En Chine, Huawei a recréé l’Europe : petite balade et extravagante démonstration de force

Un petit air de parc d'attractions

 
Aux abord de la ville de Shenzhen en Chine, Huawei a crée le gigantesque campus Ox Horn dont le style architectural s’inspire librement des villes européennes telles que Paris, Bruges, Grenade ou Bologne. Nous avons pu faire un tour dans ce lieu emblématique de la puissance de Huawei sur ses terres.
Là je ne sais même plus où j’étais…

Shenzhen. Il y a un peu plus de quarante ans, ce n’était qu’une modeste cité vivant essentiellement de son port de pêche. Aujourd’hui, elle s’est transformée en une mégalopole gigantesque où nombre d’entreprises ont élu domicile. Parmi elles, on compte Huawei dont le siège y est implanté depuis la création de la firme.

Shenzhen, ce sont des gratte-ciels à perte de vue, des boulevards énormes et un nombre incalculable de grues qui s’animent chaque jour, prêtes à ériger de nouveaux bâtiments impressionnants. En d’autres termes, il s’agit d’une énorme ville chinoise loin, très loin géographiquement de l’Europe. Et pourtant, aux abords mêmes de ce chaudron en ébullition permanente, on peut se balader sereinement dans le Vieux Continent.

Une ville allemande en Chine

Huawei et l’Europe en Chine

Quoi ? Comment ? C’est très simple — et à la fois complètement saugrenu –, le récent Huawei Ox Horn Campus est un hommage démesuré à l’Europe. Il faut en effet savoir que le fondateur de la multinationale chinoise, Ren Zhengfei, est un amateur inconditionnel de l’architecture des beaux bâtiments de Paris, Bruges, Fribourg, Bologne ou encore Grenade.

Visite dans la grisaille. Ici, le bâtiment se veut inspiré de la Cité universitaire de Paris.

À cet égard, le dernier campus de Huawei près de Shenzhen ne ressemble en rien aux autres quartiers de la ville. Au lieu de tours ultras modernes, ce sont des bâtiments et rues d’inspirations européennes qui servent de cadre de travail à 20 000 employés. Ils œuvrent en majorité dans la recherche et le développement (R&D), tandis que les autres sont surtout sur les parties financières et administratives de la firme.

J’ai eu l’occasion de me balader un petit peu dans le Huawei Ox Horn Campus vers la fin de mon séjour à Shenzhen pendant lequel nous avons appris que le Huawei P40 sera présenté à Paris fin mars et que des nouvelles du Mate X allaient être dévoilées au MWC 2020.

Voici donc quelques photos de ce lieu excentrique qui tend à montrer la puissance de Huawei en Chine.

Un projet faramineux

Le Huawei Ox Horn Campus s’étend sur 1,4 million de m² sur les rives du lac de Songshan, dans la préfecture de Dongguan. Depuis le centre de Shenzhen, il faut rouler environ 1h30 pour y arriver. Le chantier a démarré en 2014 et coûté 10 milliards de yuans, soit près de 1,3 milliard d’euros.

108 bâtiments composent le campus divisé en douze thématiques. En plus du bloc Paris, qui s’inspire, nous dit-on, de la Cité universitaire, voici les autres lieux représentés :

  • Vérone (Italie)
  • Cesky Krumlov (République tchèque)
  • Fribourg (Suisse)
  • Heidelberg (Allemagne)
  • Bourgogne (France)
  • Bologne (Italie)
  • Windermere (Angleterre)
  • Luxembourg (Luxembourg)
  • Bruges (Belgique)
  • Oxford (Angleterre) — zone encore en construction
  • Grenade (Espagne)

Notez en outre qu’une fois le bloc Oxford terminé, le Huawei Ox Horn Campus abritera 25 000 employés. Pour que ces derniers puissent venir jusque sur leur lieu de travail, plus de 300 navettes sont affrétées chaque matin et chaque soir.

Plus atypique encore, un réseau ferré a été déployé au sein du campus pour se déplacer d’une zone à l’autre. Ainsi, trois trains très vintage circulent quotidiennement sur deux lignes dédiées.

Étalage de puissance

Dans une certaine mesure, Huawei ressemble à sa ville natale, Shenzhen. Créée en 1987 avec un capital de seulement 3 500 dollars américains, l’entreprise est devenue gigantesque en quelques dizaines d’années et compte aujourd’hui 194 000 employés dans le monde, dont 80 000 dans le secteur de la recherche et du développement (R&D).

Il est vrai que l’embargo américain a porté un sévère coup aux affaires du groupe chinois, mais en ses terres ce dernier montre qu’il est encore le roi. Ce campus gargantuesque et fantasque en est la démonstration.

Personnellement, je trouve cet Ox Horn Campus disproportionné et, vous l’avez peut-être remarqué, j’ai abusé du champ lexical de l’extravagance dans cet article. Or, je pense aussi être biaisé par mon œil occidental et, ne connaissant pas bien les mœurs chinoises, je ne saurais pas juger objectivement l’efficacité d’un tel lieu dans l’image de marque de Huawei auprès de ses clients et partenaires.

Je peux toutefois témoigner de son caractère très impressionnant. D’aucuns trouveront cela exagéré, voire ridicule, mais finalement ce n’est pas ce qui importe pour le groupe chinois. L’objectif de Huawei semble plutôt être de faire l’étalage de sa puissance.

NB : Notre journaliste Omar Belkaab était présent en Chine dans le cadre d’un voyage de presse organisé par Huawei.


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