Fiche technique
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle offert par la marque.
Design : ergonomique et plutôt joli
Esthétiquement cet Y6 est banal, mais reste élégant. Son cadre brillant en « metal alloy », terme utilisé en mobilité pour qualifié un alliage de métal et de plastique en omettant subtilement de mentionner ce dernier est l’élément élégant qui le sort du lot des mobiles à ce prix.
Pour le reste, son dos en plastique pailleté, son format 18/9 et ses bordures réduites lui confèrent un style dans les tendances du moment. La prise jack 3,5 mm située sur le dessus est une bonne chose, le port micro USB 2.0 situé en dessous l’est en revanche un peu moins.
L’ergonomie générale est agréable, aidée par une légèreté (150 grammes) rare chez les modèles haut de gamme de l’autre côté du spectre tarifaire. L’absence de verre et de métal paie. Le volume est bien pensé, le Y6 tient parfaitement dans une main de taille moyenne (« M » pour les gants) et n’a pas la caractéristique « savonnette » si populaire chez les mobiles plus chers. Un bon point. Les touches situées sur les tranches tombent parfaitement sous les doigts, que l’on soit droitier ou gaucher et les bords arrondis rendent la prise en mains douce et agréable.
Bref, avec un bon format, un bon poids, une bonne ergonomie et un toucher agréable, le Y6 cuvée 2018 fait le boulot et le fait bien. Au dos, le capteur photo et le flash sont posés côte à côte, donnant une impression de double capteur photo. Ce bloc optique déborde d’un millimètre, rien de gênant, même quand le mobile est posé sur une table.
Il n’y aura pas de polémique autour du positionnement du capteur d’empreinte puisqu’il n’y en a pas.
Un écran réussi
L’écran au format 18:9 de 5,7 pouces pour 1440 x 720 pixels LCD s’en sort bien, très bien même. Il tire un peu sur le bleu par défaut, mais on peut aisément le calibrer via un petit curseur.
La définition est suffisante pour une telle surface et les pixels ne sont pas perceptibles. Le gros plus de Huawei est son mode « confort des yeux » qui élimine les dominantes bleues et adapte la luminosité afin de ne pas rendre aveugle l’utilisateur qui voudra utiliser son mobile la nuit. La réactivité du tactile est également bonne sans être folichonne à cause de cette interface mal optimisée dont nous parlerons plus loin. L’autre bon point vient de la visibilité en plein soleil qui est bonne. À aucun moment je n’ai été pénalisé par le soleil (qui abonde en ce moment #joie).
Côté mesures nous avons une luminosité de 400 cd/m², un contraste de 1838:1 pour une température en mode « normal » de 7600K. Sur ce point encore, le Y6 2018 répond bien présent. Les problèmes sont ailleurs.
EMUI : Ramer comme jamais
EMUI n’est ni la plus jolie ni la plus légère des interfaces. Le téléphone peine et ses 2 petits Go de RAM se retrouvent aussi sollicités que les employés d’Amazon en période de Noël. Puis côté esthétique, c’est assez grossier, avec des icônes « vintage », mais un vintage un peu vinaigré.
On pensera à installer un launcher avant de se rappeler que la configuration risque d’être un peu chiche pour cela sauf si vous en trouvez un plus léger que celui installé par défaut. Puis rares seront les utilisateurs d’un tel mobile qui s’orienteront vers cette solution. Bon point, le tiroir d’applications est configurable (même s’il n’est pas présent par défaut).
Au fil des utilisations, le vrai coupable s’est révélé être l’interface. En fait, le téléphone n’est jamais mis à mal par les applications elles-mêmes, mais bien par EMUI et ses logiciels natifs. L’enregistrement d’une photo est aussi long que sur un Nokia 1020, le retour à l’écran d’accueil ou son déverrouillage mettent plusieurs secondes, tout comme la consultation du répertoire (sic!) ou encore l’affichage des notifications.
D’ailleurs, au royaume des choses étranges, il m’a été impossible de choisir le clavier Google à la place de SwiftKey fourni d’office ou bien de lire une vidéo Netflix (sauvegardée ou en streaming) alors que l’application est nativement installée.
Côté bloatwares, rien à signaler si ce n’est ceux propres à EMUI dont ce fameux « Gestion du Téléphone » qui reste un mystère de Huawei tant son efficacité est, comment dire, abstraite. Il suffit de prendre en mains un mobile sous Android Stock ou un Xperia pour constater que cette option est une mascarade.
Globalement, l’expérience utilisateur est mauvaise et limite supportable à la longue. D’autant que, smartphone oblige, les choses empireront au fil des mois et des données accumulées. Enfin, un souci propre à Huawei empêche l’utilisation de plusieurs applications comme celle dédiée aux écouteurs Bluetooth Jabra Elite Sport ou la Messagerie Vocale Visuelle d’Orange. Propre à Huawei car j’ai rencontré des soucis identiques sur le P20 Pro mais pas sur les mobiles d’autres marques.
Dans le cadre d’une utilisation lambda, à savoir Facebook (oui certaines personnes l’utilisent encore), Snapchat, Instagram, Vente Privée, consultation de mails, WhatsApp, le tout saupoudré d’un surf sur Chrome, le téléphone montre rapidement ses limites, mais n’abandonne jamais. Je suis souvent resté comme un idiot devant un écran figé plusieurs secondes, me rappelant les années de la première PlayStation, mais jamais le Y6 n’a redémarré.
Enfin, le transfert de données entre le téléphone et le PC n’a jamais fonctionné lorsqu’une carte mémoire est insérée dans le téléphone. Le Y6 est reconnu par Windows, mais impossible d’ouvrir le dossier (malgré l’autorisation donnée sur le mobile) et ce ne sont pas les mises à jour sporadiques qui régleront le problème.
Tout n’est cependant pas mauvais, avec un GPS qui fait très bien son travail, que ce soit avec Maps en voiture au milieu du trafic ou avec une application plus capricieuse comme Runtastic Vélo en plein Paris. Un excellent point pour qui cherche un mobile pas cher servant de GPS.
Performances : Petit et pas très costaud
On pourrait imaginer être limité à mort par ce petit Snapdragon 425 soutenu par 2 Go de RAM. Que nenni ! Enfin, EMUI mis à part entendons-nous bien. Les jeux du moment comme PUBG, Riptide GP (un peu moins du moment c’est vrai) tournent correctement. C’est un peu pixelisé parfois, mais globalement assez fluide et suffisant. D’autant que la cible de ce genre de produit jouera plutôt à des jeux moins gourmands graphiquement.
Petite cerise sur le gâteau : les émulateurs Gameboy, GBA, Mega Drive ou SNES tournent bien dessus. Un moyen d’assouvir des crises de nostalgie.
Les résultats sur AnTuTu sont faibles, mais ne reflètent pas réellement les limites du mobile. Encore une fois, les applications bien optimisées tourneront bien. Attention toutefois au multitâches. Un appel qui survient en pleine partie peut figer le mobile plusieurs de dizaines secondes.
Photo : correct, mais améliorable
Côté photo, le Y6 2018 s’en sort bien. Pas de quoi casser des briques de pixels, mais en conditions optimales le capteur de 13 mégapixels fait le job.
Vous pourrez « snaper » vos repas, « Instagramer » votre glace et faire rager vos collègues du boulot avec un coucher de soleil de vos vacances. Les selfies sont tout juste corrects : le lissage appelé « mode beauté » vous permettra de vous faxer tant votre visage capturé en 5 millions de pixels manquera de relief. Mais à 150 euros, on ne peut pas tout avoir.
Devinez quel seflie a été pris avec le mode « Lissage »
Lorsque la lumière vient à manquer, compte tenu de l’absence de stabilisation et de la lenteur du déclenchement, avoir une photo convenable est aussi délicat que de capturer une peluche avec la pince du jeu des fêtes foraines. Mais encore une fois, ce n’est pas l’usage d’un mobile de cette gamme.
En parfaites conditions lumineuses, le rendu est correct pour être vu sur écran, comme c’est le cas de la photo ci-dessous, très correctes.
Un smartphone endurant
S’il y a un point sur lequel Huawei excelle, c’est bien sur l’endurance des batteries de ses smartphones, tant d’un point de vue autonomie que d’un point de vue durée de vie. Celle du Y6 2k18 est de cette trempe. Les 3000 mAh offrent une belle journée d’usage intensif. Côté recharge il faut 1h15 pour passer de 20 % (alerte batterie faible) à 74 %. Le Snapdragon 425 est peu gourmand et, de manière générale, les tâches simples restent sobres côté conso. À vous les heures de discussion au téléphone.
À titre perso, je débranche le mobile du chargeur à 6h45. S’en suit une bonne heure d’utilisation gourmande dans le RER avec un réseau difficile à capter, du DB Legends et autre jeux (pour les vieux qui ne veulent jamais vieillir et imitent tant bien que mal les célébrations de FIFA 97 lorsqu’ils font des foots entre potes), le tout assaisonné d’un Spotify en tâche de fond (gourmand lui aussi). Arrivé au boulot, il me reste 84 % d’autonomie minimum, ce qui est correct vu l’usage intensif.
Durant la journée, des notifications, parfois de la musique, du surf sur le web, du mail et le soir, 1h de GPS saupoudrée de musique avec Strava et Runtastic Vélo. Enfin, le soir, du Twitter et un peu de surf. Le tout entrecoupé d’environ 30 minutes d’appel. D’ailleurs, comptez moins de 7 % de batterie consommée pour une heure passée en conversation avec un Kit Piéton.
Réseau, communication et audio
Premier point et non des moindres : le Y6 permet d’insérer 2 cartes SIM ET une carte mémoire Micro SD. Sachant que la seconde carte SIM n’existera qu’en 3G.
La qualité sonore est bonne, tant du côté écouteur du mobile qu’avec le kit piéton fourni. On communique aisément même en milieu bruyant, le souffle est inexistant et l’accroche réseau est excellente (même avec Free). Seul le haut-parleur du téléphone n’est pas au niveau avec une distorsion rapidement atteinte. Le GPS, comme dit plus haut, est très bon.
Pour la musique, c’est très bon. Le jack aide beaucoup et le son d’un morceau MP3 encodé proprement remplira vos oreilles de bonheur musical. Malheureusement, il faudra une fois de plus composer avec un lecteur musical natif rempli de latence.
La concurrence : trois coqs dans le même poulailler ?
Depuis l’arrivée des marques chinoises dans la partie du « Jeu de la Domination du Marché Mobile », les offres abordables sont légion. L’idée état d’inonder le marché de modèles quasi similaires afin de grignoter des parts en volume. L’autre effet Kiss Kool est également d’offrir des paliers d’offres extrêmement serrées pour pousser le consommateur à lâcher quelques billets de plus pour quelques pénibilités en moins et options en plus. C’est le cas de Huawei qui propose pas moins de 3 modèles en entrée de gamme en 2018 : le Y5, le Y6 et le Y7. Trois modèles sans compter les variantes « Prime » et « Pro ». Bref, les écarts sont quasi inexistants : le Y7 récupère un écran un poil plus grand (5,99 pouces) et un Snapdragon 430 là où le Y5 se contente d’un MediaTek et d’un écran de 5,45 pouces.
Dans tous les cas, les prix sont quasi identiques et surtout, EMUI plombe l’expérience utilisateur. Les modèles Y7 Prime et Y9 qui offrent des alternatives crédibles à un usage quotidien standard ne sont malheureusement pas disponibles officiellement sur le marché français. De plus, ils entreraient en concurrence avec les P Smart, P20 Lite et Mate 10 Lite.
Prix et disponibilité
Le Huawei Y6 2018 est disponible au prix conseillé de 149 euros. Mais vous pouvez déjà le trouver pour moins cher chez un grand nombre de revendeurs, comme chez Amazon par exemple. Dans la même gamme tarifaire, nous vous conseillerons plutôt le Xiaomi Redmi Note 5 ou le Honor 9 Lite.
Galerie photo
Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.
Obliger de ré écrire mon commentaire, en effet c'est mon premier smartphone... Il est beau avec un superbe écrans, prise en main facile ! Mais il souffre terriblement de lenteur, n'espérez pas prendre une photos sur le vif avec lui ! La photo en elle même est de très bonne qualité pour le prix, non c' est l'ouverture et le déclenchement de l'appareil photo qui ruine tout... 30 secondes ! Et même une fois lancer comptez bien 3 à 4 secondes pour déclencher... N'espérez pas toucher un numéro dans contact et raccrocher sans faire sonner, il est si lent à réagir que même en raccrochant de suite, ça sonnera quand même 2 fois avant que l'ordre raccroche ai un effet... La reconnaissance faciale ne fonctionne qu'une fois sur 3, le GPS piéton ne pointe pas dans la bonne direction... Bref emui plus jamais
[…] time ago, we tested the Huawei Y6 in its 2018 version. A smartphone that missed the mark of the cheap mobile, but effective, leaded […]
Bonjour, Ma copine s’est achetée un huawei Y6 prime, avant que je ne lise cet article.. je Est-ce que l’installation d’un launcher améliorerait la réactivité du téléphone ou est-ce uniquement esthétique? Merci d’avance
Pour transférer les photos sur pc, il suffis de toucher "transfert de fichier" et non pas "visionnage photos", c'est tout... Aucune difficultés! Franchement, la photos est excellente, pour un smartphne a ce prix, le déclenchement ne pose pas de problème particulier, évidemment la nuit tombé, c'est pas génial, c'est un smartphone a 150 euros... Mais hormis ca, il vaux le p8 lite! Même si perso, je prefere l’esthétique des icônes du p8 lite, je n'ai rien a reprocher au y6 qui fait très bien le job, 5/10 c'est sevère, ca fait peur, pour ce petit smartphone, il aurais largement merité un 7 ou un 8! Quand a l'ecran qui se fige, la j'ai l'impression, qu'il faut simplement retourné au constructeur, non?Des modèles defectueux ca existe, ca ne veuxp as dire que tous le sont...
[…] en maître sur ce classement. La marque chinoise est d’ailleurs très bien représentée avec le Y6 2018 en 7e position, le Y7 2018 qui se classe 9e suivi par le Huawei P20 qui signe son retour dans ce […]
Xiaomi , n'importe lequel
Du flare sur une photo de chien ...
Trouve un smartphone prix sympa.
EMUI, c'est vraiment une interface conçue par des hippies. En tout cas, j'ai bien ri quand vous avez mentionné les employés d'Amazon.
Top ce test !!! Intéressant, drôle, clair et concis.
Si tu n'aimes pas les icônes, tu peux les changer à l'infinie avec les différents thermes proposés La critique sur Emui est tellement violente et inédite à ce niveau qu'elle perd en crédibilité . ..
On ne touche pas au Zenfone 2 !
Propre l'article !
Même ZenUI ??
Je suis d'accord avec vous au niveau d'Emui qui est une surcouche relativement lourde qui fait ralentir le téléphone au fil du temps chez les Huawei bas ou entrée de gamme (chez moi le P Smart qui ralentit et plante beaucoup trop souvent à mon goût)
Ce trollage en règle d'EMUI, lol. Ça fait du bien de lire ça, même si personnellement je n'ai aucun souci avec EMUI. Ni avec la messagerie visuelle d'orange qui marche très bien. Mais à vrai dire, je n'ai de problème avec aucune surcouche constructeur. Même MIUI, c'est dire...
Finalement, je me disais qu'EMUI était horrible sur mon Honor 5C et au final, je vois qu'il y a pire
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