L’affaire Huawei vs États-Unis se poursuit : un pilier de la tech menacé à cause de l’embargo

Le sujet commence à tellement dater qu’on l’oublie parfois, mais l’embargo des États-Unis contre Huawei continue d’agiter régulièrement le monde de la tech. Nouvelle preuve avec l’enquête ouverte par Washington à l’encontre de TSMC, pilier presque incontournable de cette industrie.

Comme l’indique The Information, le département du Commerce des États-Unis enquête pour savoir si le géant taïwanais TSMC a fourni des puces dédiées aux smartphones et à l’intelligence artificielle à Huawei, de manière directe ou indirecte.

Cela constituerait une infraction à l’embargo infligé à Huawei depuis 2020. Pour rappel, les autorités américaines interdisent toutes les entreprises — même celles basées en dehors des États-Unis — de fournir sans autorisation des composants au géant chinois si lesdits composants s’appuient sur des technologies américaines.

Soupçons américains et réponse de TSMC

En 2023, les tensions autour de cet embargo avaient été ravivées par la sortie du Huawei Mate 60 Pro en Chine. Celui-ci est notamment doté d’une puce Kirin 5G 9000S qui suscite beaucoup de suspicions du côté américain. En effet, les mesures drastiques de l’embargo contre Huawei sont censées, entre autres, empêcher les smartphones de la marque d’accéder à la compatibilité avec le réseau 5G. Plusieurs observateurs estiment ainsi que le géant chinois a réussi à contourner certaines restrictions.

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De son côté, TSMC veut montrer patte blanche en se montrant très conciliant. Dans un communiqué, le Taïwanais affirme qu’il va « prendre rapidement des mesures pour garantir la conformité, notamment en menant des enquêtes et en communiquant de manière proactive avec les parties concernées, y compris les clients et les autorités réglementaires, le cas échéant ».

TSMC : un acteur indispensable

Précisons aussi que TSMC prévoit d’ouvrir une usine en Arizona. Un projet de relocalisation majeur pour les États-Unis pour avoir un peu plus la main sur la production des précieux semiconducteurs. TSMC est un acteur majeur de la tech en produisant des puces pour des entreprises telles qu’Apple, Nvidia ou encore Qualcomm pour ne citer qu’eux.

Son avenir est une source de préoccupation constante à Taïwan face aux velléités de Pékin qui considère l’île comme un territoire à récupérer et à annexer à la Chine continentale. Sujet qui ne manque d’ailleurs pas de jeter régulièrement de l’huile sur le feu dans les relations déjà très conflictuelles entre les États-Unis et la Chine.

C’était déjà dans ce contexte géopolitique tendu entre les deux superpuissances que Washington avait infligé l’embargo contre Huawei accusant l’entreprise d’exploiter ses infrastructures télécoms pour des opérations d’espionnage pour le compte de la Chine.

Depuis l’embargo, Huawei ne peut plus collaborer avec Google et ses smartphones ne peuvent donc plus officiellement installer des applications telles que YouTube, Maps ou Gmail. Le Play Store n’est pas non plus disponible. Cela a poussé Huawei a développé son alternative HarmonyOS.