Google fait exploser son empreinte carbone à cause de l’IA

Et c'est Google qui le dit !

 
Depuis quelques années maintenant, Google tente de réduire l’empreinte carbone de ses diverses activités pour se donner une image d’entreprise écologiquement responsable. L’IA est venu perturber ces belles ambitions.
Google
Source : Mitchell Luo via Unsplash

L’intelligence artificielle pollue. De la construction des serveurs riches en terres rares aux besoins en électricité en passant par le refroidissement via des hectolitres d’eau, l’empreinte carbone de ces nouveaux outils n’est pas neutre. Le dernier rapport environnemental publié par Google, déniché par le Financial Times, le prouve bien puisque les émissions de gaz a effet de serre de l’entreprise ont bondi de 13 % par rapport à l’année précédente et de 49 % par rapport à 2019.

Comme le note l’entreprise elle-même, cette augmentation de l’empreinte carbone de l’entreprise est « principalement dû à l’augmentation de la consommation d’énergie des centres de données et des émissions de la chaîne d’approvisionnement. » Cette explosion dans la demande d’énergie va mettre en péril les engagements de l’entreprise qui avait pourtant annoncé qu’elle serait complètement « neutre en carbone » d’ici à 2030.

La grande incertitude climatique

Google l’écrit noir sur blanc, cet objectif « extrêmement ambitieux » va se heurter aux « incertitudes concernant l’impact, difficile à prévoir, de l’IA sur l’environnement ». Malgré ces « incertitudes », Google note que la situation ne va de toute façon pas s’améliorer tout de suite. Dans son rapport, la firme précise qu’« à mesure que nous intégrons de l’IA dans nos produits, réduire nos émissions va être complexe en raison des quantités importantes d’énergie nécessaire au bon fonctionnement des IA complexes ».

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Google n’est pas la première entreprise à faire face à cette équation complexe. Microsoft aussi a vu son bilan carbone exploser cette année en raison de la course à l’IA qui agite actuellement la Silicon Valley. Comme Bloomberg le relevait il y a quelques semaines, chez l’éditeur de Windows, le fossé est encore plus important puisque les émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise sont 30 % plus élevées que les projections de l’entreprise, mettant également en péril ses ambitions « zéro carbone ».

La face cachée de l’IA

Pour Google, la transition vers une informatique « propre » dépendra beaucoup de « notre capacité de bascule vers les énergies renouvelables ». Rappelons tout de même que la consommation d’énergie n’est qu’une face de la pollution numérique et que la construction de nouvelles puces, l’artificialisation des sols nécessaire à la construction de fermes de serveurs et la consommation en eau de ces derniers participent également à l’appauvrissement des sols et des ressources. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’une directive européenne va bientôt interdire les appellations du type « neutres en carbone ».

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L’intelligence artificielle peut avoir des externalités positives sur l’environnement, comme cette découverte de Microsoft d’une batterie de nouvelle génération grâce à l’IA, mais pour le moment les géants du net se lancent dans une course effrénée vers la puissance de calcul sans savoir exactement quels en seront les résultats technologiques et climatiques.


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