Huawei porte plainte contre le gouvernement américain mais veut toujours se développer aux États-Unis

 
Alors que Huawei est la cible du gouvernement américain depuis désormais plusieurs années, le constructeur chinois a lancé ce jeudi sa riposte. Huawei a ainsi annoncé qu’il allait attaquer les États-Unis en justice en raison d’un embargo qu’il juge contraire à la Constitution américaine.

C’est l’heure de la revanche pour Huawei. Après avoir essuyé les coups du gouvernement américain pendant plusieurs années, une politique qui s’est intensifiée depuis l’été dernier, le constructeur chinois a annoncé ce jeudi qu’il allait contre-attaquer devant les tribunaux. Une réponse directe à la mise en examen du groupe chinois par l’administration américaine fin janvier.

Au cours d’une conférence de presse organisée ce jeudi 7 mars à Shenzhen, le président de Huawei, Guo Ping, a annoncé que le groupe chinois allait attaquer l’administration américaine. Une plainte a été déposée auprès du tribunal de Plano, au Texas. Le groupe chinois reproche au Congrès américain le vote de la loi d’autorisation de défense nationale (NDAA) de 2019 et notamment sa section 889.

Une loi américaine jugée contraire à la Constitution par Huawei

Selon celle-ci, les responsables des agences gouvernementales d’obtenir « des équipements, systèmes ou services qui utilisent des équipements ou des services de télécommunications masqués comme composant substantiel ou essentiel de leur système, ou comme technologie critique faisant partie du système ». Le résultat de cette loi, votée en avril 2018, est que Huawei ne peut donc vendre des équipements — notamment des antennes réseau — à des agences américaines ou à toute organisation qui travaillerait avec le gouvernement américain.

Selon Huawei, cette décision de l’administration violerait le principe de la séparation des pouvoirs puisqu’elle n’aurait été avalisée ni par le pouvoir exécutif, ni pas le judiciaire. Pour le responsable juridique du groupe chinois, Song Liuping, « la section 889 est basée sur de nombreuses allégations fausses, jamais prouvées et jamais testées ». Huawei est en effet suspecté par le gouvernement américain d’espionner les données transitant par son réseau en vertu d’une loi chinoise de 2017 imposant à « toutes les organisations et tous les citoyens doivent soutenir, assister et coopérer avec les efforts de renseignement national en accord avec la loi, et doivent protéger les secrets du renseignement national dont ils ont connaissance ».

Huawei toujours prêt à travailler avec les États-Unis

Pour Song Liuping, la loi chinoise ne signifie pas pour autant que Huawei est soumis à l’administration chinoise et encore moins qu’elle travaille activement pour ses renseignements : « Huawei n’appartient pas, n’est pas contrôlé et n’est pas influencé par l’administration chinoise. De plus, Huawei a d’excellents précédents et programmes en termes de sécurité ».

Malgré la plainte déposée contre l’administration américaine, Huawei se veut toujours optimiste quant à une éventuelle installation commerciale sur le territoire américain. « Huawei peut apporter davantage de technologies aux États-Unis et les aider à bâtir le meilleur réseau 5G. Huawei est d’accord pour répondre aux questions de sécurité du gouvernement américain », a ainsi conclu le président de la firme, Guo Ping.


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