Huawei : les États-Unis frapperaient ses smartphones en plein cœur

Frapper en plein SoC

 
Le gouvernement américain songerait à une manière de bloquer les échanges entre la filiale de Huawei, HiSilicon, et son fournisseur TSMC afin de mettre très sérieusement à mal la fabrication des puces Kirin qui propulsent les smartphones du géant chinois.
Les puces Kirin propulsent les smartphones Huawei

Les États-Unis cherchent à tout prix à affaiblir Huawei. À cause de l’embargo américain, les smartphones de la marque chinoise sont privés des services et applications Google. Il s’agit là d’un obstacle déjà bien difficile à surmonter pour s’imposer sur les marchés occidentaux. Or, Washington pourrait aller encore plus loin et frapper Huawei en plein cœur. Selon Reuters, l’administration du président Donald Trump envisagerait en effet de bloquer la fabrication des puces Kirin.

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L’agence de presse cite deux sources indiquant que les États-Unis chercheraient à bloquer les échanges entre Huawei et le fondeur taïwanais TSMC. Or, ce dernier est le fabricant des SoC Kirin conçus par HiSilicon (une filiale de Huawei) qui équipent les smartphones et tablettes du géant chinois. À titre d’exemple, le puissant Kirin 990 propulse le Huawei Mate 30 Pro et on le retrouvera très certainement aussi sur les futurs Huawei P40.

Il faut savoir que sans services Google, les smartphones de Huawei restent malgré tout très populaires et bien vendus en Chine où cette privation n’a pas vraiment d’effet. Cependant, si les puces Kirin ne peuvent plus être fabriquées, il n’y aurait tout simplement plus de smartphones Huawei.

Embargo élargi sur Huawei

Pour arriver à ses fins, l’administration Trump voudrait modifier le Foreign Direct Product Rule qui permet aux États-Unis de soumettre à leur réglementation certains produits étrangers basés en partie sur des technologies américaines. Le mois dernier, une piste similaire avait déjà été évoquée pour encore plus pénaliser Huawei.

Le projet ici serait de forcer tous les fournisseurs de puces à l’étranger — à l’instar de TSMC — d’obtenir une licence spéciale les autorisant à faire affaire avec Huawei. L’une des sources de Reuters indique ainsi que « ce qu’ils essaient de faire, c’est de s’assurer qu’aucune puce ne parvienne à Huawei sans qu’ils ne puissent potentiellement la contrôler ».

Après l’entrée en vigueur de l’embargo, Huawei n’était pas sûr de pouvoir exploiter l’architecture ARM pour ses Kirin, mais ce problème a fini par se régler quelques mois après. Là, si cette nouvelle restriction venait à s’appliquer, les enjeux seraient tout aussi importants, voire plus inquiétants pour l’entreprise chinoise.

Une restriction morte dans l’œuf ?

A priori, ce nouveau projet de loi devrait être difficile à adopter, même si, d’après les sources, il a déjà été rédigé. On imagine notamment que les États-Unis auraient beaucoup de mal à agir de la sorte sans s’attirer l’ire de ses alliés. Taiwan, par exemple, ne devrait pas trop apprécier voir Washington venir supprimer un gros client du portefeuille de TSMC (qui fabrique aussi les puces d’Apple et de Qualcomm). Toutefois, il est bon de préciser qu’un haut responsable américain avait affiché l’envie des autorités de contrôler davantage les fournisseurs de composants de Huawei.

Rappelons que les États-Unis soupçonnent Huawei de vouloir exploiter ses infrastructures 5G afin d’espionner les citoyens américains pour le compte de la Chine. Ces accusations s’inscrivent dans une guerre commerciale intense entre Washington et Beijing. Huawei, lui, s’est retrouvé au milieu de ce conflit.

Les États-Unis font déjà pression sur leurs alliés pour les convaincre de boycotter Huawei sur leurs réseaux télécoms respectifs. Dans le même temps, la firme chinoise planche sur des alternatives aux services Google grâce à ses Huawei Mobile Services.

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On pense également à l’alliance entre Huawei, Oppo et Xiaomi pour mettre un terme à la domination quasi sans partage du Play Store dans l’univers Android. Tout cela prouve que, plus le temps passe, plus Huawei semble à la fois contraint et déterminé à tracer sa propre route.

Sollicité par Reuters, Huawei a indiqué ne pas vouloir commenter cette nouvelle tant qu’elle ne sera pas confirmée.

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