Le lancement d’un nouveau smartphone est souvent l’occasion pour la presse de s’entretenir avec les responsables de leur développement. Ainsi, à l’occasion de la présentation des Pixel 8 et 8 Pro, le média allemand Der Standard a pu interviewer Nanda Ramachandran, vice-président Google chargé du département Pixel. Une conversation qui a apporté de nombreux éclaircissements sur le futur de la gamme.
La définition supérieure
Toujours plus de Pixel ! C’est un peu comme cela que l’on pourrait expliquer la stratégie de Google. Depuis la définition des grandes lignes de la gamme avec le Pixel 6, la marque semble avoir trouvé son positionnement et compte bien le décliner encore et encore pour toucher un maximum de monde.
La gamme Pixel se porte bien : au deuxième trimestre 2023, sa part de marché a été multipliée par six par rapport à l’année précédente, et ce n’est qu’un début. Avec les Pixel 8, la gamme arrive dans de nouveaux pays, dont l’Australie. Une étape importante pour Nanda Ramachandran qui explique que l’expansion territoriale est une croissance difficile, même pour une entreprise comme Google et qu’il faut le faire avec précaution. Il promet néanmoins qu’à ce point, d’autres pays vont désormais suivre rapidement « et pas juste quelques-uns, mais beaucoup ».
Google ne veut plus rester un petit acteur du marché hardware, il veut aller chercher des parts de marché aux plus gros (comprendre Apple et Samsung).
Mais à quel prix ?
Jusqu’alors, les Pixel avaient une réputation de smartphones avec un excellent rapport qualité-prix, que ce soit la lignée principale, ou la lignée A sur le milieu de gamme. Avec les Pixel 8, Google réalise cependant un pari important en augmentant ses tarifs de 150 à 200 euros. Pour Nanda Ramachandran cela s’explique par une montée en qualité significative par rapport aux Pixel 7. « Il y a de meilleurs écrans, de nouvelles caméras, une puce plus puissante et bien sûr les sept ans de mises à jour qui représentent aussi un investissement significatif », explique-t-il.
Cette promesse de sept ans de support, ce n’est pas rien. Google doit garder une équipe de développeurs dédiée à d’anciens téléphones, mais aussi des pièces de rechange pour le support matériel. Tout cela a évidemment un coût.
Google peut-il alors chercher de la croissance par le bas ? Un Pixel d’entrée de gamme, autour des 200 ou 250 euros serait un excellent moyen de gagner rapidement des parts de marché, comme l’a fait Xiaomi par exemple. Pour Nanda Ramachandran, ce n’est pas au programme, la faute aux nombreuses concessions qu’il faudrait alors faire.
Il est peu probable que nous allions dans cette direction. La question est de savoir ce qui constitue réellement un pixel. Il s’agit de l’appareil photo, de la sécurité, mais aussi de toutes les fonctions basées sur l’intelligence artificielle. Offrir tout cela en bonne qualité n’est tout simplement pas possible avec un appareil à environ 200 euros.
La croissance se fera donc par le haut et il ne faut pas espérer de smartphone Google moins cher que la gamme A pour le moment. Dommage.
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