Google fait évoluer sa politique sur la réparabilité après une polémique gênante

 
Depuis quelques années, Google tente de se construire une image plus « verte » en facilitant la réparation de ses téléphones. Mais une récente polémique a mis en lumière les vieux réflexes qui persistent encore dans l’industrie mobile.
Le Pixel 8 Pro ouvert en deux // Source : iFixit

Après Samsung, c’est au tour de Google de se faire épingler pour la réparabilité de ses appareils. Aux États-Unis, la politique de SAV de l’entreprise a récemment fait méchamment grincer des dents les partisans du droit à la réparation. Suffisamment pour que l’entreprise fasse marche arrière et tente de corriger le tir afin de continuer à positionner ses Pixel comme des téléphones durables et réparables.

Le 3 juin, le site Android Authority s’émeut de voir dans la politique de SAV de Google une clause qui interdit peu ou prou l’utilisation de composants tiers pour réparer les téléphones Pixel. Plus spécifiquement, selon la politique de Google, si un téléphone arrive au SAV pour une réparation et qu’une pièce non officielle est présente dans l’appareil, l’entreprise indique qu’elle se garde le droit de conserver le téléphone et « de ne pas le renvoyer » au client ou à la cliente concernée.

Un début de victoire pour le droit à la réparation

Si cette politique vous rappelle quelque chose, c’est qu’elle est directement inspirée de celle de Samsung qui s’est récemment fait épingler par iFixit dans les grandes largeurs pour des pratiques similaires. Le constructeur coréen était accusé de ne pas jouer le jeu en proposant des « réparations coûteuses et compliquées ».

Mais Google n’aura pas laissé le temps à la polémique d’enfler puisque l’entreprise a annoncé le lendemain que sa politique allait désormais évoluer. Une déclaration d’un porte-parole de la firme précise que Google « ne conservera pas le téléphone, quelle que soit l’origine des pièces installées », mais que le SAV se réserve tout de même le droit de « ne pas mener à bien une réparation » si des risques sur la « sécurité » de l’intervention existent. Un début de victoire pour le droit à la réparabilité étasunien.

Qu’en est-il en France ?

En Europe cela dit, la politique de réparabilité de Google est tout autre. Comme l’indique la page française des conditions du programme de réparation du Google Store, l’entreprise n’a jamais envisagé de prendre en otage un appareil équipé de pièces non officielles. Google précise juste que « si vous envoyez un appareil contenant de telles pièces » il vous sera renvoyé « sans réparation ».

Cette politique est d’ailleurs susceptible d’évoluer puisque le droit à la réparation européen va bientôt bousculer les règles, obligeant les constructeurs à réparer les produits, même hors garantie. Le sort réservé à l’utilisation de pièces venant de fabricant tiers n’est pas encore très clair, mais nul doute que Bruxelles ira taper sur les doigts de Google si sa politique de réparation est un peu trop restrictive sur le vieux continent.


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