Lorsque JBL lance à l’été 2021 le casque JBL Tour One, la marque nourrit de réelles ambitions de concurrencer, sinon dépasser les références du marché que sont les casques Bluetooth avec réduction de bruit de Sony et Bose. Sur le papier, rien ne s’y oppose, tant JBL possède l’expertise nécessaire à la fois au niveau du développement des transducteurs, que de l’amplification. Pour autant, le JBL Tour One s’est avéré une déception, en raison de qualités acoustiques trop limitées. Scène étroite, étagement des plans sonores brouillon, énergie inégalement répartie du grave à l’aigu… il fallait réviser la copie. C’est chose faite avec le JBL Tour One M2, qui délivre un son de haute qualité et dispose de fonctions intéressantes. Enfin, pas toutes…
Fiche technique
Ce test a été réalisé avec un casque fourni par le constructeur.
Design
Le JBL Tour One M2 est un casque circumaural articulé. Ses oreillettes sont ainsi équipées de mousses à mémoire de forme qui entourent l’oreille et reposent directement sur le crâne.
Le confort de port est tout bonnement excellent. Le contact est doux, les mousses des coques et de l’arceau très tendres, tandis que la pression exercée est parfaitement dosée. On sent immédiatement que ce casque est conçu pour de très longues sessions d’écoute. En outre, il est léger et l’inertie engendrée par les mouvements de tête rapides est négligeable. Difficile de faire plus agréable à porter.
Le JBL Tour One M2 dispose d’une zone tactile sur l’oreillette droite, qui permet de gérer la lecture musicale et les appels. Sur cette même coque se trouve le bouton de mise sous tension et d’appairage Bluetooth, deux boutons de gestion du volume, ainsi que l’entrée analogique mini-jack 2,5 mm (câble fourni). La coque gauche hérite elle d’un bouton de gestion de l’ANC et du mode transparence, ainsi que du port de charge USB-C.
La qualité d’assemblage est excellente, notamment les articulations qui n’émettent aucun bruit disgracieux lorsqu’on fait pivoter les coques.
Usage et application
On tâtonne nécessairement au début pour prendre ses marques entre boutons physiques et zone tactile. J’ai dû me discipliner pour ne pas poser mes doigts sur la zone tactile au moment d’ajuster le volume d’écoute, ou encore d’éteindre le casque à cause du bouton de mise sous tension monté sur glissière. Une fois l’habitude prise, les différentes commandes sont agréables à utiliser. Une pression sur le panneau tactile met la lecture en pause, deux pressions passent à la piste suivante, et trois à la précédente. Une pression prolongée invoque l’assistant vocal du smartphone.
Comme chaque contact est accompagné d’un son de confirmation, on est toujours certain de la commande envoyée. Et si vraiment on ne s’habitue pas à la sensibilité du panneau tactile, il est possible de le désactiver totalement.
L’application JBL Headphones
JBL propose une app compagnon, JBL Headphones, pour ajuster les réglages et activer certaines fonctions du JBL Tour One M2.
- Spatial sound : ce mode augmente, selon le fabricant, l’immersion sonore, en fonction du type de contenu écouté (musique ou film). Ne tournons pas autour du pot, les résultats sont décevants : hormis une égalisation des sons médium, pas bien heureuse, on ne profite d’aucune spatialisation convaincante, même en jouant des titres en Dolby Atmos ou en 360 Reality Audio. Bref, c’est bien mieux sans.
- Smart Talk : cette fonction permet de mettre automatiquement la musique en pause et d’activer le mode transparence pour tenir une conversation sans ôter le casque.
- Lorsque le mode est actif, il suffit de parler quelques secondes et les microphones s’activent. La musique reprend au choix dès que la conversation s’interrompt, après 5, 10 ou 20 secondes.
- Voice Aware : ce mode permet d’entendre sa propre voix pendant les appels, par le biais des microphones intégrés, avec une intensité ajustable.
- Amplification sonore personnelle : comparable au mode ambiant/transparent qui permet d’entendre autour de soi, ce mode se focalise sur les sons médiums et amplifie tout particulièrement les voix, avec un réglage de gain manuel.
- Égalisation dynamique à faible volume : ce mode renforce simplement l’intensité des sons graves. C’est plutôt bien fait et l’égalisation varie dynamiquement à mesure qu’on pousse le volume, jusqu’à disparaître totalement vers 50 % et au-delà. Un loudness à l’ancienne, directement sorti des années 80 en somme.
- Personi-Fi : cette fonction analyse l’audition de l’utilisateur et adapte la courbe de réponse du casque en fonction. En pratique, on doit presser longuement un bouton que l’on relâche lorsqu’on entend plus le son joué. Pour mener le test à bien, j’ai dû indiquer ne plus entendre certains sons, alors que je les entendais encore un peu, sans quoi il n’était pas possible de passer au son suivant. Au final, la personnalisation consiste en un renforcement des sons médiums et aigus et déséquilibre la signature du JBL Tour One M2. À éviter.
- Égaliseur : jusqu’à 12 points d’ajustement peuvent être déplacés en fréquence et en volume pour personnaliser le son du casque.
Connexion multipoint
Le contrôleur Bluetooth du JBL Tour One M2 est compatible avec la norme 5.3 et potentiellement avec le Bluetooth Audio LE. Pour autant, cette liaison basse consommation n’est pas utilisée pour la transmission du son, mais seulement pour gérer les paramètres du casque via son app. L’audio est donc transmis par le biais des codecs SBC ou AAC. La connexion Bluetooth est multipoint et le JBL Tour One M2 peut être associé simultanément à deux appareils. Le protocole Google Fast Pair est supporté et le casque se signale ainsi au smartphone Android le plus proche lors de l’appairage. Pour ne rien gâcher, la connexion est stable au travers d’une cloison et d’un plancher en bois, jusqu’à 10 mètres.
Quant à la latence, elle est de 217 ms en liaison SBC et de 222 ms en AAC. Il en résulte un décalage perceptible avec les jeux vidéos, le son arrivant légèrement après l’image. En revanche, aucun problème pour les vidéos, smartphones et ordinateurs synchronisant automatiquement image et son.
Réduction de bruit active
La réduction de bruit active donne de bons résultats, supérieurs au précédent modèle, même si le JBL Tour One M2 reste en deçà de l’isolation offerte par les meilleurs casques Sony et Bose.
Plus concrètement, l’ANC se concentre essentiellement sur le registre des basses fréquences. Ainsi, en voiture, les bruits de roulement sont considérablement réduits, mais pas celui de la ventilation. Dans un tramway, les bruits métalliques d’aiguillages sur la voie restent très audibles. Dans une salle d’attente, les conversations et les rires percent et perturbent l’écoute musicale, sauf à écouter assez fort (50 % du volume et au-delà). L’app propose d’ajuster l’intensité de l’ANC, mais il n’y a aucun intérêt à en diminuer l’intensité.
Audio
Outre la liaison Bluetooth, le casque JBL Tour One M2 peut être écouté par le biais de son entrée ligne mini-jack 2,5 mm (câble fourni). Deux scénarios sont possibles : soit on éteint l’alimentation du casque et dans ce cas c’est la source filaire qui alimente directement les transducteurs (mode passif), soit on allume le casque et dans ce cas le signal entrant est numérisé et traité par l’amplificateur embarqué (mode actif). Bonne nouvelle, la signature sonore change très peu entre Bluetooth et entrée ligne passive : tout au plus perçoit-on un peu plus de haut-grave et, selon la source analogique, un surcroît global de punch. Ainsi, même batterie épuisée, le JBL Tour One M2 peut être utilisé avec son câble et délivre un son équivalent à celui obtenu en Bluetooth.
En revanche, pas d’écoute en mode USB, car le casque s’éteint lorsque la batterie est en charge.
Des transducteurs ultra-sensibles
JBL communique quelques informations intéressantes sur ses transducteurs. Ils possèdent une sensibilité de 117 dB pour 1 mW de puissance injectée et une impédance de 32 Ohms. Autrement dit, ces haut-parleurs de 40 mm ne réclament que très peu de puissance pour s’exprimer et leur résistance au courant entrant (impédance) est faible. Aucun risque de manquer de volume donc, quelle que soit la source branchée.
Passons sur la certification Hi-Res Audio, qui indique que ce casque peut reproduire les fréquences audio jusqu’à 40 kHz, que seuls les animaux de compagnie peuvent entendre.
Une courbe sans défaut majeur
Nous avons mesuré la réponse en fréquence du JBL Tour One M2, qui s’avère typique de transducteurs puissants et dynamiques. Le registre grave est caractérisé par une extension idéale et une petite bosse vers 100 Hz, qui apporte à l’écoute incise et poids.
Le registre médium est remarquable de linéarité jusqu’à 2 kHz. Au-delà, on observe quelques pics de nervosité typiques des transducteurs à haut rendement. Sur le papier, la bosse à 3 kHz peut inquiéter, car c’est à cet endroit du spectre que notre canal auditif résonne et est donc très sensible. Celle à 8 kHz n’est pas un problème, car elle apporte de la lumière et permet de mieux restituer les fréquences harmoniques (des percussions, cordes…), tandis que celle à 16 kHz est quasiment inaudible et apporte de toute façon de la finesse à la restitution. Quoiqu’il en soit, tout cela peut être éventuellement modifié valablement avec l’égaliseur de l’app.
Signature sonore
J’ai testé le casque JBL Tour One M2 avec différents smartphones (Bluetooth SBC/AAC), la sortie ligne de mon MacBook Air M1 et avec un DAC Audioquest DragonFly, à partir de titres lossless sur Apple Music.
La signature du JBL devrait plaire à beaucoup de monde. Il y a du punch, de l’équilibre et les trois registres de fréquences sont bien servis. Le grave est autoritaire, délié et rapide, le médium fourmille de détails — et ne souffre d’aucune dureté ou acidité — tandis que l’aigu est lumineux et plutôt précis. Finalement, la bosse mesurée vers 3 kHz n’est pas problématique du fait de la précision du message sonore. S’il fallait émettre une réserve, ce serait la finesse des sons les plus hauts, mais on chipote. Quoiqu’on écoute, musique ou film, quel que soit le volume, il y a du plaisir à la clé avec ce JBL Tour One M2. Le son est costaud à fort volume et incite à taper du pied ou à hocher de la tête.
Le comportement dynamique du JBL Tour One M2 est excellent, avec à la clé une scène large et précisément peuplée. L’immersion est très forte et malgré tout les plans sonores sont convenablement agencés.
Quelques impressions d’écoutes
En comparaison du JBL Tour One, le M2 améliore absolument tout. Wish You Were Here de Pink Floyd décevait avec le précédent modèle, c’est tout le contraire avec le M2 : la scène est large, la dynamique au poil. Les cordes sont fluides, le pied de batterie convaincant, l’écoute n’est que plaisir. Hotel California, dans sa version unplugged (Hell Freezes Over, MTV) permet au casque d’étaler sa puissance dans le bas du spectre, tout en restant précis lorsque les trois guitares jouent de concert. La voix de Don Henley est puissante et focalise l’attention. C’est très bon. Dans un autre registre, I Put A Spell On You de Nina Simone, laisse entendre les qualités de spatialisation et de timbre du casque. Le sax à gauche est d’une présence savoureuse, sans saturer toutefois l’espace, ni n’écraser le piano à droite, dont on suit sans mal le jeu, même si les percussions sont exclusivement mixées de ce côté aussi.
Can’t Hold Us de Macklemore & Ryan Lewis est un titre difficile à écouter à fort volume, tout du moins avec du matériel moyen. Pas avec le JBL Tour One M2, qui incite à forcer le volume pour s’en mettre plein la tête. On sait qu’on ne devrait pas, mais tant pis. Ce type de casque bien ficelé est une invitation à écouter ce que l’on connaît de musiques les plus agressives. Donnez-lui Bellbottoms de The Jon Spencer Blues Explosion et vos oreilles n’en sortiront pas indemnes.
Micro
La qualité de captation est moyenne et la voix de l’utilisateur est transmise avec peu de définition, même en environnement parfaitement calme. Le filtrage des bruits parasites fonctionne bien… mais seulement lorsqu’on ne parle pas.
En réalisant le test habituel du robinet d’eau ouvert, mon interlocuteur entend l’eau couleur dès que je parle. Mieux vaut donc utiliser exceptionnellement le JBL Tour One M2 pour les appels téléphoniques.
Autonomie
JBL annonce jusqu’à 50 heures sans réduction de bruit active et 30 heures avec. J’ai mesuré 31 heures ANC active, à 50 % du volume de mon iPhone. Le JBL Tour One M2 nécessite environ 2 h pour être rechargé complètement, mais peut récupérer 5 h d’autonomie en seulement 10 minutes, grâce à une charge rapide en début de cycle.
Prix et date de sortie
Le casque JBL Tour One M2 est disponible en coloris noir et gris, au prix de 329 euros TTC.
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