Google est désormais un acteur du marché des montres connectées, non seulement avec sa partie logicielle (Wear OS), mais aussi avec ses propres smartwatchs. Après une première édition en demi-teinte, à la fois très prometteuse, mais aussi clairement datée, la Pixel Watch 2 doit désormais venir corriger les défauts de jeunesse de son ancêtre et ouvrir la voie à une lignée que l’on espère aussi intéressante que les smartphones de Google.
Est-ce que le pari est réussi ? C’est ce que l’on va voir dans ce test complet de la Pixel Watch 2.
Une fiche technique légèrement améliorée
Modèle | Google Pixel Watch 2 |
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Dimensions | 41 mm x 41 mm x 12,3 mm |
Technologie | Li-Ion |
Norme wifi | Wi-Fi 4 (n) |
Définition de l’écran | 384 x 384 pixels |
Dalle | AMOLED |
Mémoire interne | 32 Go |
Poids | 31 g |
Capteur de rythme cardiaque | Oui |
Analyse du sommeil | Oui |
Accéléromètre | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Indice de protection | IP68 |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec une Pixel Watch 2 fournie par Google en prêt longue durée.
Un design de petit galet
Si l’on pose une Pixel Watch et une Pixel Watch 2 côte à côte, je défie quiconque de réussir à faire la différence. Google recycle ici son design, ce qui n’est pas forcément pour déplaire. Après tout, c’était l’un des points forts soulevés lors de notre test de la Pixel Watch.
On reste donc sur un petit cadran tout en rondeur de 41 mm de diamètre pour 12,3 mm d’épaisseur. On reste ainsi sur un petit format et certains regretteront que Google ne propose pas une version plus large, comme c’est le cas par exemple pour l’Apple Watch 9 (45 mm) ou la Galaxy Watch 6 (44 mm).
À première vue, Google a donc repris sa Pixel Watch, mais on peut tout de même noter quelques différences, à commencer par son poids. La coque abandonne l’acier pour adopter l’aluminium recyclé, ce qui a pour conséquence de lui faire perdre 5 grammes (31 g au lieu de 36). Étonnamment, cette perte de 14 % de son poids ne se ressent pas particulièrement au poignet, mais c’est toujours bon à prendre, d’autant que ça n’enlève rien à son étanchéité (5 ATM + IP68).
En dessous, les capteurs sont également différents et on trouve quatre petits trous qui sont là pour parfaitement stabiliser le nouveau chargeur (nous y reviendrons).
Ce sont là les seules véritables différences. Sur le côté droit, on trouve toujours la couronne rotative, très pratique pour la navigation, ainsi qu’un second bouton au-dessus pour accéder aux applications récentes. Celui-ci se fait tellement discret et peu pratique d’accès qu’on l’oublierait (j’avoue d’ailleurs avoir oublié son existence sur la première génération après quelques mois).
Sous la couronne se situe toujours le micro servant aux appels, mais surtout à l’utilisation de l’assistant, et sur le côté gauche une fente pour le haut-parleur.
Point bonus : depuis l’application compagnon, il est possible de choisir l’orientation de la couronne, ce qui permet d’inverser la montre.
Le bracelet
À l’achat, la Pixel Watch 2 est fournie avec deux bracelets « sport » en silicone de deux tailles différentes. Le S convient aux tours de poignets de 130 à 175 mm tandis que le L va de 165 à 210 mm. Dans mon cas, malgré des poignets plutôt fins, j’ai opté pour le modèle L plutôt que le S qui m’obligeait à utiliser le tout dernier trou.
Quatre couleurs sont disponibles à l’achat : bleu azur, noir volcanique, vert sauge ou porcelaine. D’autres bracelets sont disponibles sur la boutique de Google à partir de 49 euros (et jusqu’à 209 euros pour le bracelet en maillons métallisés).
Notons par ailleurs que le système d’attache du bracelet est propriétaire et vous ne pourrez donc pas réutiliser des bracelets issus d’autres montres.
La double boucle d’accroche du bracelet « sport » permet une accroche efficace et qui ne dépasse pas, rassurant pour celles et ceux qui pourraient s’accrocher lors d’un entrainement, et ainsi risque de perdre leur montre. Sur certains trous, cela nécessite tout de même un certain coup de main pour passer le bracelet dans la seconde boucle sans décrocher l’attache, ce qui peut parfois être frustrant.
Un écran inchangé
L’écran de son côté n’a absolument pas changé. C’est toujours une dalle Oled ronde d’une définition de 450 x 450 pixels (soit 320 PPP), recouverte d’une protection Corning Gorilla Glass 5 3D (légèrement affinée). Après un an d’utilisation de la Pixel Watch première du nom, je n’ai jamais vu apparaître de rayure sur celle-ci malgré ma propension à me cogner partout, c’est plutôt bon signe.
Contrairement à ce que laissaient entendre les rumeurs, on retrouve les grosses bordures du modèle de 2022. Grâce aux noirs profonds de l’Amoled, on pourrait presque ne pas y prêter attention, mais certains écrans font rapidement ressortir ce défaut inesthétique. Pour son prix, on s’attendait à mieux, d’autant que Wear OS propose une large variété de cadrans et que certains épousent ces bordures, les rendant plus visibles encore.
Comme la première génération, la Pixel Watch 2 monte à 1000 cd/m². Elle reste donc bien lisible, même en plein soleil, mais Apple a instauré de nouveaux standards avec son Apple Watch 9 qui monte jusqu’à 2000 cd/m².
Par ailleurs, il est possible de régler la luminosité sur trois niveaux différents et d’activer la luminosité adaptative qui, grâce à son capteur de luminosité, s’occupe d’illuminer l’écran au bon niveau. En mode Always-on (que l’on peut désactiver), la luminosité s’estompe très légèrement.
L’écran peut rapidement être coupé depuis les paramètres rapides avec ses modes Cinéma (coupe l’écran, les gestes d’activation et les sons d’alertes), ou le mode Coucher (coupe en plus toutes les notifications, sauf les appels répétés, les appels des contacts préférés et les alarmes). Précisons par ailleurs que depuis la mise à jour de l’application compagnon, les modes « Ne pas déranger » et « Coucher » du smartphone se synchronisent avec la montre et vous pouvez ainsi les planifier (ou lier le mode coucher à la recharge de votre smartphone). C’est un gros défaut de la première génération qui est enfin corrigé, mais qui pourrait être encore amélioré en dissociant les deux modes (ne pas déranger et coucher) pour n’en synchroniser qu’un seul.
Usages et applications : la diversité de WearOS
Comme les Galaxy Watch 6, et avant la Pixel Watch, la Pixel Watch 2 intègre Wear OS 4. De plus, Google met au rebut le très vieillissant Exynos 9110 pour opter pour le Qualcomm W5100, bien plus proche sur le papier de l’Exynos W920 des dernières montres connectées de Samsung. Il est par ailleurs épaulé par 2 Go de RAM et un coprocesseur Cortex-M33 pour gérer les données des différents capteurs.
La navigation de la Pixel Watch 2
Autre point notable : la molette a été améliorée et se montre bien plus fluide. Pour celles et ceux qui ont la référence, cela fait un peu penser aux molettes des souris MX Master de Logitech une fois débrayées : un petit coup suffit à faire défiler de nombreuses pages. Ici, c’est pareil : on peut faire défiler sa liste d’applications à toute vitesse et sans le moindre ralentissement. C’en devient presque trop rapide par moment ; heureusement, le léger retour haptique aide à bien sentir l’évolution du défilement.
La navigation ne change pas et reste simple et intuitive :
- Glissement vers le haut depuis le cadran d’accueil : accès aux notifications ;
- Glissement vers le bas depuis le cadran d’accueil : accès aux paramètres rapides ;
- Glissement vers la gauche ou la droite depuis le cadran d’accueil : accès aux cartes/widgets ;
- Appui long sur le cadran d’accueil : personnalisation du cadran.
Depuis une application, un glissement de gauche à droite permet de revenir en arrière, tandis qu’un appui court sur la couronne renvoie sur le cadran d’accueil. Un double appui dessus ouvre pour sa part Google Pay (nécessitant de verrouiller la montre par un schéma ou un code).
Le bouton quant à lui ouvre le multitâche et un double appui ramène à la dernière application. Enfin, l’appui long invoque Google Assistant.
Seule déception ici : on ne peut pas modifier ces réglages et paramétrer nous-mêmes ces interactions.
Les applications Wear OS
Outre le fait que l’interface est très simple d’utilisation, sa principale qualité est sa grande compatibilité. Le Play Store sur la montre connectée propose un très grand nombre d’applications, que ce soit pour le sport (Strava par exemple), le divertissement (Spotify, Deezer, YouTube Musique), mais aussi la vie du quotidien (Bring pour les courses, Cowboy pour verrouiller mon vélo depuis ma montre, Home Assistant pour gérer sa domotique, Todoist, Citymapper et des centaines d’autres).
Sur ce point, aucun système ne peut rivaliser, à part watchOS d’Apple.
Les applications de la Pixel Watch
L’application compagnon s’est aussi grandement amélioré depuis la sortie de la première Pixel Watch. Comme dit plus haut, il est dorénavant possible de synchroniser les modes NPD et Coucher du smartphone avec la montre, mais aussi de réaliser une sauvegarde de celle-ci sur One Drive (pour changer de montre facilement) ou de transférer ses données sur un autre smartphone.
Précisons que l’application Watch n’est pas disponible sur iOS, ce qui empêche d’utiliser la Pixel Watch 2 avec un iPhone. L’application elle-même permet de faire le lien entre le système et la montre, mais aussi de paramétrer cette dernière un peu plus finement encore que depuis la Pixel Watch 2, même si bon nombre des options se retrouvent des deux côtés. Une fois les réglages de base effectués, vous ne devriez donc pas la lancer régulièrement.
L’essentiel se trouve en réalité dans l’application Fitbit. C’est elle qui centralise toutes les données de santé et vous permet de suivre vos avancements au jour le jour. Complète et agréable à utiliser, elle manque tout de même d’une connectivité plus générale. Ainsi, avec une balance connectée d’une autre marque (Withings), même en paramétrant Health Connect, nous n’avons pas réussi à importer automatiquement notre poids dans l’app Fitbit.
Sport et santé : on se rapproche d’une montre sportive
Durant sa conférence, Google a insisté sur les améliorations apportées aux relevés de la Pixel Watch 2. Une montre connectée se doit d’être un minimum orientée santé et la première génération pêchait sur ses mesures.
Pour ce qui est de la fréquence cardiaque, on retrouve plusieurs éléments. Tout d’abord l’électrocardiogramme complet, obtenu en gardant le doigt sur la couronne pendant 30 secondes et avec une valeur médicale, mais aussi un relevé continu au cours de la journée.
Pour cela, la Pixel Watch 2 embarque un tout nouveau capteur multipoints, capable de passer automatiquement d’une à plusieurs LED selon l’intensité de l’effort pour améliorer la précision. En plus de pouvoir ainsi agréger les informations de plusieurs angles et positions, ce capteur est couplé à un nouvel algorithme plus précis.
Le résultat est impressionnant. Mise en compétition avec une ceinture cardiaque abdominale (la HRM-Pro de Garmin), la Pixel Watch 2 suit le rythme avec précision. On retrouve presque exactement les mêmes variations, la même moyenne et le même maximum sur les deux dispositifs, même lors d’entrainements avec de fortes variations. Les très légers écarts relevés peuvent être attribués à la fréquence de mesure : on voit bien que ce sont des changements très rapides sur la ceinture, à un moment où la courbe semble davantage lissée sur la montre.
Le suivi GPS
Le système de localisation de la Pixel Watch 2 est globalement fiable, plus encore à certains moments que celui du Pixel 7 Pro qui se trouvait dans ma poche lors de mes trajets à vélo. On retrouve les désormais classiques GPS, GLONASS, BeiDou, Galileo et QZSS. Google n’évoque pas de double bande en revanche.
On peut voir par exemple sur l’exemple ci-dessous que la montre a bien noté (en bleu) mon suivi de la piste cyclable, à l’exception d’un décalage pour éviter une voiture garée dessus, puis la traversée du passage piéton pour rejoindre la piste de l’autre côté.
En revanche, lorsque l’on passe dans une rue plus étroite et que les immeubles réduisent le champ d’action du GPS, on note quelques décalages, surtout à pied. Ici par exemple, au rythme de marche, on remarque que ma remontée de la rue du Faubourg Saint-Denis a été mal comprise.
En course à pied dans un parc, sous des arbres assez fournis, on constate que la Pixel Watch ondule quelque peu, en comparaison d’une Garmin 255s dotée d’un GPS double band plus performant.
Toujours est-il que malgré ces erreurs, le suivi GPS est bon et qu’au maximum, j’ai noté un décalage de 30 mètres de la distance relevée sur des trajets de 8 km.
La gestion du stress
Autre nouveauté héritée de la Fitbit Sense : la détection du stress. En se basant sur l’activité électrodermale continue (les micro-gouttes de sueur), les variations de rythme cardiaque et la température cutanée, la Pixel Watch 2 peut désormais repérer vos pics de stress (ou votre consommation de café).
S’il lui arrive encore de se tromper légèrement, j’ai été étonné de voir à quel point cette détection est efficace. La notification arrive — presque — toujours dans des moments de stress ou de frustration et l’entendre de la part d’un objet inanimé permet d’en prendre conscience et redescendre rapidement. Et pour les moments de stress plus intense, on peut toujours lancer une séance de méditation pleine conscience ou plus simplement des exercices de respiration.
Au passage, on peut regretter l’absence de suivi menstruel, désormais un classique sur les montres connectées.
Une autonomie en hausse
Le plus grand point faible de la Pixel Watch est son autonomie. Avec la Pixel Watch 2 et sa batterie de 306 mAh, Google promet du mieux par rapprot aux 294 mAh de sa première montre. Ainsi, au lieu de tenir 24 heures en utilisation, elle peut désormais tenir… 24 heures en utilisation, mais avec l’Always-On activé.
J’ai pu confirmer cela en action. Débranchée aux alentours de 9 heures du matin, la Pixel Watch 2 affiche 6 % d’autonomie le lendemain matin. Vous pouvez évidemment tenir quelques heures supplémentaires en activant le mode avion lors de vos nuits ou en désactivant l’always-on.
À l’inverse, l’utilisation du GPS fait sans surprise fondre l’autonomie de la montre. Une course de 35 minutes avec le GPS actif consomme 11 % de batterie.
Charge plus rapide, vraiment ?
Google promet également une charge plus rapide, seulement 75 minutes (soit 1h15) pour la recharge complète. Dans son test de la Pixel Watch, Geoffroy indiquait que « la montre est capable de se recharger entièrement de 0 à 100 % en 1h18 ». Pour une charge complète, ce n’est donc pas plus rapide, mais la vitesse de régénérations des premiers pour cent est plus rapide.
Il m’est arrivé de la poser sur son chargeur alors qu’elle était à 50 % pour la retrouver 20 minutes plus tard à 90 %. Quant au passage de 0 à 50 %, il se fait en approximativement 30 minutes.
Le chargeur a par ailleurs changé. Il possède désormais quatre petits picots pour maintenir la montre en place et éviter de la retrouver à 0 % au petit matin. C’est plutôt une bonne chose puisque l’aimant de la première génération était un peu faible, mais le nouveau impose un sens à la montre. La couronne doit être orientée vers le câble, sans quoi le chargeur repoussera le dos de la montre et celle-ci ne se positionnera pas correctement face aux bobines.
Appel et communication
Du côté de la connectivité, rien de neuf au programme. La connexion au smartphone est assurée par du Bluetooth 5.0, l’accès aux données externes par du Wi-Fi 802.11n 2,4 GHz ou de la 4G (en option) et le paiement sans contact par NFC et FeliCa.
Pour profiter de la 4G, il faut bien sûr un forfait eSIM adéquat, mais il est également possible de prendre des appels directement depuis la montre. Soyons francs, ce n’est pas l’usage principal pensé par le micro et le microphone. Le résultat est plutôt médiocre : le haut-parleur n’est pas assez puissant ni d’assez bonne qualité pour comprendre tout ce qui est dit par notre interlocuteur et le micro a tendance à saturer à certains moments. Au mieux, ça peut dépanner.
Même dans un environnement bruyant néanmoins, notre voix est assez bien reconnue pour activer Google Assistant correctement, sans erreur dans la commande.
Prix et date de sortie
À l’heure de la rédaction de ces lignes, la Pixel Watch 2 est en précommande sur le site de Google et certains marchands partenaires. Elle sera sur les étals à partir du 12 octobre. Elle se trouve à 399 euros dans sa version Bluetooth/Wi-Fi et 449 euros avec de la 4G en plus.
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