Google : 165 concurrents réclament à l’UE une action antitrust plus nette

Une ligue internationale composée de groupes américains, britanniques et européens

 
Margrethe Vestager devrait être le fer de lance d’une récidive antitrust contre Google. Un groupe de 165 entreprises et industriels réclament en effet à l’UE une action nette et affermie contre le géant californien, une nouvelle fois accusé de favoriser ses propres services dans les résultats de son moteur de recherche.
La recherche Google au cœur d’une nouvelle action antitrust contre le géant californien, accusé de favoriser ses services dans les résultats // Source : Unsplash / Solen Feyissa

« Alors que nous sommes en compétition entre nous pour offrir la meilleure expérience au consommateur, nous avons un concurrent commun qui ne se livre pas une concurrence loyale : Google », explique un groupe de 165 concurrents de Google (135 compagnies et 30 associations industrielles) dans une lettre commune adressée jeudi dernier à la commissaire européenne à la concurrence, la danoise Margrethe Vestager.

Cette ligue composée de groupes américains, britanniques et issus de 21 pays membres de l’Union européenne réclame des mesures claires et affermies contre Google, accusé une nouvelle fois de faire usage des résultats de son moteur de recherche pour mettre en avant ses propres services… au détriment des offres de ses concurrents. Une concurrence déloyale, selon les plaignants.

Google profiterait « d’avantages injustifiés » grâce à ses encarts OneBoxes

« Google profite d’avantages injustifiés en traitant de façon préférentielle ses propres services dans ses pages de résultats de recherche générale, qui affichent diverses formes de résultats de recherche spécialisés et groupés, appelés OneBoxes », détaille la missive, dont le contenu a pu être consulté par l’agence de presse britannique Reuters.

Objet central de la gronde, ces OneBoxes sont ni plus ni moins que les encarts affichés par Google en haut de page pour compléter les résultats d’une recherche et proposer, par exemple, un accès direct à son agrégateur d’offres d’emploi, ou à la recherche de vols sur Google Flights. Ces encarts sont toutefois complétés en France de raccourcis vers les services de sites concurrents.

Exemples de OneBox affichés parmi les premiers résultats d’une recherche Google pour un vol ou une recherche d’emploi

« Avec cette utilisation exclusive de OneBoxes, Google maintient artificiellement les utilisateurs dans son propre service et les empêche de visiter des services concurrents plus pertinents », estime néanmoins la lettre commune adressée à Margrethe Vestager. Cette dernière enjoint la commissaire à la concurrence d’agir promptement pour forcer Google à proposer des OneBox qui incluraient des offres de plateformes concurrentes.

« Beaucoup d’entre nous n’ont peut-être pas la force et les ressources nécessaires pour attendre qu’une telle réglementation prenne réellement effet » appuient les signataires de la missive, dont Yelp, Expedia, Trivago, Kelkoo, StepStone et Foundem font partie. Ces entreprises avaient déjà contribué à déclencher l’enquête de l’UE portant sur Google Shopping, précise Reuters.

Google, posture habituelle

De son côté, Google s’en tient à sa posture habituelle lorsqu’il est accusé de favoriser ses services dans les résultats de son moteur de recherche. « Les gens attendent de Google qu’il leur fournisse les résultats de recherche les plus pertinents, des résultats de haute qualité auxquels ils peuvent faire confiance », a ainsi déclaré un porte-parole du géant américain contacté par le média britannique. « Ils ne s’attendent pas à ce que nous préférions certaines entreprises ou certains rivaux commerciaux à d’autres, ni à ce que nous cessions de lancer des services utiles qui offrent plus de choix et de concurrence aux Européens », lit-on.

La Commission européenne a pour sa part fait savoir à Reuters que la lettre avait bien été reçue et qu’elle ferait l’objet d’une réponse en temps utile.


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