En savoir plus sur le HTC Vive Flow
À première vue, on dirait bien de gigantesques lunettes de soleil qui donneraient presque des allures de mouche. Telle est notre première impression au moment de découvrir les HTC Vive Flow, le tout nouveau produit dédié à la réalité virtuelle dévoilé par la marque américaine.
Pour ceux qui ont déjà essayé un Oculus Quest 2, un Google DayDream ou bien un casque HoloLens de Microsoft, avec le Vive Flow, on est un peu à un nouveau carrefour de ce que la réalité virtuelle essaie de faire de pratique pour susciter l’adhésion.
Un design original
Le HTC Vive Flow surprend par son design. La marque a voulu en faire des lunettes compactes, légères et confortables pour faciliter l’immersion. C’est assez réussi. Les lunettes ne pèsent que 189 grammes (contre 600 à 800 grammes pour un casque) et sont suffisamment souples au niveau des branches pour s’ajuster à n’importe quelle forme de tête. Cela apporte un véritable confort, notamment si vous êtes assis sur votre canapé, contre un coussin ou dans votre lit. Rien ne vient gêner l’arrière de votre crâne ou appuyer dessus. De plus, les reposoirs disposés aux extrémités permettent aux lunettes d’être bien en place, quelle que soit votre position.
Le coussinet, qui sert un peu d’œillères sur les côtés et de cache de protection à l’avant, est en tissu doux. Inspiré de celui du Focus 3, il est aimanté aux lunettes et se retire donc facilement sans forcer pour être nettoyé, rangé ou tout simplement pour mieux régler la vue. Le tout offre ainsi un port aisé pour profiter des différentes expériences qui seront possibles sur les deux écrans intérieurs.
En revanche, vous ne pourrez pas porter le HTC Vive Flow avec vos lunettes de vue, à la différence de certains casques de réalité virtuelle. Mais HTC a trouvé un ingénieux stratagème avec la possibilité de régler la correction de vue (dioptrie) pour chaque œil grâce à une molette ajustable (de 0 à 6).
Le casque ne chauffe pas et l’évacuation d’air, qui entre par le dessus et ressort en dessous du champ de vision, est parfaitement gérée pour ne jamais gêner ou souffler dans le visage. Et ce, malgré la présence d’une grille d’aération au niveau du nez qui est là pour aspirer l’air dégagé également par votre visage. Cela a le mérite de permettre un port plus longtemps sans gêne.
Seul petit bémol : ce câble qui sort de la branche droite et qui y reste en permanence. Il est là pour une raison bien précise : brancher le casque pour le faire fonctionner. Et pour cela, il faut raccorder ce câble USB-C à un smartphone ou à une batterie externe.
Pour le premier, si cela aura un impact qui reste à déterminer sur l’autonomie, il servira aussi de télécommande pour les diverses expériences et vous l’aurez alors toujours en main. À vous de positionner le câble de manière à ne pas être gêné. La batterie, quant à elle, devra se glisser dans une poche sur vous. Cela pourrait être un peu moins pratique, mais c’est le prix à payer pour basculer dans le monde virtuel proposé.
Avec une batterie de 10 000 mAh, HTC annonce 5 heures d’autonomie pour son casque. Mais cela dépendra évidemment de l’utilisation que vous en faites, connecté en Wifi ou en 5 G.
Un écran de bonne facture
À l’intérieur du HTC Vive Flow, on trouve un écran global de 3,2 K, avec un champ de vision de 100°. C’est nettement moins que les 114° du HP Reverb G2 ou même que les 110° de l’Oculus Quest 2 et même du HTC Vive Focus 3. Mais la mobilité permise par un appareil plus compact est appréciable pour donner une grande sensation de mobilité. À cela, HTC ajoute un taux de rafraîchissement à 75 Hz pour une bonne fluidité (s’adapte aux besoins du contenu consommé) et un son spatial 3D assez appréciable pour l’immersion.
Les haut-parleurs sont situés dans les branches et s’avèrent de bonne facture, sans être extraordinaires. Mais ils laissent un son de bonne qualité pour les différentes expériences testées (film, jeu, balade, etc.) sans cracher ni faire profiter tout le voisinage. Bonne nouvelle, l’appareil reposant aussi sur la connexion Bluetooth en plus du wifi, libre à vous de jumeler vos habituels écouteurs sans fil au HTC Vive Flow (on vous déconseille le casque Bluetooth, ça ne sera pas pratique !).
Vous allez ainsi pouvoir profiter de vos contenus sur un écran qui donnera l’impression de faire 30 pouces de diagonale sous vos yeux. L’image HD est plutôt de qualité. Pour contrôler les menus, vous disposez de boutons sur la tranche supérieure des lunettes, mais somme toute assez minimalistes : un bouton d’allumage à droite qui servira aussi de validation, et des curseurs à gauche pour le volume et la navigation.
Pas de risque de le voir fonctionner tout seul : dès que vous retirez le Vive Flow de votre tête, il se coupe et passe en veille grâce au capteur de présence intégré. Et d’un double clic sur le bouton d’alimentation, vous pouvez passer en mode Passtrough pour prendre connaissance de ce qui se passe autour de vous dans le monde réel grâce aux caméras embarquées sur les écrans côté extérieur.
À quoi sert le HTC Vive Flow ?
En optant pour un modèle compact et presque autonome, HTC veut que son appareil devienne un compagnon du quotidien. La marque mise sur des usages pour le divertissement (regarder un film sur Netflix, des vidéos, jouer à vos jeux préférés compatibles, vous balader…), la méditation, les échanges avec ses amis via Vive Sync ou même la productivité grâce aux multiples applications qui peuvent être utilisées.
Car si le Vive Flow peut fonctionner avec une galerie d’apps intégrées, héritage de sa plateforme Viveport et de certaines qui seront peut-être intégrées initialement (nous n’avons pas pu avoir une liste de ce qui sera embarqué), le reste proviendra de votre smartphone raccordé via MirrorCast et diffusé dans les lunettes. Pour compléter son offre, HTC lance un abonnement Viveport dédié avec des applications pour le bien-être, les jeux, des contenus exclusifs ou pour améliorer votre productivité. On appréciera aussi le mode transport prévu pour pouvoir profiter de ses lunettes en voiture, avion ou autre, des conditions pas toujours optimales au niveau du mouvement si vous êtes assis.
À noter que le HTC Vive Flow ne fonctionne qu’avec des appareils Android pour le moment. La compatibilité avec les iPhone arrivera dans le futur, espère-t-on du côté de Seattle.
Y a-t-il un avenir pour un tel produit ?
On aurait envie de répondre oui à notre propre question. Proposer de la réalité virtuelle avec un casque plus compact et facile à transporter, donc sous forme de lunettes, est forcément une bonne initiative. De notre premier aperçu, il y a plutôt du potentiel sur la facilité d’usage et l’écran, le cœur tout de même de l’expérience, nous a paru plutôt bon, du moins pour regarder une série Netflix ou jouer à Alice au pays des merveilles tout en profitant du décor à 360° (et des réductions de taille induites par l’histoire). Léger et facile à porter, on s’imagine assez facilement installé confortablement pour profiter de séance de relaxation.
Sur le papier, il y a donc tout pour en faire un produit intéressant (on n’évoque pas ici le design qui reste une affaire de goût…). Cependant, il y a quand même quelques points qui mériteront un approfondissement à l’usage plus poussé. Pour HTC, c’est la présentation d’une troisième catégorie de produits destinés à la réalité virtuelle, après l’ambitieux HTC Vive Pro 2 qui nécessite un PC et le HTC Vive Focus 3 autonome, mais destiné au milieu professionnel.
On aurait rêvé voir un produit hybride arrivé, proche du Focus dans son esprit. Mais HTC rappelle sans cesse que tout ce n’est financièrement pas viable face à l’Oculus Quest 2 (qui vend à perte, compensé par le modèle économique professionnel de son casque). Alors, la firme a opté pour une voie totalement différente avec son Vive Flow qui n’est pas totalement autonome, pas totalement puissant (cela dépend de la puissance de votre smartphone).
C’est un pari osé. Par le passé, s’il s’est avéré pratique, le smartphone comme médium pour plonger dans le monde virtuel n’a pas été véritablement couronné de succès. Google a abandonné son DayDream, Samsung en a fait de même avec son Gear VR. La surchauffe générée par la position de l’écran juste devant les yeux, l’impact sur la batterie ont eu raison des espoirs des deux géants.
HTC tente de reprendre le flambeau en laissant le téléphone dans votre poche ou dans votre main, avec des usages bien définis (il sert de « baguette magique » pour piloter l’interface ou de contrôleur en jeu). Il faudra voir la tête du catalogue pour juger de la pertinence sur le long terme du HTC Vive Flow et de toutes ses promesses d’utilisation. S’il parvient à devenir utile -- on ne dit pas indispensable -- et au moins à servir pour les adeptes de réalité virtuelle autant qu’un Quest 2, le pari sera gagné.
Mais il y a tout de même un premier point qui pique : le prix. À 549 euros, on est dans une fourchette assez haute pour un produit qui ne déborde pas de technologies de pointe ni d’accessoires (la batterie et la boîte de transport sont en sus). C’est un budget à prévoir pour des familles et des curieux qui veulent s’y essayer. Le féru de réalité virtuelle aura lui déjà opté pour un tout autre produit plus avancé. Le bât risque de blesser au portefeuille pour HTC alors que l’idée est à saluer et pourrait forcément faire des émules par la suite. Mais il faut bien que quelqu’un paie les pots cassés initiaux…
Prix et disponibilité du HTC Vive Flow
Les lunettes HTC Vive Flow seront disponibles début novembre au prix de 549 euros sur le site de HTC et de revendeurs partenaires. Les précommandes débutent ce 14 octobre. Un lot de sept contenus sera offert pour toute précommande. Les lunettes sont vendues avec un étui de rangement en tissu et les câbles nécessaires.
Un abonnement à Viveport à 5,99 euros par mois pour avoir un accès en illimité au catalogue d’applications immersives est proposé.