« Nous disons non à Google » : la colère d’un concurrent contre l’abus de position dominante

 
Google veut que les autres moteurs de recherche sur Android paient une certaine somme d’argent pour gagner le droit d’être affichés dans la liste d’alternatives. Ecosia a fait part de sa colère contre ce système d’enchères.

Ce n’est un secret pour personne : Google est dans le collimateur de la Commission européenne. Il n’y a pas longtemps, le géant du web a été condamné à une énième amende faramineuse, cette fois-ci pour abuser de position dominante en forçant l’utilisation de son moteur de recherche sur Android. Le colosse aux quatre couleurs a donc trouvé une solution pour y remédier, mais celle-ci n’a vraiment pas plu à ses concurrents et l’un d’entre eux, Ecosia, a élevé la voix pour faire de la résistance.

Rappelons les faits. La firme de Mountain View a bel et bien voulu se conformer aux exigences de l’Union européenne… tout en gagnant un peu d’argent au passage. En effet, Google laisse désormais aux utilisateurs la possibilité de choisir leur moteur de recherche par défaut. Vous avez en effet peut-être déjà vu une liste s’afficher lorsque vous ouvrez le Play Store, comme ce que l’on peut observer ci-après.

Sauf que pour apparaître dans cette liste, les autres moteurs de recherche vont devoir payer Google. Ce dernier a en effet décidé de mettre en place un système d’enchères pour décider qui aura le privilège d’apparaître sur cet écran de choix. Et c’est là qu’Ecosia s’énerve.

Pourquoi nous disons non à Google

Ecosia est un moteur de recherche engagé dans la préservation de l’environnement et l’entreprise promet donc que plus les internautes utiliseront son service, plus elle plantera des arbres. C’est ainsi que les responsables de ce moteur de recherche ont publié un billet de blog intitulé « Pourquoi nous disons non à Google ».

Ecosia affirme ne pas vouloir participer à ses enchères et somme Google de « mettre fin à ses comportements préjudiciables et monopolistiques ». Avant d’ajouter : « Google a choisi de donner une forme différente à la discrimination et de faire payer tout le monde sauf eux-mêmes, ce que nous ne pouvons accepter ».

Un refus en trois raisons

Ecosia avance trois raisons pour justifier son refus. Premièrement, il estime que Google bafoue l’éthique et que ces enchères sont « une insulte à la Commission européenne  et au principe d’égalité devant la loi ». Ensuite, il déplore un environnement toxique où le profit des entreprises serait plus important que la protection de la vie privée des utilisateurs.

Et enfin, Ecosia accuse Google de vouloir limiter les alternatives pour provoquer « une pénurie artificielle » en créant « une rareté là où il n’y en a pas ».

Le système d’enchère de Google est censé être mis en place à partir de 2020 et la liste des moteurs de recherche s’affichera sur les nouveaux smartphones pendant leur configuration. Pour empêcher cela, Ecosia a annoncé vouloir discuter du sujet avec la Commission européenne. « Ce devrait être aux utilisateurs d’Android de décider quel moteur de recherche ils utilisent, et absolument pas à Google », lit-on dans le communiqué.

Qwant aussi voit rouge

De son côté, le Français Qwant avait également fait part de son mécontentement à l’annonce du système d’enchères de Google : « Il ne revient pas à Google de faire désormais payer à ses concurrents son comportement fautif et le montant de cette amende par un système d’enchères qui ne profitera ni aux consommateurs européens ni à la libre concurrence ». Par ailleurs, Qwant craint que certains candidats utilisent de leur côté les résultats de revenus de Google, créant ainsi « une distorsion inacceptable et un risque élevé de manipulation, d’inéquité ou de déloyauté des enchères ».

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