Pourquoi les progrès de l’IA risquent-ils de ralentir en 2025

 
D’après le patron de Google, le rythme d’amélioration de l’intelligence artificielle risque d’être sérieusement freiné en 2025. Une situation à laquelle beaucoup de spécialistes s’attendaient.
Luke Conroy and Anne Fehres & AI4Media / Better Images of AI / Models Built From Fossils / CC-BY 4.0

Arrive-t-on doucement vers un nouvel « hiver » de l’IA ? Alors que, depuis 2 ans, ChatGPT a enflammé l’industrie du numérique, faisant miroiter monts et merveilles à toutes celles et ceux qui voulaient bien croire à la révolution de l’intelligence artificielle, il se pourrait que les années qui arrivent soient bien moins transcendantes qu’espérées. C’est en tout cas l’avis de Sundar Pichai, PDG de Google, qui s’est exprimé sur le sujet lors d’une récente interview.

Comme le pointe CNBC, le responsable invité au salon DealBook Summit a expliqué que « les paliers de progrès les plus accessibles ont été atteints » et que, désormais « les améliorations vont se faire plus rares ». D’après Sundar Pichai, la révolution tant attendue qui rendra l’IA incontournable n’arrivera pas en 2025, malgré les liquidités colossales injectées années après année dans ce secteur.

Des limites à la croissance

L’industrie, qui a déjà englouti des dizaines de milliards de dollars, se trouve désormais face à un deux problèmes de taille : le manque de données et des difficultés économiques et techniques à soutenir sa propre croissance.

La première est déjà bien documentée. Après avoir gobé l’intégralité des données sur Internet, les IA génératives n’ont plus rien à se mettre sous la dent, donc plus de voie évidente d’amélioration. Face à ce petit souci, les promoteurs de l’intelligence artificielle tentent de mettre en place une parade risquée. Générer du contenu par IA pour soutenir la croissance de l’IA. Malheureusement, cet entraînement récursif poserait des défis techniques complexes et pourrait même mener à un « effondrement des modèles ». La régurgitation cyclique de données appauvrirait en effet leur utilité.

Nadia Piet + AIxDESIGN & Archival Images of AI / Better Images of AI / AI Am Over It / CC-BY 4.0

L’autre souci est moins immédiatement réglable, puisqu’il touche aux limites physiques et technologiques de l’IA générative. La puissance de calcul, et donc l’énergie, nécessaire à l’entraînement de modèle d’IA encore plus avancée, est telle qu’il devient quasiment impossible de soutenir le rythme de croissance actuel. Face à ces problèmes, les grandes entreprises du numérique misent sur une révolution dans le secteur de l’énergie. Mais cette dernière peine à arriver.

Un GPT-5 décevant ?

Le pessimisme relatif de Sundar Pichai trouve d’ailleurs de l’écho dans une récente enquête du média The Information qui notait que GPT-5 pourrait bien être moins impressionnant que prévu. Certaines sources interrogées par le média indiquent même que le prochain chatbot d’OpenAI serait moins bon que GPT-4 sur certaines tâches.

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D’autres grands pontes de l’industrie, comme Satya Nadella (PDG de Microsoft), tentent de faire la synthèse. Le responsable expliquait il y a quelques semaines que, comme lors e la révolution industrielle, les progrès de l’IA « ne seront pas linéaires ». Pour autant, certaines améliorations de niches pourraient tout de même améliorer l’utilité de l’IA dans certains secteurs, veut croire Sundar Pichai. Si tant est que l’industrie parvienne à maintenir son rythme effréné d’investissements.


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