Google Stadia : entre latences et graphismes décevants, le service ne convainc pas

 
Google Stadia, le nouveau service de cloud-gaming, s’est montré aux journalistes à l’occasion de l’E3 2019. Ceux qui ont joué à DOOM Eternal n’ont pas été particulièrement conquis. Revue de presse.

Début juin, Google dévoilait Stadia, son service de cloud gaming. Beaucoup de questions se posent autour de ce nouveau service, liés à la fois à une incompréhension du public de cette offre complexe à plusieurs vitesses, mais aussi en raison de certaines inconnues, notamment au niveau de la latence des jeux en ligne.

À l’occasion de l’E3 2019 qui se déroule actuellement à Los Angeles, certains journalistes ont eu l’occasion d’essayer le service et donc de tenter de répondre à certaines interrogations. Le bilan semble néanmoins plutôt mitigé.

Une connexion optimale nécessaire ?

Avec le cloud gaming, la connexion deviendra un argument bien plus important que la puissance de l’appareil de jeu. Google a donc mis le paquet pour proposer des conditions de jeu optimales. La présentation de Stadia n’avait donc pas lieu dans les allées du Convention Center de L.A., où les interférences sont légion et les utilisateurs du réseau nombreux, mais bien un peu plus loin, dans un lieu plus intimiste beaucoup mieux maîtrisé par le géant. C’est de bonne guerre, il serait dommage de dégager une mauvaise impression sur des conditions peu favorables que les joueurs ne rencontreront jamais.

Si vous ne m’aviez pas dit que je jouais en streaming sur Internet, je n’aurais pas été en mesure de le dire

C’est donc DOOM Eternal qui servait d’exemple ici. Il s’agit d’un Fast FPS nerveux où l’hésitation et le lag n’ont aucune place. Un bon stress test donc pour le service. Il est évident que si vous pouvez jouer à DOOM Eternal, vous pourrez jouer aux Sims. Le tout tournait sur un Pixelbook connecté en filaire. Le serveur en revanche était situé à San Francisco, à plus de 600 Km de là. Pas question de tricher avec un serveur local.

À ce petit jeu, LeFigaro.fr affirme que « durant notre partie, toutes les commandes ont parfaitement répondu, comme devant une console de jeux classique ». TheVerge confirme, précisant que « si vous ne m’aviez pas dit que je jouais en streaming sur Internet, je n’aurais pas été en mesure de le dire ».

quelques petits soucis techniques qui peuvent s’apparenter à de simples bugs

De son côté, Gameblog.fr précise que l’input lag est parfaitement géré, mais reproche au jeu de faire preuve « d’une certaine inconstance en ce qui concerne la stabilité de son frame-rate » et que, pire encore, « certaines textures vont mettre beaucoup plus de temps que d’autres à se charger […], le souci c’est que le gameplay s’en trouve quelque peu modifié puisque la roulette qui permet de choisir votre arme, par moment, n’apparaissait pas du tout malgré mes appuis répétés ». The Verge remarque également quelques petits soucis techniques qui peuvent s’apparenter à de simples bugs, mais qui s’avèrent handicapant pour ceux qui souhaitent jouer dans des conditions parfaites.

C’est d’autant plus dommage que Google se démarque de sa concurrence essentiellement par son infrastructure et non sur son catalogue.

Des graphismes décevants

Au-delà de ce problème technique qui pourrait s’améliorer avec l’évolution des serveurs utilisés par Google, ce qui semble avoir le plus choqué ceux qui ont participé à cette démo, c’est la qualité des graphismes du jeu. Ici, le jugement est sans appel :

« Le service de Google n’est pas aussi performant sur le plan graphique » d’après Chloé Woitier (Le Figaro). « Visuellement ce n’est clairement pas aussi fin et beau que sur PC/consoles », rajoute-t-elle sur Twitter. Même constat chez Numerama : « non seulement les 60 fps paraissent utopiques mais, en prime, on a subi des ralentissements de temps à autre — par chance sans conséquence ».

Seul Ars Technica semble n’avoir repéré « aucun artefact de compression vidéo ni dégradé de couleurs que vous pourriez voir dans une vidéo YouTube basse résolution ».

Jouable… et ensuite ?

Le bilan est donc à la fois prometteur et mitigé. Prometteur pour la technologie qui prouve qu’elle peut faire l’illusion pour les moins exigeants, et qui avec le temps pourrait bien se transformer en un standard pour tous. Aura-t-on oublié les consoles d’ici quelques années ? Ceux qui ont testé Google Stadia ne sont pas totalement contre cette idée.

Mais le bilan actuel de Google reste mitigé, puisque son meilleur atout reste la partie technique et que celle-ci n’est pas exceptionnelle. En comparaison des services concurrents, et notamment de xCloud également présent sur le salon de Los Angeles, Stadia semble un peu à la traîne. Difficile alors de convaincre avec un catalogue de jeux qui ne fait pas encore rêver. Reste l’attrait du prix, puisque le service sera accessible gratuitement à ceux qui se contenteront d’une qualité Full HD 1080p.

Pour aller plus loin
Google Stadia : jeux, prix, fonctionnalités… tout savoir sur le service de cloud gaming


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