10 800 femmes attaquent Google en justice pour des salaires injustes

À travail égal, salaire égal... mais pas chez Google selon les plaignantes

 
Quatre ex-employées de Google ont été autorisées par la justice américaine à monter une action collective contre leur ancien employeur, accusé notamment de ne pas les avoir payées autant que des hommes aux mêmes postes. Elles représentent désormais quelques 10 800 femmes.
L’égalité salariale entre hommes et femmes semble poser problème chez Google, ciblé par une action collective d’ampleur // Crédit : Kai Wenzel – Unsplash

Google paye-t-il plus les hommes que les femmes à un même niveau de responsabilité dans son organigramme ? C’est la question à laquelle devra répondre la justice américaine. Outre-Atlantique, le géant californien est confronté à un recours collectif (class-action) qui semble déjà faire l’objet d’un effet boule de neige. Autorisée cette semaine à se constituer, cette action en justice a été demandée en 2017 par quatre anciennes employées de Google, qui vont désormais pouvoir représenter 10 800 femmes également concernées.

Déposé en Californie, ce recours collectif accuse Google de ne pas respecter le California’s Equal Pay Act, qui prévoit justement l’égalité salariale hommes – femmes. En l’état et sur certains postes, la firme paierait une femme presque 17 000 dollars de moins à l’année qu’un homme. Mais les quatre anciennes employées à l’origine de la plainte vont plus loin. D’après elles, Google les aurait volontairement placées dans des voies de carrières moins porteuses que leurs collègues masculins, les confrontant à des primes et salaires inférieurs, note The Verge.

« Un jour important pour les femmes chez Google et dans la Tech »

Le média américain rappelle en outre que ces quatre femmes ne sont pas les seules à pointer du doigt les pratiques de Google en matière de parité et d’égalité salariale aux États-Unis. En 2017 le Département du Travail des États-Unis engageait lui aussi des poursuites contre la firme pour avoir retenu des données sur ses rémunérations. Trois mois plus tard, précise The Verge, la justice estimait que Google était bel et bien responsable de « disparités systémiques en matière de rémunération à l’égard des femmes et peu ou prou dans l’ensemble de ses effectifs ». Au bout du compte, Google a accepté, mais cette année seulement, de débloquer 2,5 millions de dollars pour les 5550 employées et postulantes concernées.

Contacté par The Verge au sujet de l’action collective, Google a déclaré au travers d’un porte-parole « croire fermement à l’équité » de ses pratiques et de sa politique interne. La firme, qui explique procéder depuis huit ans à des analyses sur les niveaux de rémunération proposés aux employés et employées, ajoute que si des différences sont identifiées « des ajustements à la hausse » seront mis en oeuvre. Le groupe assure d’ailleurs avoir d’ores et déjà procédé à de tels ajustements pour plus de 2300 employées, via un budget total de 4,4 millions de dollars. Pour rappel, Google dénombrait en décembre 2020 quelque 135 000 employés et cumulait 17 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur le premier trimestre 2021.

De son côté, Kelly Dermody, avocate des quatre ex-employées de Google, estime qu’il s’agit d’un « jour important pour les femmes chez Google et dans le secteur de la Tech », ajoutant être fière de ces « courageuses clientes qui ouvrent la voie ». « Cette ordonnance montre qu’il est essentiel que les entreprises accordent la priorité à la rémunération équitable des femmes plutôt que de dépenser de leur argent pour les combattre en justice », a-t-elle conclu. D’après elle, le procès devrait débuter l’année prochaine.

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