Un an avec le Huawei Mate 9 : retour d’expérience d’un lecteur de FrAndroid

 
L’un de nos lecteurs, fidèle, présent et passionné, a souhaité partager son retour d’expérience sur le Huawei Mate 9. Nous lui laissons donc une tribune, de sa propre plume.

Il s’agit d’un article invité proposé par un lecteur de FrAndroid qui a préféré ne pas être nommé, mais qui est bien connu dans les commentaires pour être un utilisateur de Mate 9.

En mai 2017, j’ai troqué mon Note 5 dont l’autonomie avait sérieusement baissé avec la mise à jour Nougat, contre un Mate 9 de Huawei. J’ai acheté l’appareil d’occasion, il datait de février et avait donc à peu près trois mois. Voici un petit rapport d’utilisation après une année complète de bons et loyaux services.

Écran

Je suis toujours fan après 12 mois de l’écran du Mate 9. Il n’est pas OLED ? Je m’en moque. La luminosité en extérieur est bonne, les blancs sont blancs, les noirs sont noirs et quand je penche l’écran, la dérive chromatique est minime. Il n’est pas QHD ? Je m’en moque aussi. Même avec 5,99 pouces je ne vois pas les pixels. Je n’ai rien remarqué de spécial quand je suis passé du Note 5 QHD au Mate 9 FHD. C’est seulement quand je retourne sur du HD que la différence me saute aux yeux. Par contre les 5,99 pouces, là c’est un vrai bonheur pour lire, naviguer, scroller et consulter des sites en format ordinateur.

On a vu plus original…

Design, qualité de fabrication

Le design du Mate 9 est daté, avec son dos style aluminium dans le style du HTC One M7 de 2013. La face avant est en 16:9, ce qui renseigne immédiatement les plus technophiles de mes collègues sur son âge. Bref, il ne fait pas tourner les têtes. Au point que, pour une fois, je lui ai mis une coque et un verre trempé, car un design banal ne me donne pas envie de l’admirer régulièrement. Avec tout ça, mon Mate 9 est comme neuf, il n’a pas pris un seul choc, pas de marques, pas de rayures.

C’est un assemblage de qualité, qui vieillit bien. Il n’est pas étanche et j’aimerais mieux qu’il le soit. Car voici une anecdote authentique arrivée à l’une de mes connaissances. Une fille fait tomber par mégarde son iPhone dans une piscine. Extrêmement galant, le type plonge immédiatement dans la piscine pour aller chercher l’iPhone au plus vite avant qu’il prenne l’eau, oubliant qu’il a lui-même son iPhone dans sa poche arrière. Bilan, l’iPhone 6S du gars est noyé. L’iPhone 7 de la demoiselle est étanche et n’a donc rien du tout. Je pense à cette histoire chaque fois que je me sers de mon Mate 9 à proximité d’un point d’eau.

Ergonomie

L’écran 16:9 impose une certaine largeur au téléphone qui rend le Mate 9 plus difficile à manipuler que son successeur le Mate 10 pro. Le 18:9 “borderless” est clairement l’une des nouveautés de 2017 qui pourrait me faire changer de téléphone. Certes, l’écran 16:9 du Mate 9 est agréable à l’œil, mais il prend une place certaine dans la main. Ajoutez à cela le poids conséquent de 190 grammes de la phablette, et vous comprendrez qu’il me vient souvent l’envie de m’offrir un téléphone plus fin et plus léger, qui remplisse moins de volume dans ma poche. Alors que les beaux jours reviennent, je suis obligé de ressortir mon vieux Nexus 4 pour aller courir, parce qu’un tel pavé dans une poche de short, c’est tout sauf agréable. Et pour autant, les gens ne me prennent pas pour un extra-terrestre d’avoir un téléphone si imposant. Ce n’est pas non plus comme si j’avais craqué pour le Mi Max ! Sa taille reste visuellement raisonnable et je ne me demande pas quelle mouche m’a piqué d’avoir acheté une telle pelle à tarte à chaque fois que je le vois.

Le capteur d’empreintes est toujours aussi réactif après un an. Il est placé à l’arrière, ce que j’ai tout de suite trouvé plus sécurisant que le capteur d’empreintes à l’avant du Note 5. Par contre, téléphone posé sur une table, pour regarder un truc vite fait pendant une réunion, c’est beaucoup moins discret.

EMUI

Que dire sur EMUI ? C’est une interface comme une autre. On peut paramétrer des trucs, on peut choisir des thèmes et mettre des fonds d’écran hyper saturés. Youpi. Bon, j’apprécie tout de même la paramétrisation possible de la barre de navigation et le contrôle du volet de notifications à partir du capteur d’empreintes.

Un fond d’écran typique d’EMUI, flashy et irréel…

Depuis plusieurs mois, j’ai mis l’interface Microsoft Launcher. Pas parce que j’en avais marre d’EMUI, mais pour avoir le fond d’écran Bing hyper-saturé qui change tous les jours. Pour le reste, Microsoft Launcher permet de paramétrer des trucs et d’avoir un news feed avec des news qui ne vous intéressent pas. Youpi.

Un fond d’écran typique de Bing, flashy et irréel…

Photo

Je ne suis nullement photographe, pas même amateur, le vocabulaire technique (piqué, focale, profondeur de champ) m’est aussi étranger que la physique quantique, et pourtant, j’ai souvent changé de téléphone sur la foi du seul critère de la photo. Simplement, je recherche un appareil photo qui me sorte une photo nette, quelles que soient les circonstances : intérieur, extérieur, forts contrastes, temps gris, nuit. Avec le Note 5, j’avais déjà atteint un niveau satisfaisant pour mon usage. L’appareil photo du Mate 9 est probablement moins bon que le Note 5, mais son niveau de qualité me suffit, en intérieur comme en extérieur. Les photos produites feront sans doute rire les vrais photographes, pour autant j’ai très rarement du déchet, j’efface rarement une photo à cause d’un flou de bougé, et pour Instagram c’est parfaitement suffisant.

Par contre, nous avons fait réaliser un album photo chez Pixum, album qui présentait un mélange de photos prises avec le Mate 9 et d’autres prises avec un APN compact. Le Mate 9 a vraiment une tendance désagréable à forcer les couleurs, défaut qui est en réalité visible même sur l’écran du terminal. Mais c’est encore plus flagrant quand on le compare avec des photos prises avec un autre appareil. C’est flashy, et c’est même un peu trop flashy.

Oui d’accord, les Anglais ont des cabines rouges. Mais pas rouges à ce point !

On peut aussi s’amuser avec le capteur noir et blanc. Si j’ai parfois réussi à faire de beaux clichés en monochrome, je préfère quand même nettement la couleur. Le mode noir et blanc reste finalement un gadget peu utilisé, mais que j’aime bien avoir, un peu comme j’aimais bien avoir le stylet sur mon Note 5.

Performances

Je n’ai jamais eu un usage power user de mes téléphones qui soit à même de mettre à genou leurs processeurs. Contrairement à la photo ou à l’autonomie, la fluidité et la puissance ne m’ont jamais fait défaut (sauf peut-être à l’époque de mon HTC Wildfire S) et ça n’a jamais été un critère de choix. Il est donc inutile de préciser que le Kirin 960 du Mate 9 ne m’a jamais abandonné, ni sur Instagram, ni sur Firefox avec une dizaine d’onglets, ni avec des petits jeux casuals comme Subway Surfers, ni avec Word ou Excel, ni avec Deezer, ni avec tout ça à la fois. Je lui impose en plus le launcher de Microsoft et, bien sûr, il ne bronche pas. Un épisode de Game of Thrones, vous savez déjà que ça ne le fait même pas chauffer. Même après un an, même après la mise à jour Oreo, je sais que je peux compter sur lui.

Autonomie

Dans le même ordre idée, l’endurance légendaire du Mate 9 est… endurante. C’est-à-dire que là aussi, le passage par Oreo, les mises à jour de sécurité et le poids des mois n’ont pas altéré son autonomie de façon notable. Après avoir connu des horreurs en terme d’autonomie telles que le Lumia 930, comme des cadors dans le domaine (hello Xperia Z3), le Mate 9 est un fidèle compagnon sur lequel je sais pouvoir compter. J’atteins toujours facilement les 7 heures de temps d’écran allumé pour un usage intensif. Partir le matin avec 40 % de charge ne me fait pas peur pour une journée normale. Au pire, je sais que je peux lui donner un petit coup de boost de 10 minutes de charge en fin de journée, grâce à la charge rapide.

La charge rapide, voilà une révolution sur laquelle je ne suis pas près de revenir. Je ne charge quasiment jamais mon téléphone complètement, je le mets en charge de manière intermittente, pour des plages de 20 minutes, quand je suis chez moi, quand j’y pense, ou après une séance d’utilisation intensive. Je ne me préoccupe jamais vraiment de mon autonomie.

Pourquoi recharger complètement son téléphone quand on passe si rapidement de 20 à 60 % ?

Même si je suis loin de chez moi et que la batterie passe sous les 20 %, il n’y a pas vraiment lieu de s’inquiéter. Je ne désactive pas le WIFI, je ne désactive pas le Bluetooth, je ne désactive pas le GPS, je ne m’amuse pas à killer les applis en arrière-plan, je n’utilise pas Greenify. Tout au plus, j’écoute mon Mate 9 quand il me prévient que telle ou telle application tourne en arrière plan et consomme de la batterie. Le seul point négatif que j’ai pu noter, c’est que pendant les périodes où je l’utilise peu, l’autonomie n’est pas meilleure. Si je ne m’en sers pas et que j’atteins à peine 2 heures de temps d’écran allumé, j’aurai quand même besoin de recharger au bout de deux jours. L’autonomie du Mate 9 est impressionnante… quand on s’en sert beaucoup.

 

GPS, Galileo

Aucun souci avec le GPS évidemment, qui fixe très rapidement en toutes circonstances. Le Mate 9 est compatible Galiléo, le système GPS européen, mais il faut se lever tôt pour espérer accrocher un satellite de ce système. Il semblerait que le Mate 9, à moins que ce soit tout simplement Android depuis Nougat, donne la priorité au GPS sur Glonass et Galileo. Bilan des courses, le Mate 9 ne semble jamais utiliser le système de navigation européen, et c’est un peu dommage. Mais il est bien compatible, on voit bien des satellites européens passer avec une appli comme GPSTest.

Vive l’Europe !

Mises à jour, sécurité, stabilité

Acheté sous Nougat, le Mate 9 a eu une mise à jour majeure (Oreo). EMUI est aussi passé en version 8.0 pour l’occasion. La mise à jour n’a pas provoqué de catastrophe, pas de bug, pas de régression. Elle n’est pas venue hyper rapidement, mais on n’a pas attendu des plombes non plus. À une époque, j’ai eu un souci avec le Bluetooth qui ne se réactivait pas tout seul en sortant du mode avion, mais ça s’est réglé après une mise à jour. C’est bien le seul bug dont je me souvienne sur ce téléphone. J’ai aussi Deezer qui parfois peut se lancer intempestivement tout seul si je ne prends pas un appel et que j’ai coché « reprendre la chanson automatiquement après avoir raccroché » dans l’appli musicale. Mais je crois bien que j’avais la même chose sur mon Z3, ça doit plutôt venir de l’appli. À part ça, pas de reboot, pas de freeze, pas de lag ou très rarement, pas de crash.

En 2017, les mises à jour de sécurité étaient relativement rares, genre tous les trois mois. Depuis début 2018, c’est plus fréquent. À l’heure où j’écris ces lignes, le correctif de mars 2018 est installé. Mais que contient-il vraiment ? Impossible de le dire, aucun log n’est fourni.

Réseau, connectivité etc.

RAS de ce côté-là. Le Bluetooth se connecte immédiatement dans la voiture, la 4G fonctionne parfaitement. Les vacances à l’étranger se sont passées sans encombre. Le Wi-Fi est OK, rien à ajouter, après un an, tout cela marche comme au premier jour.

Encore un bon appareil

Comme il apparaît clairement à la lecture de ces lignes, le Mate 9 est un bon appareil, homogène et endurant, qui tient bien dans le temps et qui n’offre aucune raison objective de vouloir le remplacer. Mais le geek sous ses airs rationnels ne fonctionne qu’à l’affect. Voyons cela de plus près.

Ce qui pourrait me donner envie de changer c’est d’avoir un téléphone plus étroit avec une surface d’écran similaire. Quand je vois la place perdue en haut et en bas de mon Mate 9, j’ai parfois envie de sortir une pince coupante pour en raboter les extrémités.

Dans le même ordre d’idée, je serais curieux de voir ce que donne un smartphone comme le HTC U11 en photo, ou alors de tester le zoom du P20 pro. Enfin, un capteur d’empreintes sous l’écran, ou un Face ID encore plus performant que celui de l’iPhone X pourrait être la killer feature qui me déciderait définitivement à changer. Déverrouiller son téléphone naturellement, juste en le regardant, sans même être conscient qu’on le déverrouille, voilà qui serait vraiment intéressant, et apparemment, on n’en est plus très loin avec l’iPhone X.

Mais même si le format 18:9 et les progrès en photo me tentent régulièrement, il est certains aspects que je ne souhaite pas perdre. En premier lieu, je veux disposer d’une autonomie au moins équivalente. Les derniers nés de chez Samsung semblent décevants sur ce point. Sony n’est plus non plus aussi performant qu’autrefois dans ce segment. Il n’y a que Huawei à offrir des autonomies équivalentes au Mate 9 avec le Mate 10 Pro et le P20.

Si je pouvais également éviter complètement la mode de l’encoche, je ne m’en porterais pas plus mal. J’aimerais également garder mon port µSD si possible ainsi qu’un port jack, même si je ne m’en sers pas souvent. Mais surtout, je cherche à refréner au maximum ces pulsions de remplacement, pour mon porte-monnaie et pour la planète. J’avais déjà réussi à tenir quasiment un an avec le Note 5, essayons de battre le record avec ce Mate 9. Si rien ne tombe en panne, si Huawei ne foire pas un truc avec une mise à jour, il peut durer encore longtemps.


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