Sécurité nationale : Huawei veut se laisser examiner pour prouver sa bonne foi

Suffisant pour sortir de l'impasse ?

 
Tandis que l’administration Trump rechigne toujours à fournir des preuves concrètes du danger que Huawei représenterait pour la sécurité nationale des États intéressés par sa 5G, le géant chinois se dit prêt à être examiné sous toutes les coutures. Un mal nécessaire selon le Président de Huawei Italie pour répondre aux « pressions politiques » dont le groupe est la cible.
Le siège de Huawei à Pékin
Ici le siège de Huawei à Pékin, pour illustration // Source : Frandroid

« Nous allons ouvrir nos entrailles, nous sommes prêts à être vivisectés afin de répondre à toutes ces pressions politiques (…) ». Ce sont les propos de Luigi De Vecchis, Président de Huawei Italie, à l’occasion de l’inauguration à Rome du nouveau centre de cybersécurité du géant chinois. Comme le précise Reuters, ces propos interviennent en pleine visite du secrétaire d’État américain Mike Pompeo en Italie.

L’intéressé est pour rappel l’un des architectes des sanctions imposées à Huawei. En juillet dernier, il annonçait par exemple la mise en place de restrictions des Visa américains accordés à « certains employés d’entreprises technologiques chinoises, comme Huawei, qui fournissent un soutien matériel à des régimes se livrant à des violations des droits de l’homme (…) ».

Pompeo en Italie pour du prosélytisme anti-Chine ?

En Italie, Mike Pompeo a notamment rencontré le Premier Ministre italien pour renforcer les liens commerciaux en cours avec les Etats-Unis, mais aussi mettre en garde le pouvoir italien contre les supposés risques de faire des affaires avec la Chine.

Sans vraiment le nommer, Huawei est visé par cette posture sécuritaire une nouvelle fois adoptée par l’émissaire de l’administration Trump. Mike Pompeo a ainsi enjoint Rome à « examiner soigneusement le risque que représentent les technologies » des entreprises affiliées au Parti communiste chinois, rapportait hier La Provence.

Source : Macau Photo Agency – Unsplash

« Je suis sans voix lorsqu’un pays de la taille des États-Unis attaque un autre pays en démolissant, par le biais d’accusations infondées, une entreprise de ce pays », s’est pour sa part exclamé Luigi De Vecchis, assurant que l’inauguration d’un centre de cybersécurité à Rome le jour même de l’arrivée de Mike Pompeo sur le sol italien n’est qu’un pur hasard de calendrier.

Le dirigeant de Huawei Italie a par ailleurs indiqué que la marque n’avait aucune intention de lâcher le marché italien. « Il est très peu probable que Huawei quitte le marché en raison de la situation actuelle », a-t-il affirmé. Selon Reuters, Huawei prévoit néanmoins de se diversifier pour mieux y tenir ses positions. La firme se développe notamment sur de nouveaux secteurs, comme celui de l’énergie.

Tirs croisés

Sur la 5G, la position italienne est pour le reste semblable à celle de nombreux autres pays européens, pris dans les tirs croisés de l’allié et partenaire américain d’une part, et de la Chine d’autre part. Les opérateurs transalpins seraient néanmoins en passe de tourner le dos à Huawei.

Début septembre, le directeur général de Telecom Italia expliquait notamment qu’il ne verrait aucun problème à devoir faire sans les équipements 5G de Huawei, si d’aventure le gouvernement italien choisissait (comme le Royaume-Uni) de bouter définitivement le géant chinois hors des enchères pour le réseau de cinquième génération.

Pour aller plus loin
5G : les antennes Huawei devraient être démantelées en France après 2028


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