Android, vie privée et domination mondiale

 

Android et vie privée font-ils bon ménage ?, c’est ça le vrai titre mais bon ça sonne moins bien.

En tout cas, c’est une question que tout le monde s’est un jour posée : l’hégémonie de Google sur la gestion de l’information sur Internet présente-t-elle un risque pour les internautes et en particulier pour les utilisateurs d’Android, qui embarquent dans leur poche les applications les plus intimes de Google (GMaps et GMail).

Pour cela, Daniel, rédacteur du blog Big Brother Mobile Blog s’est livré à quelques expériences et les résultats sont édifiants.

Le constat est en effet sans appel car si les conditions générales d’utilisations des logiciels Google garantissent l’anonymat des données récoltées, les applications, elles, ne semblent pas vraiment s’en préoccuper et envoient des informations que vous n’auriez probablement jamais accepté d’envoyer (…).

Partant de ce constat la question qui vient à l’esprit de tous est : peut-on se passer de Google et de ses services sur Android ?

Pour répondre à cette question, il existe deux approches. La première est philosophique et la seconde est plus pragmatique.

En termes de philosophie, a priori, le message est clair :

Vous pouvez vous passer à 100% des applications développées par Google. Il y a déjà quelques mois, les lecteurs de FrAndroid ont rédigé un article sur notre wiki pour expliquer comment, dans la pratique, cette liberté s’exprime.

Cette page du wiki rappelle que toutes les applications de Google sont techniquement remplaçables ; ce qui va de l’interface à l’Android Market. Seulement voilà, la question est de savoir si les alternatives sont à la hauteur de l’attente des utilisateurs.

C’est là que l’on arrive à l’approche pragmatique de la question.

En effet, prenons l’exemple de Gmail. Médiocre à ses débuts (et donc ayant un certain nombre d’alternatives), elle s’est nettement améliorée et je ne connais pas d’application comparable pour la lecture des courriels.

Google Maps maintenant. Elle aurait pu être rattrapée par une application intelligemment pensée et basée sur Open Street Map, mais elle aussi a beaucoup évolué : Latitude, Navigation, … Déjà que les alternatives étaient inexistantes auparavant, il devient difficile d’espérer dorénavant.

L’Android Market est enfin l’exemple le plus frappant de la difficulté de concurrencer Google sur son terrain. Malgré les tentatives nombreuses, aucun marché d’application alternatif n’arrive à la cheville de l’Android Market en termes de nombre d’application disponibles. Pourtant, les défauts du Market de Google devraient laisser la place ne serait-ce qu’à un petit challenger innovant.

On peut s’aperçevoir de ces manques facilement. En effet, il suffit de regarder les ROMs alternatives d’Android et de voir combien se passent des application Google dans la réalité.

Qui doit-on blâmer pour cette situation ?

J’entend souvent Je lis souvent des lecteurs blâmer Google pour cet état de fait, rappellant que si Google est dans la théorie beaucoup plus ouvert qu’Apple, dans la pratique les différences sont faibles.

Pourtant, Google donne les outils pour qu’on se passe de lui et s’il produit des applications qui rendent difficiles la concurrence, on ne peut quand même pas lui reprocher. Des applications libres résolrveraient le problème ? Certes mais peut-on vraiment demander à une entreprise de se concurrencer elle-même ?

Alors voilà, je vous pose la question : on fait quoi maintenant ?


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