Quatre ans après le début de l’embargo américain sur les produits Huawei, le constructeur chinois pourrait faire face à de nouvelles déconvenues dans les prochaines semaines, cette fois en Europe.
En effet, comme le rapporte le Financial Times, l’Union européenne pourrait à son tour interdire à Huawei de commercialiser certains de ses produits. Il ne s’agirait cependant pas d’un embargo aussi fort que celui ayant touché les États-Unis — et qui empêche les entreprises américaines de faire affaire avec Huawei — mais uniquement la distribution d’antennes 5G.
En effet, outre ses smartphones, ses routeurs ou ses ordinateurs portables, Huawei est aussi l’un des trois principaux fournisseurs d’antennes mobiles pour les opérateurs, aux côtés d’Ericsson et de Nokia. Une position qui en a fait un partenaire de choix auprès des opérateurs européens lors du déploiement de la dernière génération de réseau mobile.
Cependant, il semble que cette force de Huawei dans le domaine des réseaux mobiles inquiète la Commission européenne. Comme l’indique le Financial Times, Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, a réuni vendredi dernier plusieurs ministres européens en charge des télécommunications.
Alors qu’un tiers des États de l’Union européenne ont interdit aux opérateurs d’utiliser des antennes 5G Huawei, il juge que « c’est trop peu. Et ça expose la sécurité collective de l’Union ». Dans son viseur notamment, l’Allemagne, dont l’opérateur Deutsche Telekom utilise des antennes Huawei.
Une interdiction envisagée par la Commission européenne
La Commission européenne pourrait donc aller plus loin selon le Financial Times et présenter « une interdiction obligatoire pour les entreprises considérées comme présentant un risque pour la sécurité, telles que Huawei ».
Du côté de Huawei, on se défend de tout espionnage : « aucun tribunal n’a jamais jugé que Huawei s’était engagé dans du vol de propriété intellectuelle ou demandé à Huawei de payer des dommages et intérêts pour atteinte à la propriété intellectuelle d’un tiers ».
Le constructeur chinois indique par ailleurs qu’une telle décision reviendrait à « violer les principes d’équité et de non-discrimination, mais aussi les lois et la régulation de l’Union européenne ». Il rappelle également que « les équipements de Huawei sont régulièrement et étroitement vérifiés par les gouvernements et les agences de santé en accord avec les standards de cybersécurité ». « Aucune observation n’a jamais montré que les équipements de Huawei étaient dotés d’une backdoor durant les deux dernières décennies », souligne par ailleurs le constructeur.
Rappelons que les opérateurs français ont pu utiliser du matériel Huawei pour le déploiement de la 5G dans l’Hexagone. C’est le cas de Bouygues Telecom et de SFR. Néanmoins, les deux opérateurs devront démanteler ces antennes au plus tard en 2028.
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