5G : les opérateurs français inquiets de ne pas pouvoir utiliser d’antennes Huawei

Ça va devenir compliqué pour Huawei

 
Bien que la 5G ne soit pas attendue avant l’été prochain en France, les opérateurs ont d’ores et déjà envoyé leurs demandes à l’Anssi pour savoir s’ils auront droit d’utiliser des équipements Huawei. Ils craignent que l’administration refuse en ne répondant pas aux demandes.

Huawei n’a plus le droit de fournir de nouvelles antennes aux opérateurs aux États-Unis. Il le peut en revanche en Allemagne ou en Grande-Bretagne. En France en revanche, c’est un jeu de dupes qui se joue entre le gouvernement et les opérateurs télécoms à propos de la 5G.

En effet, la loi visant à sécuriser le réseau 5G, promulguée il y a quelques jours, dispose que les opérateurs doivent faire valider auprès de l’Anssi, l’autorité en charge de la surveillance des services électroniques — placée sous l’autorité du Premier ministre — toutes les antennes qu’ils souhaitent déployer. Surtout, contrairement à ce qui prévaut habituellement dans l’administration, l’absence de réponse deux mois après le dépôt du dossier équivaudra à un refus. L’idée est ainsi officiellement de sécuriser au maximum les lieux sensibles. On notera que les opérateurs ne peuvent déjà pas installer d’antennes Huawei à Paris ou dans les cœurs de réseau, mais avec cette nouvelle mesure, ce sont d’autres installations qui pourraient être refusées de fait.

Orange prêt à tester ce nouveau mécanisme

Interrogés par Les Échos, les opérateurs français se montrent inquiets de cette nouvelle démarche et craignent qu’elle ne soit utilisée pour refuser les antennes Huawei sans que l’administration ait à se justifier. « Nous voulons comprendre les règles du jeu pour ne pas être bloqués ensuite. Même à l’Anssi, tout n’est pas limpide… Tout le monde attend des infos. Nous voulons donc tester le mécanisme », a ainsi indiqué un responsable d’Orange à nos confrères.

Tester le mécanisme, cela passe donc pour les opérateurs par le dépôt des dossiers auprès de l’Anssi. Ainsi, selon les informations des Échos, SFR a déjà déposé des dossiers pour les antennes de Huawei et Nokia. Bouygues de son côté, prévoit d’envoyer son dossier rapidement, quand Orange compte lui aussi tenter de déposer des dossiers pour les équipements de Nokia, Ericsson et Huawei, alors même qu’il n’utilise pas d’antennes de la marque chinoise pour son réseau 4G.


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