Amateur de jeux en réalité virtuelle, c’est assez naturellement que je me suis proposé pour essayer le HTC Vive Focus Vision quand l’occasion s’est présentée à la rédaction de Frandroid. J’ai donc pu tester ce casque VR qui s’adresse autant aux gamers qu’aux professionnels. Or, je l’ai forcément comparé à mon casque personnel, un Meta Quest 2 (ex-Oculus).
Fiche technique
Modèle | HTC Vive Focus Vision |
---|---|
Définition | 4896 x 2448 pixels |
Fréquence d’affichage | 90 Hz |
Standalone | Oui |
Poids | 800 g |
Apparence | Plastique |
Suivi de la position dans l’espace | Oui |
Compatibilité avec des manettes | Oui |
Fiche produit |
La configuration
En phase de configuration du casque, mes premières impressions sont mitigées. La configuration du casque en elle-même est simple, et s’opère au choix directement dans le casque, avec ou sans manette, ou en dehors du casque sur son smartphone.
En outre, le mode transparence fonctionne bien pour afficher l’environnement réel. En revanche, il y a assez régulièrement des ralentissements, des micros freeze et comme une légère latence qui a tendance à donner un peu la nausée en comparaison des casques de Meta.
Toutefois, la qualité des caméras est largement supérieure à celle du Quest 2, probablement comparable au Meta Quest 3 (même si je ne l’ai pas testé) avec une vue en couleur permettant l’usage de son smartphone tout en portant le casque. Cela s’avère pratique pour certaines tâches, notamment récupérer un mot de passe Wi-Fi. Il faut cependant souvent être assez proche de l’écran que l’on consulte pour bien lire le texte, surtout si c’est écrit en petit.
La configuration de l’espace (la zone de sécurité) fonctionne de manière similaire au Quest, ce qui est simple et efficace : on regarde autout de soi et on trace une zone au sol avec les manettes. Enfin, il est nécessaire de créer un compte HTC Vive pour utiliser le casque.
Suivi du regard & Auto IPD
L’ajustement automatique de l’écart entre les yeux est un très bon point, particulièrement lorsque l’on veut faire essayer le casque à d’autres personnes. Tout s’ajuste automatiquement et avec précision pour assurer une expérience optimale à tout le monde. Tout ça est possible grâce à un système de suivi du regard.
Cette technologie est intéressante notamment pour faire du rendu fovéal (augmenter la qualité des détails uniquement là où nos yeux regardent, afin d’optimiser la qualité et les performances), ou simplement reproduire le mouvement de nos yeux sur nos avatars en jeu (on pense à VR Chat).
Qualité de l’image
Concernant les lentilles, je m’attendais à des lentilles pancake (comme sur le Quest 3 ou l’Apple Vision Pro), mais le casque utilise des lentilles de Fresnel, ce qui génère des traînées lumineuses sur les zones à fort contraste. C’est sûrement LE POINT qui me dérange le plus sur mon Quest 2, mais vu son prix c’est encore excusable. Ici on a affaire à un casque à 1200 euros, et proposer des lentilles de Fresnel à ce tarif, c’est vraiment difficile à défendre.
Un autre défaut visuel est une aberration chromatique prononcée sur la partie supérieure de l’écran, avec des séparations rouge/orange et bleu. Ce qui est étrange, c’est que ce défaut n’apparaît pas de façon progressive. La délimitation de la zone affectée par ce défaut est bien marquée.
En revanche ce problème ne se manifeste que lorsque l’on active l’interface et le mode passthrough en même temps. À l’inverse, quand on est totalement immergé en VR, il n’y a aucun souci. Rien à signaler non plus lorsqu’on utilise le raccourci pour activer le passthrough complet (sans avoir l’interface en même temps). Étrange ! Peut-être qu’il s’agit là d’un souci réglable via une mise à jour ? Difficile à dire.
L’écran est un LCD, avec des noirs qui ne sont pas vraiment noirs, car rétroéclairés. C’est forcément dommage pour un casque VR à ce prix. La résolution est bonne sans être excellente, elle permet de profiter de jeux sans trop de souci, attention toutefois aux petits textes où il faudra parfois se rapprocher pour bien lire (problème rencontré dans le jeu “Toy Trains VR” par exemple).
On a en revanche un champ de vision de 120 degrés et c’est mieux que ce que l’on peut avoir chez Meta, mais je pensais que la différence serait plus notable. Le HTC Vive Focus Vision fait donc mieux sans que cela soit un réel game-changer pour autant.
Côté fluidité, actuellement le casque est limité à 90 Hz, ce qui est moins bien que les 120 Hz de mon Quest 2, c’est plutôt décevant vu la différence de prix, mais un mode 120 Hz arrivera prochainement via une mise à jour.
Ergonomie et design
Un des plus gros points positifs du casque est son design. Tout d’abord, le casque est livré directement avec un très bon système de maintien sur la tête, c’est confortable, bien rembourré, facile à régler, à mettre et à enlever. Gros point positif donc, surtout quand on compare aux casques de Meta qui nécessitent d’acheter des accessoires tiers pour profiter d’un confort correct.
Avec le HTC Vive Focus Vision, on se projette plus facilement sur de longues sessions de jeux en termes de confort. De quoi séduire potentiellement les amateurs de PC VR, par exemple (quand les jeux tournent sur le PC).
Autre chose, la batterie est située à l’arrière et offre ainsi un meilleur équilibre lors du port du casque. Le poids (plutôt correct au passage) en devient donc encore moins gênant, le casque est vraiment confortable.
Pour contrebalancer, il y a un point négatif à souligner du côté du ventilateur avec une nuisance sonore marquée pendant l’utilisation. Le ventilo se déclenche assez vite, même en dehors des jeux lorsqu’on navigue dans l’interface. Néanmoins, une fois qu’on lance une partie, le bruit est un peu noyé dans le son du jeu, on le remarque moins.
Les manettes
Le ressenti des manettes un poil décevant : elles paraissent un peu cheap, surtout au niveau de la gâchette Pour le coup, je trouve que l’on a mieux pour moins cher chez Meta de ce côté-là. Un petit détail sur la gâchette : il y a un second clic en fin de course, similaire à un clic de souris, mais je n’ai pas encore trouvé d’utilité particulière à cette fonction.
Le placement des boutons est très semblable aux manettes de Meta, c’est une bonne chose et l’habitué au Quest 2 que je suis n’est pas perdu.
Point négatif : les manettes ne semblent pas se mettre automatiquement en veille lorsque l’on éteint le casque. Ce qui fait qu’elles peuvent se décharger très rapidement. Il y a un bouton à maintenir sur chaque manette pour l’éteindre complètement.
Heureusement, pas besoin de remplacer les piles, on peut recharger les manettes en les branchant à un câble USB-C. Pratique.
Le suivi des mains
Il est aussi possible d’utiliser le casque sans manettes grâce aux suivi des mains. Pour le dire autrement : vos mains deviennent les manettes. Malheureusement, le suivi des mains est beaucoup moins précis que celui que Meta propose sur ses casques.
Là où j’utilise mon Quest 2 quasi exclusivement avec mes mains (quand je peux me passer des manettes, donc en général en dehors des jeux), ici je ne me vois pas trop l’utiliser sans, en dehors de cas exceptionnels (manettes déchargées par exemple).
Autonomie
Durant la phase de configuration, j’ai constaté que la batterie se déchargeait rapidement : alors qu’il restait 75 % de charge au début de la configuration, elle est tombée à 10 % assez vite. Cette phase est sûrement assez énergivore d’autant plus que j’ai tout fait dans le casque et pas sur mon smartphone. Heureusement, en jeu, l’autonomie m’a paru correcte. Évidemment on aura une meilleure autonomie en jouant à des jeux PC VR (qui tournent sur PC) qu’en jouant à des jeux standalone (qui sont rendus directement sur le casque et qui consomment donc bien plus d’énergie).
L’énorme point positif concernant l’autonomie, c’est que la batterie est « hot-swappable ». C’est-à-dire qu’on va pouvoir remplacer facilement la batterie vide par une batterie pleine, sans avoir besoin d’éteindre le casque ou de quitter le jeu auquel on est en train de jouer !
En effet, il y a une seconde petite batterie tampon qui assure l’alimentation du casque durant le changement de batterie principale. Il faudra en revanche acheter les batteries de rechange séparément, le casque étant livré avec une seule batterie.
Côté recharge, c’est malheureusement impossible via le port USB-C, on est obligé d’utiliser le chargeur fourni avec le casque, c’est un peu pénible.
Logiciel & interface
L’interface proposée par le HTC Vive Focus Vision est plutôt ergonomique et intuitive. Elle a par ailleurs droit à des mises à jour régulières pour améliorer le casque, c’est une très bonne chose.
En revanche, pour accéder aux jeux, il faut passer par une app VIVEPORT qui fait vieillotte par rapport au reste. On est plongé dans un décor totalement statique en haut d’un immeuble d’une ville futuriste. Sauf qu’on ne ressent aucune profondeur, ce n’est pas un décor en 3D, mais une simple image sphérique autour de nous, un peu dommage.
Sur PC on a également un logiciel à installer pour profiter du streaming de jeux VR (comme Half Life Alyx), il est très simple à installer et à configurer.
Jeux
Le HTC Vive Focus Vision est un bon casque PCVR, c’est à dire un bon casque pour jouer à des jeux qui tournent sur PC et qui sont streamés sur le casque en sans fil ou en filaire via le port DisplayPort et le câble vendu séparément (ouille pour le prix). Personnellement j’ai testé exclusivement en sans-fil avec le débit maximum (donc qualité max) et ça fonctionnait parfaitement. Je préfère largement la liberté qu’offre le sans-fil à la qualité légèrement supérieure du filaire. Aucun ralentissement ni latence en sans-fil avec la qualité à fond à condition que votre routeur le permette. Mon routeur est la Livebox 6 d’Orange, mon PC est branché en Ethernet 2.5G à la box, et le casque y est donc connecté en Wi-Fi.
J’ai pu jouer à Half Life Alyx et à Assetto Corsa Competizione sans aucun souci, et si j’avais eu une batterie de rechange, j’aurais pu prolonger l’expérience de jeu quasi indéfiniment. En comparaison, mon Meta Quest 2 nécessite une recharge après environ une heure de jeu.
Mais le Vive Focus Vision est un casque hybride, qui en plus de permettre de jouer à des jeux PCVR permet également de se passer de PC via un mode Standalone.
Hélas, le mode standalone de ce casque déçoit car il est limité par un catalogue de jeux très maigre. Oubliez les classiques Beat Saber, Pistol Whip ou encore Superhot, ces jeux ne sont pas disponibles en mode standalone sur ce casque, alors que Meta les propose sur ses Quest. Cela fait qu’on se retrouve avec un casque essentiellement PCVR, qui est cher (1200 €) et qui nécessite en plus d’avoir un PC pour en profiter pleinement.
Un bon casque, mais trop onéreux
En résumé, le HTC Vive Focus Vision a des points forts comme la qualité des caméras, son design confortable et équilibré, ses batteries interchangeables en plein jeu, son suivi du regard et son ajustement automatique de l’écart interpupillaire. Notons aussi un espace de stockage de 128 Go extensible jusqu’à 2 To via microSD.
Autant de qualités qui rendent ce casque très attrayant. Il est donc d’autant plus frustrant de le voir grévé par plusieurs inconvénients, comme les lentilles de Fresnel qui sont une grosse déception au vu du tarif, et son catalogue standalone très limité qui en fait essentiellement un casque PCVR.
La facture totale est quand même salée et cela peut s’expliquer en partie par le fait que le casque de HTC s’adresse aussi au monde professionnel où les scénarios en VR ne manquent pas. À mon échelle et à celle de Frandroid cependant, nous pouvons surtout vous faire des retours concenrant le grand public. Or, à cet égard, le Vive Focus Vision est assez difficile à recommander à la place d’un Meta Quest 2, 3 ou 3S.
Points positifs :
- Configuration facile
- Confort
- Batterie interchangeables
- Slot Micro SD pour étendre le stockage
- Mode transparence en couleur et plutôt réussi
- Ajustement automatique de l’écart interpupillaire (IPD)
Suivi du regard - Mode PCVR performant
Points négatifs :
- Prix élevé
- Lentilles de Fresnel
- Catalogue standalone trop limité
- Ventilateur bruyant
- Manettes perfectibles
- Suivi des mains peu performant
Prix du HTC Vive Focus Vision
On l’a déjà évoqué, mais répétons-le ici à toutes fins utiles. Le HTC Vive Focus Vision coûte 1199 euros (prix officiel). À ce sujet, il y a d’ailleurs un dernier point à souligner.
Dans le milieu des casques VR, il est difficile de concurrencer Meta qui vend son hardware à perte. L’entreprise de Mark Zuckerberg rattrape toutefois ce déficit en récoltant des données sur ses utilisateurs pour pouvoir mener des campagnes de publicités ciblées. De son côté, HTC n’opère pas dans ce secteur d’activité et cela peut aussi être un avantage considérable pour celles et ceux qui sont soucieux de ne pas partager ce genre d’informations.
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