Intel révèle quatre défaillances majeures de ses processeurs Arrow Lake et promet des correctifs de performance

 
Intel vient d’admettre dans un nouveau billet de blog les difficultés majeures rencontrées avec sa série de processeurs Core Ultra 200S. Le géant des semi-conducteurs détaille quatre problèmes critiques qui ont significativement impacté les performances de ses puces Arrow Lake, particulièrement en situation de jeu, tout en promettant des correctifs substantiels.

La situation est d’autant plus délicate que les performances gaming d’Arrow Lake s’étaient déjà révélées inférieures à celles de la génération précédente Raptor Lake, un fait qu’Intel avait d’ailleurs anticipé lors du lancement en octobre. Et cela malgré des prix très élevés qui ont probablement plombé les ventes.

L’entreprise avait alors justifié cette régression par une priorité donnée à l’efficacité énergétique pour les jeux, tout en promettant des gains de performance dans les charges de travail multicœurs. Si cette dernière promesse a été tenue, les tests des Core Ultra 9 285K et Core Ultra 5 245K (remplaçants des Core i9 14900K et Core i5 14600K) ont révélé des écarts importants entre les performances annoncées par Intel et celles constatées par les testeurs. Ils font ainsi pâle figure face à l’AMD Ryzen 7 9800X3D, qui se montre beaucoup plus rapide dans de nombreux domaines.

Les puces Arrow Lake souffrent de plusieurs problèmes

Le premier problème majeur identifié concerne l’absence d’un package PPM (Power Performance Management) dans Windows. Ce composant essentiel, comparable à un pilote contrôlant les fréquences d’horloge et d’autres paramètres temporels, n’avait pas été programmé pour une mise à jour Windows en temps voulu. Cette omission a engendré une cascade de dysfonctionnements : comportements erratiques du processeur, variations importantes dans les benchmarks, performance monocœur réduite, et pics de latence mémoire inattendus. Intel confirme que la mise à jour Windows KB5044384 contient désormais ce profil, permettant de récupérer jusqu’à 30 % des performances perdues.

Le deuxième problème critique concerne l’Application Performance Optimizer (APO), un outil crucial pour la gestion des threads sur l’architecture hybride d’Intel. Cette architecture, utilisée depuis quatre générations de processeurs, combine des cœurs haute performance (P-cores) et des cœurs efficaces (E-cores). Sans le PPM, l’APO ne pouvait fonctionner correctement, causant une perte de performance pouvant atteindre 14 % dans les jeux. Bien que peu de testeurs n’utilisent l’APO lors des évaluations initiales, son bon fonctionnement est crucial pour les utilisateurs finaux.

Un troisième problème, plus spécifique, concerne un conflit entre Windows 11 24H2 et le service anti-triche Easy Anti-Cheat d’Epic Games. Bien que ce problème semble plus lié au système d’exploitation qu’aux processeurs eux-mêmes, il a affecté de nombreux jeux populaires comme Fortnite. Epic Games a depuis publié une mise à jour corrective distribuée aux développeurs.

Le dernier problème majeur concerne les constructeurs de cartes mères. Durant la période de test, les mises à jour BIOS se sont multipliées, révélant des incohérences importantes dans la configuration des processeurs Core Ultra 200S. Des paramètres critiques comme le Resizable BAR, l’Intel APO, la fréquence du ring bus, le ratio du contrôleur mémoire et les limites de puissance ont été appliqués de manière inconsistante. Ces problèmes ont entraîné des latences mémoire jusqu’à deux fois supérieures aux valeurs attendues et des variations importantes dans les performances.

Intel assure avoir corrigé le tir et prévoit déjà d’autres mises à jour

Intel affirme que la plupart de ces problèmes sont désormais résolus grâce à la mise à jour Windows KB5044384 et aux derniers BIOS harmonisés. Cependant, certains problèmes persistent, comme celui du ring clock variable observé sur certaines cartes mères MSI, soulevant des questions sur la coordination entre Intel et ses partenaires.

La société annonce également de nouvelles améliorations via une mise à jour firmware prévue pour fin janvier, incluant le microcode 0x114. Ces modifications seront présentées en détail lors du CES 2025, où Intel promet de démontrer les gains de performance obtenus.

Cette situation soulève néanmoins des questions importantes sur le processus de validation d’Intel. Comment des problèmes aussi fondamentaux ont-ils pu passer inaperçus avant le lancement commercial ? La réponse viendra peut-être en janvier, lorsque les testeurs pourront vérifier si ces correctifs permettent aux processeurs Arrow Lake d’atteindre enfin leur plein potentiel face à la concurrence croissante d’AMD, notamment face aux performants Ryzen 7 9800X3D pour le gaming et Ryzen 9 9950X pour la création de contenu. En attendant, les utilisateurs actuels d’Arrow Lake sont invités à mettre à jour Windows et leur BIOS pour bénéficier des premières améliorations de performance.


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