Incapable de rivaliser sur l’IA, Intel va licencier quasiment 19 000 personnes d’ici à la fin de l’année

C’est le début d’une lente descente aux enfers pour Intel. Alors que l’entreprise est emmêlée dans une polémique sur ses processeurs de 13 et 14 générations, côté RH, la situation est encore pire. Lors du bilan trimestriel de l’entreprise, le PDG a annoncé un plan d’économie de 10 milliards de dollars qui va majoritairement se faire sur le dos des salariés puisque la firme a annoncé vouloir réduire ses effectifs de 15 %, relève The Verge.

Actuellement, Intel emploie environ 125 000 personnes à travers le monde. Une réduction de 15 % de sa force de travail signifie donc qu’environ 19 000 personnes vont se retrouver à la porte. C’est le plus gros plan de licenciement auquel l’industrie du numérique a dû faire face ces dernières années. Plus que les 14 000 de Tesla annoncés en avril dernier, plus que les 12 000 de Google en 2023 et plus que les 10 000 de Microsoft la même année. Seuls Meta et Amazon battent ce triste record, mais en raison de plusieurs vagues de licenciement successif.

L’IA coûte trop cher

La raison derrière cette décision « douloureuse » selon Pat Gelsinger, PDG d’Intel ? Le retard qu’a pris l’entreprise dans le domaine de l’IA. « Nos revenus n’ont pas augmenté comme prévu et nous n’avons pas encore tiré pleinement parti des grandes tendances, telles que l’IA », avoue le PDG de l’entreprise. Contrairement à Nvidia ou même AMD, Intel n’a pas encore fait son trou dans ce secteur, malgré des investissements conséquents.

Pour aller plus loin
Intel est prêt à produire des puces pour AMD et Nvidia

Car le gros des pertes chez Intel ne se situe pas du côté du marché des PC et des serveurs, mais est plutôt dû à des investissements massifs dans ses fonderies. En mettant un coup d’accélérateur sur la production de puces capables d’offrir des fonctionnalités d’IA, Intel a creusé son déficit, avec l’espoir que cet effort paye dans un second temps.

Attaqué de tous les côtés

Il faut dire que l’entreprise est prise d’assaut de tous les côtés. Après la bascule d’Apple sur des processeurs ARM c’est au tour de Microsoft d’abandonner l’architecture Intel avec ses nouveaux ordinateurs Surface. Le reste de l’industrie du PC devrait d’ailleurs suivre bientôt. Du côté des produits x86/x64, les derniers processeurs d’Intel ont très mauvaise réputation alors que AMD profite justement du trou d’air que traverse de son concurrent historique.

Dans sa lettre adressée aux employés, Pat Gelsinger indique que la réduction des coûts devra s’opérer avant la fin de l’année 2024 et qu’un plan de départ volontaire sera mis en place dans les prochains jours.