Test de l’Insta360 X4 : une caméra 360 inégalée… en attendant la concurrence

Dans le monde des caméras 360 degrés, il y a Insta360. La phrase est courte, je sais, mais c’est à peu près tout. Même les habituels modèles chinois d’entrée de gamme sont introuvables sur les sites marchands traditionnels. Et GoPro alors ? Les fans attendent depuis plusieurs années une seconde version de la GoPro Max, dévoilée en 2019 et désormais largement dépassée. La marque assure travailler sur le projet, mais décale encore un peu plus chaque année son lancement. Selon les dernières rumeurs, DJI devrait quant à lui se lançait prochainement dans la bataille.

Il faut dire que les caméras 360 degrés sont des sacrés challenges techniques. En plus de la qualité d’image, du traitement des deux images, de l’autonomie et des fonctionnalités, ces produits demandent une application d’édition complète et surtout facile à utiliser par monsieur tout le monde.

Si 2025 sera peut-être l’année de la GoPro Max 2, 2024 est sans aucun doute celle de l’Insta360 X4, comme 2022 était celle de l’Insta360 X3 et comme 2020 était l’année de l’Insta360 X2. Eh oui, la marque chinoise s’est rapidement imposée comme l’unique offre complète et de qualité sur le marché des caméras 360 degrés grand public.

La X4 promet des images 8K, une stabilisation à toute épreuve, une autonomie améliorée de 67 %, montage par intelligence artificielle et une myriade de fonctionnalités et d’options de prises de vue. En voilà des buzzwords.

Nous utilisons cette caméra depuis plusieurs mois et nous avons un tas de choses à vous raconter. C’est parti pour notre test et avis complet de l’Insta360 X4.

Insta360 X4Fiche technique

Ce test a été réalisé avec une Insta360 X4 fournie par Insta360.

Insta360 X4Design et interface

Design

Les caméras 360 degrés d’Insta360 se distinguent par leur verticalité, et la X4 ne déroge pas à la règle. On retrouve un produit de 4,6 × 12,36 × 3,76 cm, qui a d’ailleurs pris un peu de poids par rapport à la X3 : comptez 203 g contre 180 g. À titre de comparaison, une caméra d’action pèse entre 150 g et 180 g.

Les deux lentilles sont logiquement situées en haut et de part et d’autre de la X4, l’écran est sur la partie basse de l’une des faces et le pas de vis se cache la tranche inférieure. Nous les détaillerons un peu plus tard, mais nous comptons quatre boutons physiques sur la caméra : deux sous l’écran et deux sur la tranche droite.

L’autre tranche cache quant à elle la trappe pour la batterie. Cette dernière est intelligemment pensée, puisqu’elle complète le châssis du produit. Enfin, les deux faces de la caméra abritent chacune une LED d’état et un microphone. On compte deux autres microphones sur les deux tranches de la X4.

Si la X4 est mis en avant comme étant faite pour l’action, la fragilité des deux lentilles et leur présence des deux côtés du produit rendent le tout particulièrement vulnérable. Et croyez-moi, vous et votre portefeuille n’avez pas envie de voir l’une des deux lentilles se fissurer.

Utilisateur de la GoPro Max pendant un temps, j’avais pourtant oublié ce problème de fragilité inhérent aux caméras 360 degrés. Mes premiers jours de test de la X4 me l’ont vite rappelé. Voici quelques exemples d’utilisation assez bêtes d’une caméra d’action, rendus plus compliqués avec une caméra 360°.

Après avoir filmé, je ne peux pas balancer vulgairement la caméra dans mon sac de randonnée, comme je pourrais le faire avec une caméra d’action classique. En plein combat de paint ball, je peux poser la caméra sur le terrain pour filmer tous les côtés de l’action, mais si quelqu’un poussait ou tirait par inadvertance sur la caméra ? Plus simple même, il est rare de pouvoir poser sereinement la caméra à même le sol, par peur qu’elle tombe de sa hauteur. Il faut donc penser à prendre le petit trépied avec soi.

La marque a pensé à deux solutions pour protéger sa caméra :

• des protège-objectifs transparents (fournis dans la boîte) : attention aux traces de doigts et aux gouttes d’eau qui peuvent ruiner toutes vos vidéos ;
• un capuchon d’objectif en silicone : à enfiler sur le haut de la caméra avant de la ranger, sans retirer les protège-objectifs, mais en faisant attention qu’aucune saleté ne soit logée dans le capuchon au risque de rayer les lentilles.

Les frictions que nous venons de décrire sont inhérentes à ce genre de produit et Insta360 fait son maximum pour les réduire. Il faut simplement en être conscient avant de se procurer une caméra 360°.

Si le reste de l’Insta360 X4 est rassurant de solidité, n’oublions pas la présence d’un bel écran tactile, qui nous fait lui aussi redouter une mauvaise chute. La caméra est étanche à 10 mètres, mais il vous faudra impérativement un boîtier dédié pour récupérer des plans exploitables — la réfraction de la lumière rend le stitching des deux lentilles sous l’eau très compliqué.

Rappelons, à toutes fins utiles, que les caméras 360° permettent de filmer tout ce qu’il se passe dans une scène (devant, derrière, sur les côtés, en bas et en haut), sans besoin particulier de cadrage. C’est ensuite à l’utilisateur de choisir les parties qui l’intéressent via l’application mobile ou ordinateur, que nous décrirons un peu plus tard dans ce test.

Interface

L’écran de la X4 est une belle réussite. Au-delà de passer de 2,29″ à 2,5″, il s’appuie surtout sur une interface on ne peut plus réactive, donc agréable à utiliser.

Habitués aux certaines lenteurs des interfaces des caméras GoPro, nous avons en effet été surpris par la fluidité de l’Insta360 X4. C’est simple, on se rapproche de l’expérience que l’on a avec un téléphone. Mieux, nous n’avons subi aucun bug ou redémarrage forcé de la caméra en plusieurs mois d’utilisation.

Pour aller plus loin
Caméras d’action (GoPro, DJI) : les meilleurs modèles d’Action Cam en 2024

Insta360 rejoint ici la fluidité des caméras d’action DJI et par extension, fait mieux que GoPro. Le changement de mode de prise de vue et la modification des paramètres vidéo (fréquence d’image et définition) sont bien plus rapides que chez les concurrence. Chaque clic ou appui fonctionne dans la seconde.

En plus de modifier les différents réglages et prises de vue, l’utilisateur peut profiter du retour de la caméra pendant la prise d’une vidéo et consulter les vidéos enregistrées. Il suffit d’ailleurs de faire glisser son doigt sur l’écran pour naviguer dans les contenus 360°.

Côté boutons physiques, on retrouve :

• un bouton d’allumage / d’extinction ;
• un bouton pour lancer / couper les vidéos ou prendre une photo ;
• un bouton pour changer de mode (bouton personnalisable) ;
• un bouton pour basculer du mode mono-objectif au mode 360 (bouton personnalisable).

Pressés longuement, certains boutons offrent des actions supplémentaires à l’utilisateur. Il est par exemple possible d’annuler et de supprimer rapidement la dernière vidéo lancée en restant appuyé sur le troisième bouton décrit plus haut. C’est très malin et c’est personnellement une option que j’aimerais voir sur plus de caméras de poche.

En plus d’être fiable, l’interface est franchement bien pensée. On peut contrôler la caméra via des commandes vocales en anglais (option disponible chez la concurrence), mais également lancer une vidéo en faisant un signe de la main. Cette commande gestuelle a étonnamment bien fonctionné lors de nos tests, même si nous n’avons pas encore le réflexe de l’utiliser.

On regrette simplement l’absence d’un raccourci (via un des boutons) pour retourner rapidement à l’écran principal.

Insta360 X4Facile à utiliser ok, mais le recadrage ?

Un sacré choix d’accessoires

Si la forme et la taille du produit rendent la X4 plus compliquée à installer que les caméras d’actions habituelles, Insta360 propose une floppée d’accessoires, bien pensés car ciblés sur des catégories de sport.

Ces accessoires sont souvent renouvelés, si bien que l’on s’y perd pour trouver la bonne version. Je pense par exemple aux nombreux packs suggérés à l’achat : plongée, moto pour guidon, moto MultiView, moto MultiView ultime, vélo, vélo de route, luxe, endurance, « No Drone No Problem », visite virtuelle, créateur, snowboard, ski… Sûrement répandue en Asie, cette technique de vente est assez déroutante tant les options sont innombrables et peu claires.

Il est bien entendu possible d’acheter des accessoires à l’unité. Au-delà des habituelles perches, poignées, trépieds et télécommandes, on trouve des supports compatibles avec les compteurs de vélo, des accessoires pour les planches de surf, des supports de voiture à triple ventouse (pour donner un effet drone), des accroches pour rétroviseurs ou même une fixation sur les cordes des sports nautiques comme le wakeboard ou le kitesurf.

Certains de ces accessoires sont uniques sur le marché et leur effort de conception se reflète logiquement dans le prix. Au moins, il y en a pour tous les goûts.

Toujours pour tirer parti de l’effet drone permis par les caméras 360°, la marque offre même une perche extensible en carbone de 3 mètres. Nous avons pu l’essayer et, franchement 3 mètres, c’est grand. L’effet drone est plus que garanti ici, mais vous ne passerez pas inaperçu.

Bref, il faudrait presque un petit article dédié aux principaux accessoires de l’Insta360 X4, comme nous avions pu le faire pour le kit d’accessoires GoPro Creator Edition.

Une fois fixée, la caméra peut se retrouver hors de portée. Les voyants lumineux, disposés des deux côtés de la X4, permettent alors de vérifier en un coup d’œil qu’elle est bien en train d’enregistrer. L’utilisateur peut lancer une vidéo à la voix, avec un signe de la main ou via l’application. Eh justement, il est désormais l’heure de parler de cette dernière.

À chacun sa méthode de montage

Les caméras 360° rendent la capture de vidéos on ne peut plus simple : puisque l’utilisateur n’a pas à se soucier du cadrage, il lui suffit de fixer la caméra et de lancer la vidéo. Le travail se fait par la suite. Il faut en effet recadrer la vidéo pour choisir l’angle voulu pour chaque passage. C’est ici qu’entrent en jeu les nombreux outils de recadrage d’Insta360.

Déjà, il est possible de tricher dans certains cas en choisissant un mode spécial avant de lancer la vidéo : le mode Me. Cette fonctionnalité dispense de recadrage en vous plaçant comme sujet principal et en essayant donc de vous centrer quoi qu’il arrive. Ce mode se trouve dans le menu « lentille unique » de la caméra et nécessite une perche à selfie pour fonctionner. Il est possible de choisir le ration (16:9 ou 9:16) avant de lancer l’enregistrement. La qualité d’image est plafonnée ici au 4K.

Cette première méthode est clairement à conseiller aux vloggeurs en herbe.

Vient ensuite l’approche classique, à savoir le montage sur logiciel : c’est l’utilisateur qui détermine, après avoir filmé, la partie de la vidéo qu’il veut montrer à chaque instant. D’une seconde à l’autre, il peut basculer d’un angle à son opposé pour montrer un fait marquant, ou tout simplement ajuster légèrement un angle pour garder le sujet principal au centre de l’image. Le tout se fait en ajoutant ces fameuses keyframes.

Rappelons que le recadrage et l’export d’une vidéo 360° est possible en 16:9 ou en 9:16 : tout le monde est servi.

La prévisualisation permet de naviguer sur tous les angles de chaque vidéo, puis de mettre en avant les plus intéressants. C’est bien là tout l’intêrêt des caméras 360°. Le nerf de la guerre est alors le logiciel de montage : il faut un outil simple à utiliser pour les débutants, exhaustif pour les utilisateurs intensifs, le tout en restant fluide pour ne gâcher l’expérience.

À ce jeu, je crois bien qu’Insta360 a gagné. Sur téléphone, la marque propose une application complète, fluide et simple d’utilisation. Sur ordinateur, elle met à disposition un logiciel équivalent, gratuit.

L’élément le plus important à bien maîtriser, selon nous, est la transition. Si vous décidez de mettre deux points clés à plusieurs secondes d’écart, le passage entre la première position et la seconde position va être étalé sur les secondes en question. Il est cependant possible de changer de mode de transition, pour qu’elle soit plus brusque ou qu’elle passe par telle ou telle direction.

Nous ne rentrerons pas dans les détails de l’application mobile ou du logiciel, au risque de transformer ce test en tutoriel. Retenez que l’expérience est plaisante, du moins pour du montage. Si elle demande un léger temps d’adaptation sur mobile, la version ordinateur offre logiquement plus de clarté et de précision avec la taille de l’écran, la souris et les raccourcis clavier. Les deux versions du logiciel permettent de « tracker » (suivre automatiquement) un sujet pour faciliter le travail de recadrage. Un petit carré vert s’affichait par exemple sur moi dans les vidéos où je tenais la perche, et il suffisait de cliquer dessus pour lancer le suivi. Ce dernier a toujours très bien fonctionné et il est possible de repasser par dessus avec des images clés.

Aussi, la marque a pensé aux utilisateurs habitués au montage vidéo en proposant un pluglin Adobe Premiere, histoire de recadrer ses séquences 360° directement dans ledit logiciel.

L’application mobile offre tout un tas d’options pour le montage et le recadrage. Il est possible de ralentir ou d’accélérer la vidéo, de modifier les couleurs, d’appliquer des transitions, de rajouter du flou de mouvement, de geler une image… et même d’ajouter en surimpression des données provenant de votre téléphone, de votre montre connectée ou de votre compteur vélo. Via différents templates, l’utilisateur pourra donc afficher la vitesse qu’il avait, sa fréquence cardiaque, la distance parcourue et bien d’autres métriques. Étant en plein dans cette cible d’utilisateurs, je ne peux que souligner ces efforts d’intégration.

Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Rassurez-vous, en se concentrant sur le principal, quelques minutes suffisent pour préparer et exporter une vidéo, dans l’idée de la partager rapidement à ses proches ou sur les réseaux sociaux. De temps à autre, la marque n’hésite d’ailleurs pas à revoir complétement son application pour améliorer l’expérience. Insta360 renvoie ici l’image d’une marque en pleine expansion et qui ne se repose pas sur ses lauriers.

À noter que l’application mobile Insta360 offre aussi un mode d’édition par intelligence artificielle. Pour avoir joué avec cette option sur plusieurs vidéos, je dois bien avouer que je m’attendais à moins bon. Dans les faits, l’application comprend les scènes (vue avant type selfie, vue arrière type paysage, présence d’animaux ou d’autres personnes…) et bascule assez dynamiquement entre ces plans. L’application n’hésite pas à ajouter des effets de mouvements et des transitions franchement séduisantes.

Si je préfère monter mes vidéos de mon côté pour choisir les moments précis à mettre en avant, je conseille aux autres utilisateurs de jeter un coup d’oeil à ce mode d’édition IA, quitte à garder le meilleur er jeter le moins bon par la suite.

Enfin, mention spéciale aux dizaines d’effets disponibles dans l’application. Certains demandent un minimum de préparation et affichent des instructions à suivre, d’autres s’appliquent rapidement sur des plans existants. Globalement, ils rendent très accessibles des effets qui demanderaient en temps normal beaucoup de temps et de maîtrise des logiciels de montage.

On parle de remplacement de ciels, d’effets bullet time, de changement d’horizon, de clonage et même d’effets IA à la Cyberpunk. Pour avoir jouer quelques dizaines de minutes avec (il faut envoyer les fichiers sur les serveurs et attendre un peu le temps du traitement), j’ai été assez bluffé par les résultats. Avec un peu de patience et des bonnes vidéos de base, les effets pourront être utilisés dans un montage plus global.

Voici quelques unes de nos oeuvres. Nous avons laissé les musiques automatiquement proposées par le montage. Attention les yeux, attention les oreilles.

Ces modes dits « Shot Lab » sont gratuits et donnent vraiment envie d’utiliser sa caméra Insta360.

Insta360 X4Qualité vidéo : mais avec qui la comparer ?

Insta360 explique que sa caméra X4 offre « la meilleure qualité d’image jamais vue » avec une définition 8K et une « nouvelle puce IA de 5 nm ». Bon, reprenons. Pour la puce de 5 nm, on est bons, et c’est ce qui explique en partie la fluidite de l’interface.

Pour ce qui est de la 8K, la marque prend en compte les deux lentilles. Dans les faits, retenez qu’une vidéo 8K sur la X4 sera exportée en équivalent 4K en 16:9. Ne vous méprenez pas, c’est une très belle avancée dans le monde des caméras 360 degrés. Et c’est d’ailleurs une des majeures différences avec l’Insta360 X3. La vieillissante GoPro Max était quant elle plafonnée à un (désormais médiocre) 1080p une fois les vidéos exportées.

Dans ce mode 8K, la X4 peut atteindre 30 images par seconde. Ceux qui veulent réaliser de petits ralentis devront se tourner vers le mode 5,7K, qui débloque les 60 images par seconde, pour un export en 2,7K. Là aussi, beau progrès de la marque.

Et alors, côté qualité vidéo, ça donne quoi cette X4 ? Insta360 maîtrise son sujet et c’est indéniable. Le mode automatique offre de très belles vidéos aux couleurs chatoyantes que l’on connaît des caméras d’action. Si les bords de l’image courbés et moins détaillés trahissent la provenance des vidéos (une caméra 360°), les utilisateurs classiques seront plus que conquis par le rendu final, surtout si ce dernier est simplement partagé sur les réseaux sociaux ou stocké sur un téléphone. Regardez donc à 02:45 de la vidéo ci-dessous.

En d’autres termes, je n’aurai aucun problème à intégrer ces vidéos dans des montages qui contiennent des plans d’autres caméras d’action.

Le mode HDR est quant à lui à utiliser avec précaution tant il peut sauver des plans et en gâcher d’autres, en fonction des différences de lumières. Après quelques essais en début de test, nous avons préféré filmer en mode classique par la suite.

Voici justement un florilège de mes meilleures vidéos d’été 2024. Précisons que cette vidéo de test a pour premier objectif de vous montrer des images produites par la caméra, et non de mettre en avant toutes les capacités créatives qu’elle offre. En d’autres termes, le montage que je vous offre est très basique et abuse des transitions entre les deux lentilles.

Attention, plus la définition est élevée, plus les vidéos sont lourdes. Les 256 Go de base de mon MacBook Air M2 n’ont pas tenu longtemps face aux poids des vidéos 8K de l’Insta360 X4. Il va falloir faire du tri, et souvent. Le juste milieu proposé par la marque est le mode 5,7K+, positionné entre le 8K et le 5,7K. Assez pour se rapprocher un maximum de la qualité du premier et de la légereté du second.

Retenez qu’il faudra choisir le mode 8K ou 5,7K+ pour garder une image détaillée. Nous déconseillons les autres modes, sauf dans le cadre de ralentis.

En présence de faible luminosité, la caméra vous suggère de basculer en mode 5,7K, et il faut l’écouter. Encore une fois, la caméra nous a surpris en faisaint mieux que la GoPro Hero 13, tant sur la stabilisation (nous y reviendrons) que sur la qualité des images.

On ressent cependant parfois les limites de la plage dynamique inhérent à un si petit produit (donc capteur), mais sans se retrouver avec des vidéos complètement gâchées, du moins en pleine journée avec de la lumière. Je pense par exemple à ce passage en moto à 06:20 de la vidéo, avec un ciel bien cramé. Les vidéos capturées par notre GoPro Hero 13 Black au même moment ont mieux géré ces apparitions du ciel entre les arbres.

Caméra d’action ou caméra 360° ?

Cette comparaison avec la GoPro est volontaire, mais bête, puisque ces deux produits s’adressent à deux utilisations différents, donc à deux cibles différentes. Tout dépend de l’usage. Les caméras d’actions profiteront d’images légèrement plus précises, tout en offrant un produit plus robuste, et les caméras 360° permettent une créativité accrue, moins de prise de tête pendant le tournage et un champ de vision bien plus large. En tendant une perche, une caméra 360° vous cadrera de la tête au pied, alors qu’une caméra d’action sera concentrée sur votre buste.

Si nous déconseillons sans surprise l’Insta360 X4 pour quelqu’un qui cherche une simple caméra d’action, ceux qui veulent une caméra 360° seront bien contents d’apprendre que la X4 peut également dépanner en mode lentille unique. Reste que la forme de la X4 la rend plus compliquée à utiliser dans des scénarios d’action, en plus d’être bien plus fragile qu’une GoPro. Concernant la qualité vidéo ici, les dernières caméras d’action GoPro ou DJI gardent l’avantage.

On remarque à 03:06 de notre vidéo l’exemple, parfait du problème de saleté des lentilles (traces de doigt), de double explosition des lentilles (une vers le haut au soleil et une vers la bas moins exposée) et de stitching (l’assemblage automatique des deux vidéos).

Eh oui, même si la caméra enregistre à 360°, il est toujours mieux de lui faciliter le travail en limitant ses mouvements, c’est-à-dire en évitant de trop changer l’angle des lentilles. C’est en faisant attention pendant le tournage que la qualité finale de la vidéo sera meilleure. Il faut aussi faire en sorte de tenir la caméra d’une manière à ce que le sujet ne soit pas proche de la ligne de stictching. Enfin, nous le répétons une nouvelle fois : attention aux traces de doigts et aux gouttes d’eau sur les lentilles. Les néophytes risquent rapidement de se retrouver avec des vidéos gâchées par l’un ou plusieurs de ces problèmes.

Qualité audio

Et le son alors ? Nous avons été là aussi agréablement surpris. J’ai toujours pu entendre très clairement mes propos et ceux de mes compagnons dans mes différentes vidéos type vlog, c’est à dire avec la caméra fixée au bout d’une perche. À 03:58 par exemple, avec un faible vent, tout le monde est parfaitement audible.

La vitesse plus élevée à moto est bien géré par la réduction du bruit de vent, que nous avons laissé en mode automatique pour toute la durée du test.

Un mode stéréo est disponible pour le vlog et il est d’ailleurs possible de connecter ses AirPods à la X4 pour enregistrer le son.

Stabilisation

Les vidéos enregistrées par l’Insta360 X4 sont bien entendu stabilisées. Pour avoir utilisé toutes les caméras d’action GoPro et DJI ces dernières années, je suis plus que satisfait du travail de stabilisation de la X4. Il faut dire qu’Insta360 a l’avantage de recadrer autant qu’il le souhaite grâce au format 360° des vidéos. C’est aussi pour cela que la stabilisation reste excellente en conditions de faible lumière, là où les caméras d’action classique ont bien plus de peine.

Bref, les conducteurs fous ou les fans de VTT n’auront aucun problème de tremblements sur leurs vidéos.

La forme longiline de la caméra la rend cependant parfois plus compliqué à installer et subit ainsi plus de vibrations qu’avec une caméra d’action classique. Certains passages techniques en gravel ont par exemple gardé quelques secousses à l’image.

Insta360 X4Les autres modes

À l’instar des caméras d’action, l’Insta360 propose d’autres modes que la vidéo. On retrouve les habituelles options photo, intervalle, rafale, Time Lapse et consorts Star Lapse et Time Shift, mais aussi des options d’enregistrements programmés et d’enregistrements en boucle.

Nous n’avons pas testé ces modes, à l’exception d’un ou deux Time Lapse — rien de particulier à signaler.

Insta360 X4Une autonomie confortable

L’Insta360 X4 embarque une batterie de 2 290 mAh, contre 1 800mAh pour la X3. La marque annonce un temps d’enregistrement de 135 minutes en 5,7K à 30 images par seconde, ce qui serait 67 % de plus que la X3.

Nous avons mené ce (bête) test et sommes tombés sur un résultat de 143 minutes, avec l’écran en veille la majorité du temps. Pour être un peu plus dans le concret, sachez que nous avons pu enregistrer un set DJ de cinquante minutes, d’affilée et en intérieur, sans surchauffe de la caméra en 5,7K à 30 images par seconde.

En 8K à 30 images par seconde, Insta360 annonce 75 minutes d’autonomie, contre 70 minutes d’après nos tests. Cette définition élevée fait logiquement chauffer plus vite la caméra, mais rappelons que ces produits sont majoritairement utilisés pour de multiples courtes vidéos, plutôt qu’en un seul bloc d’une heure d’enregistrement.

Pour vous donner un exemple d’utilisation rélle : l’Insta360 X4 est passée de 79 % à 47 % après une heure de moto, pendant laquelle nous avons filmé en 8K un total de 11 minutes de vidéo. La caméra était en permanence connectée au téléphone pour afficher la prévisualisation et pour récupérer les données GPS.

En sortie randonnée de trois jours, la caméra a largement survécu à mon utilisation sporadique de quelques vidéos ici et là. Elle a terminé les trois jours avec 40 % d’autonomie restante et quelques 17 minutes de vidéo, sans trop de consultation des vidéos sur la caméra ou de connexions à l’application.

Et oui, lorsque vous connectez la caméra à votre téléphone pour monter des vidéos, sa batterie est mise à rude épreuve. Notre Insta360 X4 a par exemple perdu 25 % d’autonomie en un peu plus de 30 minutes de montage.

On conseillera toujours aux utilisateurs les plus intensifs de passer à la caisse en ajoutant une batterie supplémentaire, vendue plus de 50 euros tout de même.

Bonne nouvelle, lors de nos tests, la caméra mettait tout juste 59 minutes à se recharger entièrement. C’est un très bon point pour les têtes en l’air.

Insta360 X4Prix et date de sortie

L’Insta360 X4 est disponible au prix de 559,99 euros, là où l’Insta360 X3 avait été lancée à 540 euros — et désormais proposée autour de 430 euros.

Rappelons que la marque propose une multitude de packs avec des accessoires selon vos besoins et votre sport de prédilection. Il est bien évidemment possible de les sélectionner à l’unité.