Les versions récentes, comme reCAPTCHA v3, se limitent à une case à cocher « Je ne suis pas un robot ». Pourtant, des recherches montrent que les bots contournent aisément cette étape. Une étude de l’Université de Californie à Irvine de 2023 souligne que ces barrières, jugés trop simples à franchir, n’arrêtent pas les programmes automatisés. Pire, ils serviraient surtout à traquer le comportement des utilisateurs : mouvements de souris, historique de navigation, cookies, pour alimenter des modèles publicitaires.
En parallèle, le YouTuber « Chuppl » a démontré qu’un bot pouvait tromper reCAPTCHA du premier coup. Plus inquiétant : ces tests bloqueraient davantage les internautes utilisant un VPN ou des outils d’anonymisation que les robots malveillants. Une pratique qui questionne leur réelle finalité.
Une logique lucrative derrière l’illusion de sécurité
Selon une analyse relayée par des chercheurs, les données collectées via reCAPTCHA représenteraient une valeur estimée à près de 898 milliards de dollars. Un procès contre Google a également révélé que les 819 millions d’heures passées par les utilisateurs à résoudre ces défis équivaudraient à 6,1 milliards de dollars de travail non rémunéré. De quoi alimenter les soupçons d’exploitation déguisée.
Malgré les dénégations de Google, qui affirme que ces outils « améliorent la sécurité » sans exploiter les données, la justice autrichienne a banni reCAPTCHA en 2023 pour non-respect du RGPD. L’entreprise continue pourtant de le déployer, arguant que les images utilisées dans les tests sont déjà étiquetées et ne servent pas à l’entraînement de ses IA.
Face à ces critiques, des alternatives émergent. Les défis « invisibles », analysant le comportement des utilisateurs en arrière-plan, gagnent en popularité. Combinés à des algorithmes complexes, ils offriraient une protection plus robuste sans interrompre la navigation. Pour l’heure, cependant, les CAPTCHA traditionnels restent omniprésents… et controversés.
Si Google persiste à défendre son outil, une évidence s’impose : dans un monde où l’IA surpasse les humains sur de nombreux tests, leur utilité sécuritaire semble dépassée. Reste à savoir si leur vocation économique justifie leur maintien.
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