DeepMind veut conférer à son IA un style de jeu plus humain et créatif aux échecs

La filiale anglaise de Google veut redonner du charme aux confrontations homme / machine

 
Avec l’aide d’un des meilleurs joueurs d’échecs au monde, DeepMind veut conférer à son IA un style de jeu plus humain et créatif. L’idée ? Revitaliser un secteur qui a finalement souffert du développement de l’intelligence artificielle.
Aidé d’un ancien champion du monde d’échecs, DeepMind veut rendre son IA plus humaine et créative // Source : Micael Sáez – Unsplash

Devenus moins palpitants à cause de l’IA, les échecs à haut niveau pourraient finalement reprendre en intérêt — et surtout en charme — grâce à elle. C’est en tout cas l’objectif de l’ancien joueur russe Vladimir Kramnik, champion du monde d’échecs de 2000 à 2007, qui a prêté main forte à DeepMind pour apprendre à leur IA AlphaZero neuf nouvelles variantes d’échecs.

Ces dernières devraient notamment enrichir le style de jeu d’AlphaZero, pour forcer les joueurs l’affrontant à créer de nouveaux coups, tout en adoptant de nouveaux répertoires d’ouvertures et de défenses, afin de redonner du piquant à des parties devenues trop prévisibles. L’idée est aussi de conférer à l’IA de DeepMind une touche plus humaine et créative en jeu.

Redonner de la spontanéité à des confrontations devenues trop mémorielles

Ce que Vladimir Kramnik déplore, c’est que les calculs sans âme des IAs ont introduit un vaste répertoire d’ouvertures et de défenses que les joueurs, par simple répétition, connaissent désormais par cœur. Les parties de haut niveau opposant un joueur humain à une IA se résument, selon lui, à une confrontation jouée d’un bout à l’autre à la seule force de la mémoire. « Vous ne jouez même pas votre propre préparation, vous jouez la préparation de votre ordinateur », explique Vladimir Kramnik, cité par Slashdot.

Enrichir AlphaZero en se basant sur d’autres variantes des d’échecs et sur des règles alternatives (modifiant légèrement l’expérience de jeu pour qui souhaite s’y aventurer) est donc un enjeu d’importance pour l’ancien champion du monde. Comme le rappelle Slashdot, le recours à des règles alternatives n’a rien d’un sacrilège pour un jeu vieux de 1500 ans. Les échecs ont en effet subi de nombreuses évolutions au fil des siècles.

Une IA plus participative

DeepMind, de son côté, veut aussi profiter de l’occasion pour rendre son IA plus participative. « Les moteurs d’échecs ont été initialement conçus pour jouer contre les humains dans le but de les vaincre », explique Nenad Tomasev, l’un des chercheurs de la filiale britannique de Google vouée à l’intelligence artificielle.

« Nous voyons désormais un système comme AlphaZero être utilisé pour l’exploration créative en tandem avec les humains plutôt qu’en opposition à eux ». Entre confrontation, compétition et collaboration, les parties d’échecs entre l’homme et la machine pourraient redevenir « une sorte de création », comme le décrit Kramnik.

Pour aller plus loin
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