a pas un grand appétit et ne réclame au maximum que 2,5 W pour fonctionner. Ce pic de consommation est atteint lors du lancement de certaines applis et pendant les mises à jour. En lecture vidéo HD sur Netflix, la consommation s’établit à 1,5 W, et sur Prime Vidéo à 2 W. C’est environ 50 % de moins que le modèle 4K. Ainsi, le Chromecast HD avec Google TV peut être alimenté sans aucune difficulté par un port USB 5V/1A, ce qui n’est pas le cas du modèle 4K qui impose souvent d’utiliser son bloc d’alimentation externe.
Vidéo HDMI
La sortie HDMI est compatible HDMI 1.4 et HDMI 2.0, soit avec les flux vidéo SDR et HDR. Bien que la sortie soit limitée au 1080p, il est possible de visionner des films et séries depuis Netflix, Prime Vidéo, Disney+ ou encore Apple TV+ en HDR, avec une marge dynamique et une colorimétrie étendue. Mais, attention, si les formats HDR10, HDR10+ et HLG sont supportés par le Google Chromecast HD, le Dolby Vision ne l’est pas. C’est dommage, car le Dolby Vision présente l’avantage, lorsqu’il est supporté par le téléviseur, de s’adapter aux capacités lumineuses de celui-ci et d’éviter que l’image ne soit trop sombre avec les films et séries HDR.
La configuration de la sortie vidéo est automatique, mais l’utilisateur conserve la possibilité d’ajuster les paramètres manuellement. Il est ainsi possible d’obliger l’appareil à régler le taux de rafraîchissement selon le contenu joué pour éliminer toute saccade avec les films et séries. Concrètement, l’affichage bascule en mode 1080p 24 Hz automatiquement, puis rétablit le mode 50 ou 60 Hz une fois la lecture du contenu achevée. Le codage de couleur est aussi ajustable, YCbCR (4:2:2/4:4:4) ou RGB (jusqu’à 12 bits).
Plusieurs options HDR sont proposées. D’une part, le Google Chromecast peut convertir tous les signaux SDR en HDR, mais aussi opter dynamiquement pour l’un ou l’autre des deux modes selon le contenu joué. Il est même possible de désactiver le HDR et de forcer ainsi les différents services de SVOD à streamer seulement les films et séries en SDR. Cela peut être très utile avec les téléviseurs insuffisamment lumineux qui affichent alors une image convenablement balancée et plus trop sombre.
Audio HDMI
Le Google TV avec Chromecast HD est compatible avec les programmes en Dolby Digital, Dolby Digital Plus, Dolby Digital Plus avec Atmos, DTS et PCM multicanal (jusqu’à 7.1). Ne sont ainsi pas supportés les formats multicanaux HD, comme le Dolby TrueHD ou le DTS-HD, ni leurs déclinaisons immersives Dolby TrueHD avec Atmos et DTS:X. Vérifications faites, Netflix ou Apple TV+ transmettent bien du Dolby DD+ Atmos, mais pas Amazon Prime Vidéo qui ne diffuse que du DD+ sans Atmos à la barre Sennheiser Ambeo Soundbar Plus utilisée pour ce test. Ce problème n’a pas cours avec le Chromecast 4K avec lequel Prime Vidéo diffuse bien du DD+ Atmos.
Autre bémol, le Dolby Atmos n’est pas supporté depuis les applications audio telles que Tidal ou Amazon Music : tous les titres sont transmis en stéréo à une barre de son pourtant compatible. Il ne faut donc pas imaginer utiliser le Google Chromecast HD comme source musicale Dolby Atmos.
Quant au DTS, que l’on trouve essentiellement dans les disques Blu-ray ou DVD dématérialisés, il est bien lu par le Chromecast HD et transmis sans modification à la barre de son. Mieux, la plupart des apps lisant des fichiers vidéo avec pistes DTS-HD sont capables d’en extraire le noyau DTS 5.1 classique. En revanche, et comme annoncé, le Dolby True-HD n’est pas du tout lu.
Interface
La mise en œuvre du Google Chromecast HD avec Google TV a nécessité une vingtaine de minutes dans mon cas. Dès lors que l’on possède un smartphone Android, il suffit de lancer l’application Google Home et de suivre les instructions sur le téléviseur. Un QR code est à scanner avec le smartphone, afin de transmettre au Chromecast les paramètres de connexion WiFi ainsi que ceux du compte Google de l’utilisateur. Après avoir choisi les différents services TV de son choix pour obtenir des recommandations (Netflix, Prime, YouTube…), l’appareil télécharge et installe un pack d’applications (Molotov, France TV, MyCanal, 6Play…).
C’est Google TV qui anime le Google Chromecast TV. Basée sur Android TV 12, l’interface graphique n’est donc pas différente de celle des téléviseurs fonctionnant sous Android TV. On retrouve un affichage mêlant icônes d’applications et tuiles de présentation des films, séries et jeux proposés par Google. Mais pas seulement ! En fonction de ses abonnements et de l’actualité du moment, l’utilisateur voit les contenus de services tiers s’afficher sur la page d’accueil.
La reprise de la lecture des films et séries en cours est proposée, ainsi que des recommandations relatives aux contenus déjà visionnés et de l’actualité du moment. La mise en page lorgne du côté de Netflix, avec pas moins de 20 lignes, la prévisualisation des contenus en moins. Google TV est à des années-lumière de l’interface épurée de l’Apple TV ou même d’Amazon Fire TV OS, qui ne noie pas l’utilisateur sous une tonne de suggestions de visionnage.
Des saccades, toujours des saccades
Le Chromecast HD n’est pas le champion du confort d’utilisation. Aucune commande ne répond instantanément et l’on sent que le matériel est à la peine pour gérer les commandes de l’utilisateur. En deux mots, ça rame. En comparaison, le modèle 4K est un peu plus véloce, sans atteindre toutefois la rapidité de l’Amazon Fire TV Stick 4K Max, ou, mieux, de l’Apple TV 4K (2022).
Reste que si l’interface Android TV n’est pas fluide, le démarrage des applications est plutôt rapide. Il faut une poignée de secondes pour démarrer Netflix ou Prime Vidéo, et seulement trois secondes pour débuter la lecture d’un film ou d’une série (avec une connexion rapide à Internet).
Un assistant à la comprenette difficile
L’assistant Google est évidemment de la partie et il suffit de presser sur le bouton noir de la télécommande pour donner une consigne vocale. En raison des performances moyennes du processeur embarqué, Google Assistant est long à la détente et les résultats proposés n’arrivent qu’après quelques secondes de moulinette. Qui plus est, il faut convenablement articuler sans quoi le texte dicté est mal reconnu. Mâchez « John Wick » et le Chromecast HD affichera « Je lui ». Dites « Avatar » et l’appareil comprend « radar » ou « à 20 h ». Demandez « Plex » et l’assistant comprend… On soupire rapidement.
L’un des points forts du Google Chromecast HD avec Google TV, c’est le support du protocole Google Cast. Grâce à lui, on peut, depuis un smartphone Android ou le navigateur Chrome, lire des contenus audio et vidéo directement sur le lecteur HDMI. Plutôt que de naviguer lentement dans l’interface du Chromecast HD, il suffit d’utiliser l’app Netflix pour choisir le contenu à visionner. Cela fonctionne avec la plupart des services de streaming audio et vidéo, ainsi que des applications telles que Plex ou Jellyfin.
Qualité d’image et de son
Le Google TV Chromecast HD délivre une image dynamique, au contraste appuyé et aux couleurs chaudes et intenses. L’image HD est ainsi très agréable à regarder, sur un téléviseur comme un vidéoprojecteur. On peut lui reprocher un réglage de netteté un poil trop agressif, visible sur certains contenus déjà très définis, où les contours sont excessivement soulignés. Cela ne se remarque pas sur un téléviseur de 65 pouces, mais de manière plus notable dans une image projetée de 100 pouces. Bon point, la réduction de bruit est modérée et le grain des films n’est ainsi pas altéré. Les vieux films noirs profitent de ces bons traitements et sont souvent superbes.
En comparaison, le modèle 4K délivre une moins bonne image HD, en raison d’une réduction de bruit trop marquée et d’un moindre contraste (le noir est d’ailleurs fréquemment bouché). Par exemple, la scène d’intro de Suspiria (version remasterisée, source Blu-ray HD), est bien mieux rendue avec le Chromecast HD, qui laisse mieux voir la pluie qui tombe devant l’aéroport et livre des couleurs intenses (et justes). L’image est donc plus flatteuse et immersive avec le Google Chromecast HD qu’avec le 4K. Même constat avec John Wick Parabellum, le surcroît de contraste qu’apporte le modèle HD renforce l’intention du réalisateur : les couleurs sont puissantes.
La comparaison d’un même programme visionné en HD et 4K depuis Netflix, avec le Chromecast HD puis le 4K, ne laisse pas apparaître de différences flagrantes sur un téléviseur de 65 pouces. Certes, les arrière-plans sont un peu plus précis avec le modèle 4K, mais c’est négligeable. Surtout, le modèle HD étant compatible HDR, l’image des contenus originaux des services de streaming apparaît aussi puissamment contrastée et colorée qu’en 4K HDR.
Bref, le Google TV Chromecast HD délivre toujours une belle image, supérieure à celles du modèle 4K. Il n’y a guère que l’Apple TV 4K (2022), dont l’image est exempte d’artéfacts (contours propres), pour surpasser le petit lecteur de Google — et encore, ce n’est évident qu’en vidéoprojection.
Côté son, étant donné que les flux audio Dolby et DTS sont transmis sans modification à l’ampli home cinéma ou à la barre de son connectée, la qualité est au-dessus de tout soupçon. Le seul reproche que l’on puisse faire concerne l’absence de prise en charge du Dolby Atmos sur Tidal ou Amazon Music.
Prix et date de sortie
Le Google Chromecast HD avec Google TV est disponible en coloris blanc, au prix de 39 euros.
Questions fréquentes
Google Chromecast avec Google TV (HD)Est-ce que le Chromecast est compatible avec toutes les TV ?
Le principe même du Chromecast est de donner des fonctions connectées à des téléviseurs qui en sont dépourvus. Pour que cela fonctionne, il est seulement nécessaire que la TV soit équipée d’un port HDMI.
Quelle différence entre les Chromecast HD et 4k ?
Comme leur nom l’indique, la principale différence entre les Chromecast HD et 4K est au niveau de la définition de sortie. Le premier se contente de 1080p tandis que le second monte en 4K. Vous pouvez consulter notre test du Chromecast Google TV 4K pour plus de détails.
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