C’est une problématique intéressante que met en lumière une étude publiée dans la célèbre revue scientifique Nature. En effet, un groupe de onze chercheurs a eu accès aux données de localisation de 300 millions de personnes dans 242 pays à travers le monde. Or, ils ont obtenu ces précieuses informations de la part de Google, mais les personnes ainsi observées n’étaient pas prévenues.
Les scientifiques ont partagé le fruit de leur travail au mois de mai, mais ce n’est que récemment que The Washington Times a mis en lumière ce sujet. L’étude en question s’appelle « Mapping global variation in human mobility » et porte sur les déplacements des êtres humains sur la surface du globe et comment les trajectoires varient en fonction de « divers contextes sociodémographiques et environnementaux ».
Google veut rassurer
Ainsi, les chercheurs écrivent que « les données couvrent presque tous les pays et 65 % de la population sur la surface de la Terre ». Notez aussi que les informations ont été collectées un peu avant que des mesures de confinement soient appliquées un peu partout sur le globe pour endiguer la pandémie de Covid-19.
Le sujet a l’air passionnant et on ne remettra pas en question la volonté des chercheurs à vouloir faire avancer l’état de l’art dans ce domaine et à œuvrer pour le bien de la science. On peut toutefois se demander dans quelle mesure Google peut partager ainsi les données de ses utilisateurs, même si c’est pour servir une noble cause.
Un porte-parole de Google se veut rassurant :
La base de données sur la mobilité est basée sur des informations de localisation agrégées et anonymisées, et a été mise à la disposition d’un petit groupe de chercheurs universitaires pour aider à comprendre la propagation du Covid-19.
En d’autres termes, la firme de Mountain View s’est assurée que les données exploitées ne sortent pas de ce cadre purement scientifique et souligne qu’elles n’ont pas été communiquées aux gouvernements ou autres institutions.
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De leur côté, le groupe de chercheurs explique que chacun peut demander un accès aux informations agrégées pour ce projet si la demande est jugée raisonnable par Google et les auteurs de l’étude.
Prévenir ou anonymiser ?
A priori, les données collectées ici ne semblent donc pas avoir été compromises. Toutefois il aurait peut-être été plus rassurant de voir Google faire preuve d’une meilleure transparence à cet égard. Afficher un message de prévention à l’intention des personnes concernées aurait pu constituer une bonne solution. Cependant, en agissant de la sorte, l’entreprise aurait, de fait, désanonymiser les données. En outre, cela risquait potentiellement de biaiser l’étude : en se sachant observé, un utilisateur ne se déplacerait peut-être pas de la même manière.
Enfin, on peut aussi se demander jusqu’à quel point l’on peut faire confiance à Google. La firme de Mountain View est accusée de scruter l’activité des utilisateurs même en navigation privée.
Précisons que, bien qu’ils n’étaient pas au courant de ce projet, les utilisateurs observés pour cette étude scientifique avaient autorisé Google à suivre la position de leurs téléphones.
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Concernant la mobilité des populations pendant la crise sanitaire, Google avait aussi publié en ligne tout un tas de données afin que les autorités sanitaires puissent mieux préparer leur réponse à la pandémie. Là encore, l’anonymisation des informations était mise en avant.
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Ceux qui poussent des cris d'orfraie sont des hypocrites Utiliser les services des GAFAM c'est renoncer á sa vie privée.
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