Après les États-Unis, Huawei subit la crainte de l’espionnage en Allemagne

 
Huawei ne réussit à pénétrer le marché américain pour une simple raison : les États-Unis, particulièrement sous l’ère Trump, craignent l’espionnage de la superpuissance chinoise. L’Allemagne joue également à ce jeu ces derniers temps.

À l’heure du numérique, l’espionnage aussi bien politique qu’industriel résonne dans les têtes de nombreuses entités importantes. Les gouvernements mondiaux en sont autant responsables que victimes, forçant un climat paranoïaque aux quatre coins du monde.

Dans ce contexte, l’expansion de Huawei aux États-Unis a été bloquée par le gouvernement de Donald Trump au cours de l’année. L’homme d’affaires et son administration ont largement mis en avant la crainte d’un espionnage chinois pour raison principale. L’Allemagne s’y met également.

Comme le raconte Reuters, relayé par nos camarades des Numériques, la marque chinoise tente de faire partie de la future construction du réseau 5G du pays européen. Il faut dire qu’avant même d’être un constructeur de smartphone, Huawei est avant tout un industriel spécialisé dans les réseaux qui répond naturellement à ces appels d’offre.

Le gouvernement allemand craint Huawei

Suite aux craintes du gouvernement américain, Huawei avait créé en Allemagne un laboratoire dédié à la sécurité des informations, afin de montrer patte blanche avant toute tentative. Pourtant, cela n’a pas suffi à rassurer de nombreux responsables allemands à la Défense, qui cherchent une dernière fois à convaincre le gouvernement de ne pas faire appel aux services de l’équipementier.

La peur soulevée reste toujours la même : l’espionnage chinois. Un officiel resté anonyme a déclaré à Reuters que :

« Il y a une véritable crainte. Si ça ne tenait qu’à moi, nous ferions ce que les Australiens [ndlr : qui ont également banni Huawei du développement de leur 5G] ont fait ».

Contre ou neutre

Le débat est en cours sur la question, et l’idée d’un possible espionnage n’est pas totalement écartée même par les officiels plus neutres sur la question. Les Verts ont par exemple déposé une motion au Parlement rappelant que le gouvernement n’avait aucune base légale sur le fait de repousser les investisseurs chinois. Malgré tout, la législatrice Katharina Droege appartenant à ce parti reste ouverte à ces inquiétudes :

« Exclure tous les investisseurs d’un pays cible n’est pas la bonne approche, mais nous devons être capable d’examiner des cas individuels de manière à assurer la protection de notre infrastructure. Cela pourrait conduire à l’exclusion des entreprises chinoises pour la construction de notre infrastructure 5G ».

Huawei se défend

Un porte-parole de Huawei a réagi à toutes ces craintes pour Reuters : « La sécurité des réseaux a toujours été notre plus grande priorité et nous avons prouvé par le passé que nous offrons des produits et solutions sécurisés pour nos consommateurs en Allemagne et dans le monde entier ».

Pour rappel, ce climat de méfiance a été lancé par une loi chinoise établie en 2017 qui indique que toutes les entreprises et citoyens chinois se doivent de supporter, coopérer et collaborer avec les bureaux de renseignement nationaux. De fait, beaucoup ont peur que les équipements chinois puissent, à terme, intégrer des portes dérobées afin de permettre au gouvernement d’accéder à la moindre information à travers le monde.

En France, ce débat ne fait pas encore rage, mais cela pourrait n’être que temporaire. Huawei est également très présent sur notre marché en tant qu’équipementier : l’avènement de la 5G sur nos terres pourrait également lancer ce type de débat au sein du gouvernement sous l’égide d’Emmanuel Macron.


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