Concurrence, pénurie… Intel sort 5,4 milliards pour produire plus de semi-conducteurs

Intel grossit encore sur le marché du semi-conducteur

 
Intel veut se diversifier, gagner en compétences et en capacité de production dans le cadre de son ouverture aux commandes de puces extérieures. Pour ce faire, le groupe vient de signer le rachat de l’Israélien Tower Semiconductor pour 5,4 milliards de dollars.
Intel vient d’officialiser l’acquisition de l’Israélien Tower Semiconductor pour 5,4 milliards de dollars // Source : Ryan – Unsplash

C’est officiel, Intel met la main sur le fabricant de puces israélien Tower Semiconductor. Ce rachat, officialisé aujourd’hui par Intel, avait été ébruité par le Wall Street Journal, dont les informations avaient rapidement été relayées par le site spécialisé Engadget. L’acquisition de Tower Semiconductor a notamment pour objectif de donner un coup de fouet à l’activité de fondeur indépendant dans laquelle Intel s’est engagé sous l’égide de la division Intel Foundry Services.

En mars 2021, en pleine pénurie mondiale de semi-conducteurs (pénurie qui pourrait commencer à se résorber), Intel annonçait en effet ouvrir ses fonderies aux commandes de puces extérieures. L’acquisition de Tower Semiconductor, justement spécialisé dans la fabrication de puces, s’inscrit dans cette nouvelle stratégie. Ce rachat devrait permettre à Intel d’accroitre ses capacités de production de semi-conducteurs… tout en touchant un plus large éventail de clients.

Tower Semiconductor un colosse israélien

Valorisé à auteur de 3,6 milliards de dollars, Tower Semiconductor est plutôt bien positionné sur le marché du semi-conducteur. La firme fabrique différents types de puces pour des clients issus de secteurs variés (constructeurs automobiles, fabricants de dispositifs médicaux, fabricants d’équipements industriels…). Elle est par ailleurs implantée en Israël, en Italie, aux États-Unis et au Japon, où elle fabrique des puces à partir de wafers de 150, 200 et 300 mm.

Reste que le fabricant israélien ne s’appuie pas sur des procédés de gravure à la pointe de la technique. Son site officiel évoque par exemple une finesse de gravure allant de 45 à 65 nm. Pour rappel, Intel exploite actuellement un protocole de gravure en 10 nm, tandis que TSMC, premier fondeur indépendant au monde, exploite notamment le node 4 nm.

Ce n’est donc pas chez Tower Semiconductor qu’Intel prévoirait de graver les futures puces de Qualcomm, par exemple, mais les clients du groupe israélien ne requièrent pas une importante finesse de gravure pour leurs commandes : ils recherchent avant tout une production régulière, fiable et en grands volumes.

Quand Intel allonge les billets…

Comme le souligne Engadget, ce n’est pas la première fois qu’on entend parler d’un rachat de ce type pour Intel. L’été dernier, le géant américain aurait notamment cherché à acquérir GlobalFoundries pour quelque 30 milliards. L’ancien fondeur d’AMD avait néanmoins préféré opter pour une introduction en bourse, laissant ainsi les projets d’Intel tomber à l’eau.

Rappelons qu’Intel investit aussi massivement dans l’extension de ses propres capacités de production. La firme a par exemple lancé la construction de deux usines de semi-conducteurs en Arizona pour 20 milliards de dollars. Quelques mois plus tard, Intel annonçait par ailleurs un autre projet d’usine, cette fois dans l’Ohio… et avec une ambition clairement affichée : en faire « le plus grand site de fabrication de semi-conducteurs de la planète ».


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