Il y a du changement chez Google en ce mois de mars 2024, avec l’entrée en application du Digital Markets Act, ou DMA. Il s’agit d’une loi qui contraint certains services de Google afin de garantir une concurrence plus favorable sur les marchés numériques. Voici tous les changements effectués par Google pour se mettre en conformité avec le DMA.
Pour aller plus loin
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Nous avons couvert dans divers dossiers tous les changements induits par le DMA chez les plus grandes entreprises des nouvelles technologies que nous vous invitons à lire :
- Ce qui change pour Apple et l’iPhone ;
- Ce qui change pour Instagram, Facebook, Messenger et WhatsApp ;
- Ce qui change chez Microsoft pour Windows et LinkedIn ;
- Ce qui change pour Amazon (et Prime Video) ;
- Ce qui change pour TikTok (ByteDance).
Maps n’est plus mis en avant dans les résultats de recherche Google
Tout d’abord, les raccourcis vers Google Maps dans le moteur de recherche Google disparaissent. Google Maps devient un site « comme un autre » selon l’algorithme de référencement de Google. Il faut soit directement aller sur Google Maps, soit ajouter « Google Maps » dans sa recherche afin de pouvoir y accéder depuis les résultats de recherche. Il reste toutefois un bouton « Itinéraire » pour les lieux qui renvoient directement vers Google Maps. La même chose arrive pour YouTube, Google Flights ou encore Google Shopping : ils ne sont plus avantagés.
En janvier, Google avait annoncé effectuer certains changements dans les résultats de recherche : « Nous introduirons des unités dédiées comprenant un groupe de liens vers des sites de comparaison sur le Web et des raccourcis de requête en haut de la page de recherche pour aider les utilisateurs à affiner leur recherche, notamment en concentrant les résultats uniquement sur les sites de comparaison. » Dans certaines catégories de résultats (les hôtels par exemple), il y aura un espace dédié « aux sites de comparaison et aux fournisseurs directs afin d’afficher des résultats individuels plus détaillés, notamment des images, des notes et bien plus encore. »
Et dans le compte Google, en plus de pouvoir télécharger une copie de ses données, Google lance une API de portabilité des données à destination des développeurs. Concrètement, il sera par exemple plus simple de passer de Chrome à un autre navigateur web. Ce dernier pourra recevoir une copie de vos données de Chrome (historique, favoris, etc.) et l’intégrer directement.
Associer les services Google entre eux : ça ne sert pas à grand-chose
Vous l’avez peut-être remarqué, mais un message peut s’afficher lorsque vous lancez YouTube, vous invitant à associer les services Google entre eux. En réalité, cela sert surtout à Google d’utiliser des données combinées entre ses services à des fins publicitaires. L’entreprise assume presque à moitié que l’association ne sert pas à grand-chose. En fait, avec le Digital Markets Act, les gatekeepers doivent demander le consentement à leurs utilisateurs afin de combiner les données de plusieurs services. Si vous décidez de ne pas associer les services, Google ne pourra pas utiliser les données collectées sur Google Shopping pour vous cibler dans des publicités sur YouTube par exemple. Il sera également possible de créer des comptes distincts selon les services : un compte pour YouTube et un compte pour Gmail.
Sur sa page d’aide, Google indique que « vos recommandations dans la recherche, telles que “Que regarder” et votre flux Discover seront moins personnalisées ». Aussi, « lorsque la recherche et Maps ne sont pas des services associés, vous ne pouvez pas enregistrer de lieux dans la recherche. » Google donne aussi cet exemple : « si vous effectuez un achat sur Google Play, les services de paiement de Play et de Google se partageront les informations associées afin que vous puissiez finaliser l’achat. » Par ailleurs, les données peuvent tout de même être combinées « pour éviter les fraudes et utilisations abusives », notamment « pour protéger contre le spam ou respecter la loi ».
Les services concernés sont :
- La recherche Google ;
- Google Play ;
- Les services publicitaires de Google ;
- Google Chrome ;
- Google Shopping ;
- Google Maps.
Le reste des services Google sont forcément associés entre eux. Les paramètres de tous ces services peuvent quand même être modifiés dans les paramètres du compte Google.
Plus de choix de navigateurs et de moteurs de recherche dans Android
Comme l’explique Google, il y a aura sur Android davantage de choix pour les moteurs de recherche et navigateurs web par défaut, « basés sur la recherche les tests des utilisateurs, ainsi que sur les commentaires de l’industrie. »
A priori, pour les moteurs de recherche, il y a au moins :
- DuckDuckGo ;
- Microsoft Bing ;
- Google ;
- Ecosia ;
- Seznam ;
- Yahoo.
Et pour les navigateurs, les choix sont ceux-ci :
- Firefox ;
- Google Chrome ;
- Microsoft Edge ;
- Opera ;
- Puffin ;
- Iron Browser.
À noter que les moteurs de recherche et navigateurs sont susceptibles de changer selon les pays. D’autres choix pourront être ajoutés par la suite si les entreprises éditrices le demandent et si elles respectent certains critères dictés par Google.
Google va gagner moins d’argent avec le Play Store, mais tente de se rattraper
Finalement, Google n’a pas tant de modifications à faire pour se conformer au Digital Markets Act et les changements réalisés ne sont pas très importants. En témoignent les paiements via des systèmes alternatifs à la facturation Google Play : cela fait longtemps que les développeurs peuvent décider de s’en passer, afin d’éviter de payer une plus grande commission à Google (12 % contre 15 %).
Néanmoins, il restait un type d’application qui y était bloqué : les jeux vidéo. Désormais, ils ne sont plus obligés de passer par Google Play pour les micro-transactions. Plus généralement, tous les développeurs peuvent rediriger leurs utilisateurs directement en dehors de l’application, notamment s’ils veulent promouvoir des offres.
Google instaure toutefois deux nouveaux frais pour ceux qui veulent justement sortir de son système Google Play au sein de l’Union européenne. Il y a :
- Les frais initiaux d’acquisition : ils sont à payer durant deux ans après la première transaction externe d’un utilisateur. Pour Google, cela représente « la valeur qu’il a fournie en facilitant l’acquisition initiale de l’utilisateur par l’intermédiaire de Play ». Des frais de 5 % pour les abonnements et de 10 % pour les achats.
- Les frais de service continu : ils sont à payer « tant que le développeur continue d’utiliser les services permanents de Play (y compris les services de sécurité et de mise à jour de Play) ». Ils s’élèvent à 7 % pour les abonnements et à 17 % pour les achats.
Après deux ans, les développeurs pourront sortir du système Google Play, mais pas sans le consentement de leurs utilisateurs. Google l’explique comme ceci : « Étant donné que les utilisateurs ont acquis l’application via Play en espérant bénéficier de services tels que le contrôle parental, l’analyse de sécurité, la prévention de la fraude et les mises à jour continues de l’application, l’interruption des services nécessite également le consentement de l’utilisateur. »
Les petits changements de Google Chrome
Google ajoute que bientôt, son navigateur Chrome proposera plusieurs moteurs de recherche par défaut, ce sur Android, iOS et même sur ordinateur.
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