Test du Google Pixel 8 Pro : le smartphone de demain et d’après-demain

Et après après-demain

Google a dévoilé son Pixel 8 Pro. L'heure est venue de le passer au gril de notre test complet. Que vaut le plus cher des Pixel ? Se hisse-t-il à la hauteur des promesses de le garder sept ans ? Justifie-t-il sa hausse de prix de 200 euros ?
Le Pixel 8 Pro // Source : Frandroid
Le Pixel 8 Pro // Source : Frandroid
 

Après deux très bons crus tant par leur qualité que par leur très bon rapport qualité-prix, Google a décidé d’ajouter 200 euros à son Pixel 8 Pro. Est-ce encore le smartphone le plus facile à conseiller du segment premium ? On regarde ça en détail dans ce test complet.

Fiche technique

Modèle Google Pixel 8 Pro
Dimensions 76,5 mm x 162,6 mm x 8,8 mm
Interface constructeur Android Stock
Taille de l’écran 6,7 pouces
Définition 2992 x 1344 pixels
Densité de pixels 489 ppp
Technologie OLED
SoC Google Tensor G3
Puce graphique Immortalis-G715s MC10
Stockage interne 128 Go, 256 Go, 512 Go
Appareil photo (dorsal) Capteur 1 : 50 Mp
Capteur 2 : 48 Mp
Capteur 3 : 48 Mp
Capteur photo frontal 10,5 Mp
Définition enregistrement vidéo 4K @ 60 fps
Wi-fi Wi-Fi 7
Bluetooth 5.3
5G Oui
NFC Oui
Capteur d’empreintes Sous l’écran
Type de connecteur USB Type-C
Capacité de la batterie 5050 mAh
Poids 213 g
Couleurs Noir, Blanc, Bleu
Fiche produit

Notre test a été réalisé à l’aide d’un smartphone prêté par la marque.

Design : plus plat, plus classe et très confortable

Le Pixel 8 Pro reprend la philosophie de design posée par les Pixel 6 et 7. On retrouve la barre du bloc photo au dos qui coule sur les tranches, le logo Google au milieu du dos et le poinçon central en face avant. Mais quantité de petits détails ont évolué. Voyons cela ensemble.

Regardons d’abord au dos. Le bloc photo en question voit ses capteurs tous rassemblés dans une seule et même pilule. On distingue aussi un thermomètre optique sur la droite. Au passage, le bloc a pris quelques centimètres dans la manœuvre. Rien qui ne vienne déséquilibrer le smartphone outre mesure. Toutefois, il est vrai que ce dernier reste un beau morceau du haut de ses 213 grammes et ses dimensions généreuses (162,6 x 76,5 x 8,8 mm). Là encore, rassurez-vous, cela n’est pas du tout insoutenable. Pour son gabarit, le Pixel 8 Pro peut être tenu en main plusieurs heures sans sentir de gêne (je n’ai pourtant pas de grandes mains).

Pour terminer sur le dos, le Pixel 8 Pro adopte un revêtement mat qui fait, il faut bien le dire, son petit effet. Que ce soit en noir, en beige ou en bleu, cela permet de considérablement réduire les traces de doigt, mais aussi de donner un look moins jouet à l’objet.

Passons aux tranches : celles-ci s’arrondissent légèrement au niveau des quatre coins du smartphone, ce qui permet de réduire le côté brique des versions précédentes. En outre, on conserve le traitement brillant assez élégant.

Mais la plus grosse nouveauté vient de l’avant du téléphone, puisque nous avons là un écran plat et non plus incurvé comme les années passées. Résultat, la tranche est un peu plus plate. Heureusement, Google a soigné les finitions et les arêtes sont légèrement biseautées.

En face avant donc, on découvre un écran bien plat entouré de bordures parfaitement égales. J’entends par là qu’il n’y a pas de menton visible. Cela peut sembler étrange, mais peu de smartphones réussissent ce coup de force.

Côté durabilité, le Pixel 8 Pro est sans aucun doute un bon élève : il est protégé par du Verre Corning Gorilla Victus 2, possède une certification IP 68 et un indice de réparabilité 8,2.

Écran : précis, mais pas éblouissant

L’écran du Pixel 8 Pro est une dalle Oled 6,7 pouces en 20:9. Google lui a affublé un nom : Super Actua. Elle propose une définition de 2992 x 1344, un rafraichissement de 1 à 120 Hz, une définition de 489 ppp et une luminosité promise, en pic de 2400 nits.

Pour notre part, nous avons mesuré sur une luminosité globale 1771 cd/m², ce qui est un excellent score. Notre sonde et le logiciel CalMAN Ultimate de Portrait Displays nous renseignent également sur un excellent delta E moyen, qui mesure la différence entre les couleurs que l’on souhaite afficher et celles qui apparaissent effectivement sur l’écran. Celui-ci se situe à 3,02, tout près de la valeur idéale de 3. En HDR, c’est un peu moins précis et on monte à 6,48. La température de couleur est au poil puisqu’on mesure 6494 K, lorsqu’il faudrait 6500 K dans une situation parfaite.

Cette sobriété semble jouer quelques tours à l’écran du Pixel 8 pro qui déçoit un petit peu sur sa couverture colorimétrique. S’il atteint 122 % du sRBG, un spectre facile, il ne parvient pas à atteindre les 100 % du DCI-P3. Il atteint 85 %. D’aucuns affirmeront que ce n’est pas très grave, mais pour un smartphone à 1100 euros, cela reste très étonnant. Il n’est pas rare en 2023 de tomber sur des téléphones milieu de gamme dont l’écran dépasse les 100 % du DCI-P3.

Le système d’ajustement automatique de la luminosité fonctionne à la fois très bien en intérieur, mais peine vraiment à s’ajuster dès que l’on sort. On a l’impression que Google demande au smartphone de ne pas trop envoyer de luminosité pour sauvegarder la batterie. Résultat : je n’ai jamais vu un smartphone avec autant de reflets à l’extérieur.

Logiciel : une foule de fonctionnalités amusantes

Le Pixel 8 Pro repose sur la Pixel Experience sous Android 14.

La mise à jour stratosphérique qu’apporte le Pixel 8 Pro par rapport à son prédécesseur, c’est le passage de trois ans de mises à jour de l’OS à sept ans. Oui vous avez bien lu, le Pixel 8 Pro sera maintenu à jour jusqu’à Android 21 (pour peu qu’il y ait une version par an). Ce seul élément place le Pixel 8 Pro sur le toit du monde de smartphones, puisque même Apple, qui pour rappel ne fait aucune promesse en la matière sur ses iPhone, tourne plus autour de six ans de suivi logiciel. Toutes les autres marques sous Android culminent à quatre ans de mises à jour de l’OS.

Très concrètement, ce choix permet de bénéficier de toutes les nouveautés qu’apporteront les futures versions d’Android pendant 7 ans, ce qui augmente, mécaniquement, le rapport qualité prix de ce smartphone.

En plus de cela, Google propose ici une interface comptant parmi les meilleures. Déjà par sa grande fluidité dans les animations, mais surtout par son fourmillement de fonctionnalités. En plus de l’antiflou, du zoom super RES ou encore du VPN intégré avec Google One, Google en a ajouté moult cette année. Tout particulièrement du côté de la photo et de la vidéo avec les options Meilleure prise et Gomme magique audio que nous aborderons un peu plus tard dans ce test.

Qui dit Android, dit accent mis sur la personnalisation et Google le sait. Pour jouer là-dessus, la firme a décidé d’ajouter un créateur de fond d’écran qui fonctionne à l’aide d’une IA générative. Dans le menu fond d’écran, vous pouvez choisir un thème puis un texte à trou vous est proposé. Certains termes peuvent être remplacés à partir d’une liste prédéfinie. Il est, par exemple, possible de produire une peinture de voitures volantes dans une forêt dans un style pointilliste. Amusant.

Les points qui fâchent

Nous devons nous arrêter tout de même sur deux points qui empêchent la Pixel Experience d’être la meilleure interface du marché. Déjà, toutes les nouvelles fonctionnalités que nous évoquons ne sont pas hyper claires et faciles à utiliser. Il y a un vrai travail d’interface à effectuer pour permettre à tout le monde de s’en servir sans peiner.

En outre, toutes les fonctionnalités liées à l’IA demandent au smartphone de long temps de chargement, ce qui fait beaucoup perdre en fluidité. J’ai aussi eu quelques petits bugs ici ou là, comme l’application Google photos qui ferme subitement lorsque je lui demandais de modifier une photo. Rien de véritablement bloquant pour autant.

Ajoutons que si ces fonctionnalités sont intéressantes et servent de jouets assez amusants lorsqu’on les découvre, aucune ne semble vraiment terminée. Elles ont toutes ce côté un peu cassé et rigolo : la Gomme magique audio donne l’impression d’avoir une voix un peu étouffée, la Gomme magique laisse parfois de gros artefacts dans la photo, les fonds d’écran IA ne laissent pas écrire ce que l’on souhaite.

Photo : le Pixel toujours aussi solide

Pour son Pixel 8 Pro, Google a complètement revu la configuration photo. La voici détaillée :

  • Capteur 50 Mpx avec objectif grand-angle avec technologie Octa PD, largeur de pixel de 1,2 μm, ouverture de ƒ/1,68, champ de vision de 82°, capteur d’image de 1/1,31 pouce ;
  • Capteur 48 Mpx avec objectif ultra grand-angle, quad PD avec autofocus, largeur de pixel de 0,8 μm, ouverture de ƒ/1,95, champ de vision de 125,5° ;
  • Capteur 48 Mpx avec téléobjectif X5, quad PD, largeur de pixel de 0,7 μm, ouverture de ƒ/2,8, champ de vision de 21,8°.

Le Pixel 8 Pro propose en outre un zoom numérique « haute résolution » jusqu’à x30, un autofocus laser et une stabilisation d’image optique et électronique sur l’objectif grand-angle et le téléobjectif.

Pour aller plus loin
Tout comprendre des capteurs de vos appareils photo et smartphones

Grand angle (24 mm)

Le capteur principal est un vrai plaisir à utiliser. Les couleurs sont vibrantes (peut-être un poil flatteuses), les microdétails chers à la formule Pixel sont toujours bien là. Même en contrejour le Pixel 8 Pro s’en sort très bien.

Si on devait se montrer chafouin, la plage dynamique se montre parfois un peu décevante dans les ombres. Ces dernières pourraient être un poil plus débouchées. L’avantage direct de ce choix est un résultat un peu plus naturel. Sur des scènes avec des objets inanimés comme l’horloge chat ou les dés, on constate un petit souci d’autofocus.

De nuit, le capteur principal du Pixel 8 Pro fait toujours des merveilles. Si vous avez un peu de lumière dans votre scène, il conserve profusion de détails. Il gère efficacement les lens flare et parvient à les contenir. Dans une scène un peu plus plongée dans le noir, c’est évidemment plus compliqué et le smartphone parvient à bien gérer les différentes expositions dans la scène.

Avec un sujet bien sage sur son coussin, le téléphone récupère beaucoup de détails, même s’il manque un peu le focus sur le chat noir. Mais dès que le sujet bouge, c’est évidemment plus compliqué.

Ultra grand-angle (12 mm)

L’ultra grand-angle est du genre super impressionnant. Souvent une optique très secondaire, Google a ici mis les moyens. Colorimétrie, précision du piqué, plage dynamique, cet ultra grand-angle fait la leçon à toute la concurrence. Même de nuit, le résultat est franchement probant.

Téléobjectif (110 mm)

Le téléobjectif X5 du Pixel 8 Pro est, disons-le, un vrai plaisir à utiliser. Il ouvre le champ des possibilités en photos. On apprécie de pouvoir attraper des clichés avec une perspective plus serrée et les qualités globales des autres modules sont globalement préservées.

Petit bémol tout de même, sur les scènes un peu larges, on constate des couleurs moins vibrantes et une petite baisse du piqué.

De près en revanche, il excelle et le niveau de détail attendu est vraiment au rendez-vous.

De nuit, sous un éclairage artificiel, le téléobjectif est aussi très bon. On distingue tout de même quelques détails un peu étranges comme la brume numérique en fond de paysage ou encore le visage flou.

Voici également ce que donne le Zoom X30. Il faut être honnête, c’est assez bluffant pour un zoom numérique.

Téléobjectif X30 Google Pixel 8 Pro

Portrait

Le mode portrait conserve en grande partie les qualités qu’on lui connait chez les Pixel : un visage aux microcontrastes bien poussés, un léger flou d’arrière-plan avec un détourage franchement efficace. En plein soleil ou avec un sujet qui pose devant un élément surexposé, le détourage est un peu moins propre, on le devine assez facilement autour de la chevelure de mon collègue.

Selfies

En selfie, pas grand-chose à dire si ce n’est que les clichés sont très satisfaisants. On retrouve le soin apporté aux microcontrastes, ce qui permet, au global, d’avoir une photo aux détails qui ressortent bien.

Vidéo

Pour la vidéo, en 4K 60 FPS (le maximum qu’il est capable de produire), le Pixel gère assez bien le HDR et propose des images chatoyantes. En revanche, on constate une sacrée compression dans l’image, en particulier sur les endroits avec de nombreux microdétails (voir la route).

Un mode stabilisation dit Active (limité à des images en 1080p et 30 FPS) est proposé. Il s’agit bien sûr d’une stabilisation logicielle, qui va cropper dans une image en 48 Mpx. On constate que cela est tout de même très efficace : on peut sautiller, tourner la caméra en tout sens et les mouvements sont rendus plus souples. En revanche, la qualité d’affichage n’est pas exceptionnelle. Suffisante pour regarder sur un petit écran de smartphone, mais pas assez pour un écran de PC.

Google a annoncé l’arrivée d’un mode nuit pour la vidéo. Voici ce que cela donne sans son aide : au début, on peine à distinguer les détails, mais une fois le sujet dans l’image, légèrement plus éclairé, on obtient quelque chose de juste correct. Le moindre mouvement entraine un flou immédiat et l’image reste très bruitée.

Les fonctions IA en photo et vidéo

Parmi les nouvelles fonctions propulsées par l’intelligence artificielle, il y a par exemple une nouvelle Gomme magique, qui remplace encore plus efficacement les éléments d’une photo. Il vous suffit de sélectionner du doigt les zones à remplacer et le Pixel va faire des propositions. Parfois cela se limitera à retirer des éléments et à remplir.

Parfois la Gomme magique fera des propositions plus folles, comme de remplacer des motos garées sur un trottoir par des sapins. Bon, c’est loin d’être parfait, mais on se voit déjà jouer avec cela.

Autre fonctionnalité vraiment folle : Meilleure prise. Lorsque vous prenez une suite de photo de groupe, vous avez la possibilité de choisir la meilleure prise uniquement sur le visage de votre sujet. Voici ce que cela donne en dessous. Spoiler : c’est amusant, mais encore loin d’être parfait. Comme vous le voyez, mes cheveux (à gauche) semblent avoir imprimé en transparence de façon étrange.

Voici un autre exemple qui illustre bien le potentiel de la fonction et ses limites : regardez comment, en plus de l’auréole floue au-dessus des cheveux, les proportions de mon visage ne sont pas respectées.

Photo originale
Meilleure prise

Du même acabit, Google a ajouté une Gomme magique audio qui permet de filtrer les voix, la musique ou les bruits de la nature de la piste audio d’une vidéo.

Voici ce que cela donne en ne gardant que la voix :

Et en ne conservant que la musique :

Plus sérieux, et beaucoup plus utile au quotidien sans doute, en particulier pour celles et ceux qui s’y connaissent un peu en photo, le Pixel 8 Pro intègre un mode Pro. Celui-ci permet de non seulement choisir le capteur utilisé, mais aussi de jouer sur les ISO, l’exposition ou encore de choisir.

Performances : trop peu pour un smartphone à ce prix

Le Google Tensor G3 est la nouvelle puce qui équipe à la fois ce Pixel 8 Pro et son petit frère le Pixel 8. Il est aidé de 12 Go de ram LPDDR5X et de 128 Go, 256 Go ou 512 Go de stockage UFS 3. Le port USB Type-C 3.2 permet d’assurer un bon débit de transfert. Dommage cependant, impossible d’envoyer une image via l’USB-C comme peut le faire l’iPhone.

Modèle Google Pixel 8 Pro Asus Zenfone 10 Samsung Galaxy S23 Ultra Xiaomi 13T Pro
AnTuTu 10 947445 1589511 1525434 1495290
AnTuTu CPU 272365 395938 387601 372849
AnTuTu GPU 370060 608263 626189 519482
AnTuTu MEM 135611 303524 256166 321557
AnTuTu UX 169409 281786 255478 281402
PC Mark 3.0 11231 18694 15899 14307
3DMark Wild Life Extreme 2241 3721 3781 3082
3DMark Wild Life Extreme framerate moyen 13 FPS 22 FPS 23 FPS 18 FPS
GFXBench Aztec Vulkan/Metal high (onscreen / offscreen) 61 / 37 FPS 97 / 31 FPS 97 / 70 FPS 70 / 64 FPS
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) 72 / 76 FPS 111 / 128 FPS 108 / 126 FPS 80 / 110 FPS
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) 118 / 149 FPS 120 / 301 FPS 120 / 303 FPS 120 / 303 FPS
Geekbench 5 Single-core N/C N/C 1538 N/C
Geekbench 5 Multi-core N/C N/C 5036 N/C
Geekbench 5 Compute N/C N/C 9588 N/C
Geekbench 6 Single-core N/C 1893 N/C 1294
Geekbench 6 Multi-core N/C 5298 N/C 3483
Geekbench 6 Compute (Vulkan) N/C 9117 N/C 7404
Lecture / écriture séquentielle N/C 3437 / 3060 Mo/s 3011 / 1743 Mo/s 3744 / 3171 Mo/s
Lecture / écriture aléatoire N/C 115346 / 129122 IOPS 109659 / 38793 IOPS 108787 / 144809 IOPS
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Quel que soit le bout de la lorgnette par lequel on regarde cette puce en la comparant avec ses concurrents, on constate qu’elle est largement en retard tant sur le CPU que le GPU. L’Asus Zenfone 10 et le Xiaomi 13T Pro sont pourtant des smartphones beaucoup moins chers.

Ses performances s’apparentent à ce qu’un Snapdragon 8 Gen 1 de 2022 était capable de proposer. Soit l’équivalent d’une puce haut de gamme de l’année passée.

Au quotidien sur des tâches simples, le Tensor G3 ne pose aucun souci. En revanche, nous avons constaté des temps de chargement assez long dès que nous utilisions les dernières fonctionnalités liées à l’IA.

En jeu, le smartphone ne brille pas particulièrement. Alors que ses concurrents commencent à se balader sur Genshin Impact, ce qu’il offre n’est ni mauvais, ni très bon. Mais les performances ne sont clairement pas au niveau de son prix, comme toujours avec les Pixel.

37 FPS sur cette capture d’écran de Genshin Impact.

Sur Genshin Impact, avec les réglages graphiques sur Élevé, il peine à maintenir la fréquence d’image au-dessus des 40 images par seconde. On tombe même souvent sous les 30 images par seconde. En résulte une expérience assez peu confortable.

Batterie : pas implacable

Le Pixel 8 Pro possède une batterie de 5050 mAh. Sur le papier, c’est une belle capacité, mais n’oublions pas que ce qui compte le plus est la manière dont celle-ci est utilisée. Un smartphone bien optimisé pourra en tirer profit tandis qu’un système trop gourmand n’en fera qu’une bouchée.

Une chose est sûre, le Pixel 8 Pro n’apprécie pas les charges trop élevées. Pour exemple : une journée complète de benchmarks démarrée à 100 % qui s’est terminée à 22 % à 17h31 et même 2 % à 22h. Attention donc à votre consommation.

Une autre journée moins chargée m’a tout de même un peu rassuré. En démarrant une nouvelle fois à 100 % le matin, j’avais 80 % à la pause déjeuner. Début d’après-midi, je lance un petit Genshin impact et tenez-vous bien, en 17 minutes de jeu, je vois l’autonomie fondre de 79 % à 73 %. Même comme cela, j’ai pu terminer à 19h08 avec 47 %. On dira donc que le smartphone assure la journée, mais pas beaucoup plus. En étant très économe, il vous sera sans doute possible de tenir un jour et demi.

Sur notre protocole ViSer, qui simule une activité en continu relativement moyenne, le smartphone a mis 12 heures et 51 minutes à passer de 100 % à 10 %. Il arrive donc 43 ᵉ sur 113 smartphones testés. Un score plutôt honorable.

Recharge

Le Pixel 8 Pro est compatible avec une charge Power Delivery jusqu’à 30 W. Pour la tester, étant donné que le chargeur n’est pas fourni dans la boîte, nous nous sommes appuyés sur un chargeur Samsung 45W compatible. Voici ce que nous avons obtenu en partant de 5 % :

  • 5 minutes : 13 % ;
  • 10 minutes : 21 % ;
  • 15 minutes : 28 % ;
  • 30 minutes : 46 % ;
  • 45 minutes : 54 % ;
  • 60 minutes : 68 % ;
  • 70 minutes : 73 %.

Moins de 70 points de charge en 70 minutes, en 2023, cela parait vraiment trop peu. Nous sommes là face à un vrai défaut objectif Pixel 8 Pro. Bien sûr, on peut se passer d’une charge plus rapide, mais cela reste un retard sur la concurrence.

Audio : plutôt équilibré

Le Pixel 8 Pro est équipé de haut-parleurs stéréo. Ceux-ci fournissent un job efficace. Le mixage est bien équilibré avec quelques basses et des aigus pas trop présents (sauf lorsqu’on monte vraiment en volume).

La spatialisation en jeu est excellente, en revanche, le haut-parleur d’appoint se sent un petit peu et on entend parfois que le haut-parleur situé en bas fournit le gros du travail. Rien de très grave pour autant.

Réseaux et communications

En appel, le Pixel 8 Pro délivre un son propre et pas trop saturé, même sur un boulevard fréquenté. Quelques sons s’invitent à la fête comme le bruit d’un vélo qui freine ou quelques klaxons ici ou là. Lorsque le bruit se fait plus insistant, le smartphone parvient à filtrer l’ensemble efficacement en compressant très légèrement la voix.

Pour la connectivité, Google a mis les petits plats dans les grands et il y a largement de quoi tenir les sept ans que doit vivre ce smartphone sans sentir trop à l’étroit. Wi-Fi 7 avec 2,4 GHz + 5 GHz + 6 GHz, MIMO 2×2 + 2×2, Bluetooth 5.3, 5G Sub-6 GHz.

N’oublions pas non plus la présence d’une puce Ultra wide band (UWB), très utile pour utiliser les derniers SmartTags 2 de Samsung par exemple. La présence d’un GPS double band est aussi à saluer puisqu’elle augmente considérablement la précision de ce dernier.

Prix et date de sortie

Le Pixel 8 Pro est vendu à partir de 1 100 euros, dans trois configurations différentes :

  • 1 099 euros, 128 Go ;
  • 1 159 euros, 256 Go ;
  • 1 299 euros, 512 Go.

Trois coloris sont proposés : bleu, noir et beige.

Notre avis sur Le Google Pixel 8 Pro

Design
9
Le design du Pixel 8 Pro est un presque sans faute. Le dos mat, les bords moins agressifs, l'écran plat en façade avec ses bordures égales. Sans oublier les protections d'usage.
Écran
7
L'écran du Pixel 8 Pro est une grande dalle Oled qui répond aux standards du genre tout en étant plutôt bien calibrée. Il lui manque cependant deux éléments pour briller davantage sur cette note technique : un spectre colorimétrique plus large, notamment sur le DCI-P3 et moins de reflets à l'extérieur.
Photo
9
L'expérience photo du Google Pixel 8 Pro est à la hauteur des attentes pour un smartphone à ce prix. Téléobjectif, mode portrait, stabilisation en vidéo efficace, sans compter les options de retouche à notre disposition. Il y a là un des meilleurs photophones du marché. Le mode Pro est la cerise sur le gâteau que l'on attendait depuis longtemps.
Logiciel
9
Google devient le nouveau standard en matière de longévité des mises à jour de l'OS. Son interface Pixel Experience ajoute moult nouveautés intéressantes, même s'il lui manque encore un mode concentration digne de ce nom. On pourra regretter un petit manque de lisibilité parfois.
Performances
6
Les performances du Tensor G3 accusent sérieusement le coup par rapport à la concurrence. Il ne s'agit pas d'une puce digne du haut de gamme en 2023.
Autonomie
7
L'autonomie du Pixel 8 Pro vous assure une journée d'utilisation. Attention toutefois, sur les applications gourmandes, le smartphone baisse très vite. La charge est tout sauf rapide et le chargeur n'est pas fourni.
Note finale du test
8 /10
Sept ans avec le même smartphone dans la poche. Il vaut mieux bien choisir. Le Pixel 8 Pro veut vous accompagner longtemps et pour vous convaincre, il a bien soigné son design, auquel nous ne pouvons pas reprocher grand-chose. De même pour la partie photo, toujours aussi fournie et intéressante avec un Pixel. On apprécie également aux nouvelles fonctionnalités liées à l'IA qui, pour certaines (on pense aux fonds d'écran IA) pourront vous amuser quelque temps.

Attention toutefois, le Pixel 8 Pro n'est pas exempt de défauts et il faudra être très clair dans votre esprit avant de l'acheter. Voulez-vous vous coltiner pendant sept ans une puce qui est déjà un peu en retard sur le reste du marché à l'achat ? L'autonomie est un autre motif d'inquiétude : le smartphone tient une journée, une journée et demie, mais jamais beaucoup plus.

Heureusement, il n'y a pas de gros défauts vraiment rédhibitoires avec ce smartphone et vous êtes globalement en bonne compagnie. Même les désagréments d'ergonomie que nous pointons du doigt pourront être améliorés dans les années à venir. Avec sept mises à jour, vous avez de quoi voir venir.

Le Pixel 8 Pro est donc un excellent compagnon et je ne rechignerai pas à passer une quasi décennie en sa compagnie.

Points positifs du Google Pixel 8 Pro

  • 7 ans de mises à jour OS wahouuuuu

  • Photo ultra plaisante

  • Nouveau design avec dos mat très réussi

  • Écran bien calibré

  • Les nouvelles fonctionnalités IA

Points négatifs du Google Pixel 8 Pro

  • Les performances pas dignes d'un smartphone à plus de 1000 euros

  • Autonomie fragile

  • Interface pas toujours la plus ergonomique

  • Trop de reflets sur l'écran en extérieur

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