
Pour rappel, Google avait décidé de faire disparaître les actualités de ses résultats de recherche pour 1 % de ses utilisateurs dans huit pays européens pendant 2,5 mois.
Résultat ? Selon eux, les actualités ne valent presque rien pour leur activité publicitaire. Mais derrière cette annonce, il y a bien plus qu’une simple expérience : des enjeux financiers, des batailles juridiques et une guerre froide avec les éditeurs de presse.
Pourquoi Google a tenté cette expérience
Tout commence avec une loi européenne sur le droit d’auteur, plus précisément l’article 15 de la Directive européenne. Cette règle oblige Google à payer les éditeurs de presse quand il utilise des extraits de leurs articles – ces petits bouts de texte qui apparaissent sous les liens dans les résultats de recherche.
Mais combien ça vaut, ces snippets ? Les éditeurs disent que c’est une mine d’or pour Google, tandis que le géant répond : « Pas du tout, ça ne change rien à nos revenus publicitaires ».
Pour trancher, Google a décidé de jouer les scientifiques : on supprime les actualités pour quelques utilisateurs et on regarde ce qui se passe.
Pendant 2,5 mois, 1 % des utilisateurs dans huit pays de l’UE (pas l’Allemagne, et nous, la France, a été retirée en cours de route, on y reviendra) n’ont vu aucune info dans leurs recherches, sur Google News ou Discover. Le verdict de Google ? Les revenus pubs n’ont pas bougé d’un poil, ou du moins, la différence était si minuscule qu’elle était « statistiquement indistinguable de zéro ». En gros, pour eux, les actualités, c’est peanuts.
Une corde raide entre business et régulation
Mais attention, Google ne fait pas ça juste pour s’amuser. Cette expérience, c’est aussi une arme dans ses négociations avec les éditeurs.
Si les actualités ne rapportent rien, pourquoi payer cher pour les afficher ? Malin, non ? Sauf que le géant marche sur des œufs. En France, par exemple, il a déjà écopé d’une amende de plus d’un demi-milliard de dollars en 2021 pour ne pas avoir négocié correctement avec les éditeurs. Du coup, quand un tribunal français a menacé de nouvelles sanctions, Google a vite fait machine arrière et exclu la France du test.
En Allemagne, même topo : l’autorité de la concurrence surveille Google de près et lui a déjà imposé des changements sur la gestion des actualités. Résultat, pas de test là-bas non plus. Bref, Google joue un jeu dangereux : prouver que les informations des médias ne valent rien tout en évitant de se faire taper sur les doigts par les régulateurs européens.
Le plus fou dans tout ça ? Google détient 92 % du marché de la recherche en Europe. Supprimer les actualités, même pour 1 % des utilisateurs, ça peut avoir un impact énorme sur l’accès à l’information. Alors, est-ce que cette expérience est vraiment neutre, ou est-ce une façon de mettre la pression sur tout le monde – éditeurs et autorités compris ? À vous de juger.
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