Cette fois c’est la bonne, Google rachète officiellement Fitbit

Ou presque...

 
Après des mois de tractations avec la Commission européenne et un aval donné en décembre 2020, Google est désormais officiellement propriétaire de Fitbit pour plus de deux milliards de dollars. A moins d’un nouveau rebondissement américain…
La montre Fitbit Sense
La montre Fitbit Sense // Source : Fitbit

C’est par un mail envoyé à ses utilisateurs et un message posté sur le blog de l’entreprise que Fitbit a officialisé son rachat par Google, ce jeudi 14 janvier. « Je vous écris aujourd’hui pour vous annoncer que Fitbit fait désormais officiellement partie de Google. C’est un moment incroyablement excitant », écrit James Park, président et co-fondateur de Fitbit.

Fondée il y a plus de 13 ans, la société s’est spécialisée dans les wearables, traqueurs de santé et de sommeil en tous genres, puis dans les montres connectées.

L’utilisation des données personnelles dans l’œil de l’Europe

Approché par Google désireux de s’implanter sur un marché où il n’a jamais trouvé la bonne recette pour proposer des produits, Fitbit accepte l’offre de rachat en novembre 2019 pour 2,1 milliards de dollars (environ 1,7 milliard d’euros). Mais ce rachat est examiné par la Commission européenne à l’été 2020. Celle-ci craint alors une opération antitrust et lance une enquête, bloquant l’opération.

Et ce n’est qu’en décembre dernier que l’Union européenne, ayant obtenu toutes les garanties de Google et Fitbit, donne son accord au rachat, mais sous certaines conditions. Et notamment l’UE voulait notamment des garanties sur la gestion des données personnelles des utilisateurs et sur l’application des règles anticoncurrentielles.

Fitbit Charge 4 au poignet d'un cycliste

Google a promis de limiter sa collecte de données au strict minimum, en évitant le ciblage publicitaire, et de laisser les constructeurs tiers avoir accès aux données utilisateurs de Fitbit avec le consentement de ces derniers.

« Les possibilités sont infinies »

Fitbit passe donc sous le giron de Google avec l’assurance de conserver sa liberté de fonctionnement. « Faire partie de la famille Google signifie que nous pouvons aller encore plus loin pour vous inspirer et vous motiver tout au long de votre parcours vers une meilleure santé », tient à rassurer James Park dans son message. Et de s’enthousiasmer : « Nous serons en mesure d’innover plus rapidement, d’offrir plus de choix et de fabriquer des produits encore meilleurs. Avec l’accès aux incroyables ressources, connaissances et à la plateforme mondiale de Google, les possibilités sont véritablement infinies. »

Fitbit Sense
Fitbit Sense // Source : Arnaud Gelineau – Frandroid

Fitbit voit donc dans ce rachat « une multitude d’opportunités » et assure que « beaucoup de choses ne changeront pas », les produits fonctionneront toujours sur Android comme iOS. Mais certaines choses changeront sans doute. À commencer par le nom affiché. Les montres et autres appareils pourraient être prochainement estampillés d’un G pour confirmer leur nouvelle identité.

Et si les États-Unis annulaient l’affaire…

Mais la belle affaire pourrait aussi tourner court pour Google et Fitbit. Si l’Europe a validé l’union, les États-Unis ont rapidement tiqué. Le procureur adjoint du ministère de la Justice américain, Alex Okuliar, a déclaré à Android Police que rien n’était acté de ce côté-ci de l’Atlantique.

L’enquête de la division antitrust sur l’acquisition de Fitbit par Google se poursuit. Bien que la division n’ait pas pris de décision définitive quant à l’opportunité de poursuivre une action coercitive, elle continue de chercher à savoir si l’acquisition de Fitbit par Google peut nuire à la concurrence et aux consommateurs aux États-Unis. La Division reste déterminée à mener cet examen de manière aussi approfondie, efficace et rapide que possible.

Google avance cependant que le délai de 14 mois durant lequel le Department of Justice pouvait faire part de sa désapprobation est expiré sans que celui-ci ait renouvelé la période d’attente ou contesté le rachat.

Néanmoins, la Commission australienne de la concurrence n’a également pas validé le rachat, faisant part de ses objections il y a plusieurs semaines et expliquant que son enquête ne serait pas bouclée avant le 25 mars. Si pour l’Europe, le rachat est validé. Le reste du monde joue visiblement encore la montre.


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