Huawei : les États-Unis frappent là où ça fait mal

Les puces Kirin dans le viseur

 
Les États-Unis durcissent les effets de leur embargo contre Huawei pour que les fournisseurs non américains de semiconducteurs ne puissent plus livrer de composants à la firme chinoise. Le fondeur TSMC est donc concerné et ne peut plus fabriquer les puces Kirin qui équipent les smartphones du constructeur.
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L’embargo des États-Unis contre Huawei se fait encore plus dur.

Le président des États-Unis Donald Trump a reconduit l’embargo contre Huawei au moins jusqu’à mai 2021. Or, cet embargo, le gouvernement américain vient de le renforcer drastiquement et les conséquences risquent d’être très lourdes pour la firme chinoise.

En effet, comme le relaie Reuters, l’administration Trump a décidé de bloquer les livraisons de semiconducteurs réalisés par des entreprises non américaines à l’intention de Huawei. En d’autres termes, les États-Unis étendent les effets de leur embargo au-delà des seules entreprises américaines qui n’ont déjà plus le droit de collaborer avec le constructeur chinois depuis près d’un an.

Cette initiative s’appuie sur une particularité législative des États-Unis qui donne le droit à Washington de réguler les échanges commerciaux de produits reposant en partie sur des technologies américaines.

Bloquer TSMC et les puces Kirin de Huawei

Le département américain du Commerce explique justement avoir modifié une loi sur les exportations permettant de « cibler stratégiquement l’acquisition par Huawei de semiconducteurs qui sont le produit direct de certains logiciels et technologies américains ». Et d’ajouter que cette décision « met fin aux efforts de Huawei visant à saper les contrôles américains à l’exportation ».

La cible principale de cet embargo élargi est évidemment TSMC qui fabrique les SoC HiSilicon Kirin équipant les smartphones Huawei. Le fondeur taïwanais utilise en effet des technologies américaines qui le font donc tomber sous le joug de cette nouvelle règle.

En d’autres termes, Huawei ne pourra plus utiliser les puces Kirin qu’il conçoit pour ses smartphones puisque son fournisseur ne pourra purement et simplement plus lui en livrer en l’état.

Tensions exacerbées entre les États-Unis et la Chine

Eric Xu, le président tournant actuel de Huawei, a réagi vivement.

le gouvernement chinois ne restera pas les bras croisés à regarder Huawei se faire massacrer sur la planche à découper.

Rappelons que cela fait quelque temps déjà que les États-Unis ambitionnaient de porter ce coup supplémentaire à l’encontre du géant chinois. Il faut dire que pendant la première année de l’embargo américain, la firme a surtout souffert de la privation des services Google sur ses smartphones, comme le récent Huawei P40 Pro. Toutefois, la marque a pu entamer une stratégie au long cours pour contourner cet obstacle en misant sur ses propres Huawei Mobile Services et sur le magasin d’applications AppGallery.

En imposant un obstacle sur les livraisons de semiconducteurs, c’est un obstacle bien plus difficile à surmonter qu’imposent là les États-Unis. Reste à savoir désormais si Huawei — appuyé par la Chine — trouvera un moyen de riposter. La firme aurait d’ores et déjà commencé à passer une partie de sa production de puces chez son compatriote SMIC. Une chose est sûre en tout cas : les tensions dans la guerre économico-technologique que se livrent Washington et Beijing ne vont que s’empirer.

Pour aller plus loin
Menacé par les États-Unis, Huawei fait déjà fabriquer ses puces ailleurs


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