Huawei ne voudrait pas revenir sur les services Google, avec ou sans embargo américain

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Un responsable de Huawei aurait affirmé que la firme chinoise ne souhaiterait pas réinstaller les services Google sur ses smartphones, même si l’embargo américain qui l’en empêche prend fin. L’objectif ici serait de ne plus dépendre des politiques des États-Unis sur cette problématique.
Huawei Mate 30 Pro

Article mis à jour le 31 janvier 2020 : Huawei France a réagi à cette actualité. Retrouvez la position officielle de l’entreprise en bas de cet article.


Article original publié le 30 janvier :

Depuis plusieurs mois, Huawei ne peut pas lancer de nouveau smartphone avec les services Google installés dessus. Cela est une cause directe de l’embargo à son égard imposé par les États-Unis qui soupçonnent l’entreprise de mener des pratiques d’espionnage pour le compte de la Chine. Ainsi, le Huawei Mate 30 Pro commercialisé en France est privé du Play Store et de toutes les applications dont le fonctionnement repose sur ces fameux Google Play Services.

Malgré cette situation plus que problématique, Huawei ne souhaiterait tout simplement pas revenir sur les services Google. C’est en effet ce qu’aurait affirmé le Country Manager de la marque en Autriche, Fred Wangfei, pendant une conférence de presse à Vienne et répondant à une question du journal Der Standard.

Même si les États-Unis lèvent l’embargo commercial, Huawei ne reviendra plus aux services de Google souligne l’entreprise, lorsqu’interrogée par Der Standard.

La raison serait simple : si la sanction américaine actuelle prend fin, personne ne peut garantir qu’un autre embargo ne sera pas appliqué à l’avenir. Huawei ferait donc en sorte de ne plus être dépendant des politiques étasuniennes.

On notera que le journaliste qui signe l’article de Der Standard, Andreas Proschofsky, affirme avoir posé la question plusieurs fois et que la réponse a toujours été la même : aucun retour sur les Play Services de Google n’est prévu.

Saisir l’occasion

À l’heure actuelle, l’alternative de Huawei n’est pas vraiment pratique. Les Huawei Mobile Services sur lesquels travaille l’entreprise méritent encore d’être peaufinés et d’attirer davantage de développeurs tiers. Cela permettrait ainsi d’étoffer le catalogue du magasin AppGallery encore assez pauvre en dehors des frontières chinoises et qui peine à s’imposer comme une option viable et pérenne face au Play Store.

La firme promet d’ailleurs que Huawei AppGallery sera bientôt beaucoup plus pertinent pour les utilisateurs de chaque pays.

Ce que tend à montrer cette nouvelle, c’est que Huawei serait bel et bien décidé à proposer un écosystème fort qui viendrait marcher sur le duo Apple et Google qui règne quasi sans partage dans ce domaine. La marque chercherait ainsi à tourner cet embargo en une opportunité à saisir plutôt qu’à subir.

Un chemin difficile

Le pari est loin d’être gagné et Der Standard explique que Huawei en est bien conscient. La firme aurait ainsi ouvertement affirmé qu’elle s’attendait à une baisse des parts de marché en Autriche pendant l’année 2020. Si cela se confirme, nul doute que le constat sera le même en France.

À ce propos, notons que les Huawei P40 seront présentés en mars à Paris. Ces modèles comme ceux qui suivront auront fort à faire pour séduire les consommateurs occidentaux, très habitués aux services Google sur Android. Cependant, Huawei peut compter sur son marché natal, la Chine, qui lui permet de terminer l’année 2019 à la deuxième place devant Apple. Aussi, la firme travaille à l’élaboration d’un vaste écosystème HiLink qui va au-delà du simple smartphone.

Huawei réagit officiellement

Contacté par nos soins, Huawei France a réagi avec la déclaration suivante.

Une version libre de droit du système d’exploitation et de l’écosystème Android reste notre préférence, cependant si nous ne pouvions pas continuer de l’utiliser, nous avons la capacité à développer nos propres système d’exploitation et écosystème.

On sent donc que l’entreprise, dans sa position officielle, ne souhaite pas confirmer les propos relayés par Der Standard. On notera tout de même que la réponse reste assez vague — les services Google ne sont pas spécifiquement nommés — pour laisser de la place à différentes interprétations.

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