Huawei : son fournisseur de puces Kirin l’abandonne à demi-mot

TSMC préfère s'occuper de ses propres affaires

 
TSMC a indiqué qu’il pourrait rapidement combler le trou laissé par Huawei si le durcissement de l’embargo américain à l’égard du géant chinois l’empêche vraiment de lui fournir des puces Kirin. En d’autres termes, Huawei ne peut pas vraiment compter sur le soutien de TSMC.
Kirin 990
La puce Kirin 990 de Huawei // Source : Geoffroy Husson

L’embargo américain contre Huawei a pris un nouveau tournant il y a quelques semaines pour devenir encore plus contraignant pour la firme chinoise. En effet, les États-Unis comptent étendre les effets de leur sanction pour bloquer l’approvisionnement du constructeur en puces Kirin pourtant essentielles à la conception des smartphones de la marque.

En plus d’interdire les entreprises américaines comme Google de collaborer avec Huawei, l’administration du président Trump veut aussi empêcher les fournisseurs étrangers de Huawei utilisant des technologies provenant des États-Unis de travailler avec le géant chinois sans obtenir une licence spéciale au préalable. À cet égard, le fondeur TSMC ne pourrait donc plus fabriquer des SoC Kirin afin de les livrer à HiSilicon (filiale de Huawei).

Remplacer « très rapidement » Huawei

Si l’amendement est bel et bien adopté, le coup porté aurait de lourdes conséquences pour Huawei, d’autant plus que TSMC ne semble pas prêt à monter au créneau pour prendre le parti de son client Huawei. Certes, « nous espérons que cela n’arrive pas », explique Mark Liu, le président de TSMC, lors d’une réunion avec les investisseurs. Toutefois, ce dernier souligne d’ores et déjà que sa firme pourrait « très rapidement » combler le trou laissé par Huawei.

Cette déclaration se veut évidemment rassurante pour les investisseurs, mais elle sonne aussi comme une sorte d’abandon à l’égard de Huawei. Si l’embargo se durcit bel et bien, TSMC ne tentera pas de se battre contre le nouveau règlement pour sauver la peau du géant chinois. Par ailleurs, il faut aussi savoir que le fondeur taïwanais a récemment annoncé un plan d’investissement de 12 milliards de dollars pour implanter des lignes de production aux États-Unis.

Dans ce contexte, on imagine que TSMC préfère avoir Washington de son côté. Rappelons aussi que le Taïwanais est par ailleurs fournisseur des puces d’Apple.

Huawei déjà en quête d’une alternative

Petit point de réconfort pour Huawei : TSMC n’exclue pas la possibilité de demander une licence aux États-Unis pour obtenir le droit de continuer à livrer Huawei. Une chose plus facile à dire qu’à faire cela dit quand on sait que le durcissement de l’embargo est spécifiquement pensé pour mettre des bâtons dans les roues de l’approvisionnement en puces Kirin.

D’ailleurs, il faut savoir que Huawei serait déjà en pourparler avec un autre fondeur, le Chinois Smic. De son côté, MediaTek a démenti prendre la relève de TSMC.

Pour aller plus loin
Embargo contre Huawei : un an après, où en sommes-nous ?


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