Après le test de la JBL Bar 1000, voici celui de sa grande sœur. Si les deux barres de son partagent bien des éléments techniques — le caisson de basses et les enceintes surround détachables — elles offrent des performances sensiblement différentes, principalement en matière de spatialisation où la JBL Bar 1300 surclasse sa cadette.
Fiche technique
La barre de son testée a été prêtée par le constructeur.
Design
La barre JBL Bar 1300 mesure près d’un mètre quarante lorsque ses enceintes surround y sont fixées, et un mètre tout juste quand elles sont détachées pour être utilisées. C’est donc une très grande barre, qui n’excède toutefois pas les dimensions standard de la plupart des meubles TV. Ses lignes, quoique courbes au niveau des bords, restent anguleuses, ce qui, combiné à la présence massive de grilles métalliques, donne un look un peu industriel à l’enceinte. On est loin du design fun et audacieux des enceintes nomades du fabricant, ni des tendances de l’année qui sont aux matières douces propres au cocooning (tissus épais, galbes…).
L’enceinte est uniquement proposée dans une livrée noir charbon, qui mêle plastique et grilles en aluminium anodisé. La face supérieure accueille une console avec différents boutons de contrôle, tandis que la face arrière reçoit la niche de connectique. La face avant dispose d’un afficheur alphanumérique à LED blanches.
Les enceintes surround sont fixées à la barre par de puissants aimants. Chacune est équipée d’un bouton de mise sous tension, ainsi que d’un port USB-C pour être éventuellement rechargées ou alimentées depuis le secteur, si l’on décide d’installer à demeure les enceintes surround à leur point de diffusion. D’ailleurs, plusieurs supports de fixation murale sont livrés, pour la barre et les enceintes surround.
Le caisson de basses sans fil associé est imposant, avec 44 cm de hauteur pour 33 cm de côté. Il est équipé d’un très gros transducteur de 26 cm de diamètre, du même type que l’on trouve sur les caissons de basses pour installations home-cinéma. Autrement dit, ce caisson est capable de jouer fort et de descendre très bas en fréquence, soit de donner des sensations physiques.
Une télécommande infrarouge est fournie pour ajuster la plupart des paramètres de l’enceinte. Il n’y a guère que l’installation initiale qui oblige à utiliser l’app JBL One, tout du moins si l’on souhaite utiliser les fonctions de streaming audio en Wi-Fi.
Design interne
La barre est facilement démontable, JBL ayant choisi d’utiliser des vis plutôt que des joints collés pour assembler les différentes parties de l’enceinte. De fait, sa réparation éventuelle en atelier semble acquise. À l’intérieur, les différents haut-parleurs sont solidement fixés, à l’exception des transducteurs verticaux, simplement emboités sur des ergots.
Laine acoustique pour éviter les résonances, colle sur les condensateurs, pâte thermique pour refroidir les composants d’amplification, tout y est.
La barre est équipée de 15 transducteurs répartis ainsi :
- 6x haut-parleurs de 9×4,6 cm sur la face avant
- 3x tweeter de 2 cm sur la face avant, dont un centré et deux orientés vers les bords de la zone d’écoute
- 4x haut-parleurs circulaires de 7 cm sur la face supérieure
- 2x tweeters de 2 cm sur les côtés, orientés vers les bords de la zone d’écoute
La JBL Bar 1300 est dépourvue de radiateur passif ou d’évent bass-reflex et ne produit donc que très peu de basses fréquences (voir notre courbe de mesure plus loin), qui sont donc confiées au caisson de basses.
Chaque enceinte surround est équipée de 3 transducteurs :
- 1x haut-parleur de 9×4,6 cm
- 1x tweeter de 2 cm
- 1x haut-parleur de 7 cm sur la face supérieure
- 1x radiateur passif de 7×5 cm environ (pour amplifier les sons graves)
Quant au caisson de basses, il fonctionne selon la technique du bass-reflex, soit avec un évent à tube résonateur, placé vers la zone d’écoute, qui amplifie les fréquences infra-graves.
Connectique
La connectique de la JBL Bar 1300 est généreuse avec pas moins de 4 prises HDMI. Trois sont des entrées compatibles avec les signaux vidéo 4K HDR jusqu’à 60 Hz, tandis que la sortie est compatible avec le retour audio ARC et eARC depuis le téléviseur. S’il s’agit d’un vieux modèle seulement compatible ARC, seuls les programmes stéréo et 5.1 seront lus par la barre. Avec un téléviseur récent compatible eARC, les programmes audio multicanal HD ou immersif (Dolby Atmos, DTS:X) seront pris en charge. Le protocole CEC est évidemment géré et il est possible de contrôler le volume de la barre avec la télécommande d’un téléviseur.
Une entrée audio numérique optique TosLink est présente, pour associer à la barre des sources d’ancienne génération (lecteur DVD, platine CD, téléviseur HD), avec là encore une prise en charge limitée à la stéréo et au 5.1.
Le port USB-A n’est pas d’une grande utilité, car il ne délivre que 0,5 A et ne peut donc pas alimenter un stick TV (Amazon Fire TV 4K Max ou le Chromecast HD avec Google TV…). Tout au plus peut-on se servir de ce port pour lire les fichiers MP3 d’une clé. À l’ère du streaming, cela semble assez inutile.
La connexion au réseau domestique est possible par le biais d’une prise RJ-45 Ethernet ou bien en Wi-Fi (Wi-Fi 6). Ainsi, la JBL Bar 1300 peut être pilotée par l’app JBL One et utilisée pour écouter de la musique, depuis les principaux services de streaming en AirPlay 2 ou Google Cast. Le contrôle de la lecture musicale avec les assistants vocaux Google Assistant et Alexa est prévu, par l’intermédiaire d’appareils intégrant ces assistants.
Enfin, faute de réseau Wi-Fi chez soi, on pourra toujours utiliser le contrôleur Bluetooth intégré pour écouter de la musique directement depuis un smartphones ou un ordinateur.
Formats audio supportés
La barre de son JBL Bar 1300 coche toutes les cases et supporte l’ensemble des formats audio Dolby et DTS, Dolby Atmos et DTS:X compris sur ses entrées HDMI. Le Dolby Atmos est pris en charge en Wi-Fi depuis Tidal (abonnement Hi-Fi Plus), à la condition d’enregistrer son compte dans l’app JBL One. En revanche, depuis Apple Music, les titres disponibles en Atmos sont streamés en stéréo simple.
Fonctionnalités
La mise en œuvre de la JBL Bar 1300 est on ne peut plus simple. Passée l’étape du raccordement secteur de la barre et du caisson, c’est l’app JBL One qui guide la connexion de l’enceinte au réseau Wi-Fi. Dès la connexion établie, il est proposé d’effectuer une calibration acoustique, qui ajuste automatiquement le niveau des canaux, en fonction des caractéristiques de la pièce.
Pour ce faire, les enceintes surround détachables sont mises à contribution, dans un premier temps placées derrière le point d’écoute, puis à leur emplacement définitif. La barre émet une succession de sons sinusoïdaux pendant deux minutes environ. Une fois la calibration effectuée, le profil audio établi est automatiquement appliqué, d’ailleurs sans possibilité de retour en arrière (sauf en réinitialisant la barre). Les différences acoustiques pré et post-calibration sont minimes et concernent surtout la spatialisation, un peu meilleure ensuite.
Des réglages trop succincts
Peu de réglages sont proposés pour modifier le fonctionnement de la barre de son. Le niveau des canaux Atmos (haut-parleurs verticaux) est ajustable sur 3 niveaux, celui des enceintes surround également, et le volume du caisson de basses sur 5 paliers. S’ajoute à cela un égaliseur graphique basique à seulement 3 bandes, pour modifier grave, médium et aigu. Comme avec la JBL Bar 1000, le niveau du canal central n’est pas réglable et c’est une sérieuse lacune. Certes, la JBL Bar 1300 intègre un procédé d’amélioration des dialogues, mais il n’apporte objectivement presque rien. Il suffit de le désactiver pour s’en convaincre (presser le bouton Power pendant quelques secondes, puis une touche de volume).
Dommage que manquent par ailleurs des fonctions essentielles, telles que l’ajustement manuel du niveau du canal central — pour mieux entendre les dialogues — ou la compression de la marge dynamique, pour réduire les forts écarts de volume lors des séances ciné tardives. JBL ferait bien de réviser sa copie avec une mise à jour de firmware, car la concurrence n’élude pas ces fonctions importantes.
Un remixage automatique sur 17 canaux
Les 17 canaux de la JBL Bar 1300 sont toujours mis à contribution, qu’on écoute des programmes en Dolby Atmos, en DTS 5.1 et même en stéréo. Il y a donc un remixage systématique des signaux entrants, vers l’ensemble des transducteurs.
Consommation électrique très raisonnable
En veille réseau, la JBL Bar 1300 et son caisson de basse consomment à eux deux 1,8 W. Dès que barre et caisson s’éveillent, la consommation passe à 16 W et se maintient à cette valeur jusqu’à 25 % de l’échelle de volume. Dès 50 %, la consommation augmente sensiblement à 32 W, puis 60 W à 75 % et enfin 65 W au maximum.
Consommation électrique barre + caisson | |
---|---|
En veille | 1,8 W |
En charge | 27 W |
Active (sans musique) | 16 W |
Volume à 25 % | 16 W |
Volume à 50 % | 32 W |
Volume à 75 % | 60 W |
Volume à 100 % | 65 W |
On est donc loin des 1170 Watts de puissance cumulée annoncés par le fabricant, qui a une fâcheuse tendance à cumuler les puissances de crête — soit d’une fraction de seconde — de ses amplificateurs, alors que la seule puissance intéressante est celle en continu. Pour autant, la puissance mesurée est adaptée à la sonorisation d’une pièce de 30 m2.
Audio
J’ai écouté la JBL Bar 1300 (firmware 22.48.53.80.00) dans un salon de 30 m², associée à un téléviseur LG et à différentes sources, notamment l’Apple TV 4K (2022) et le Chromecast HD avec Google TV. Pour évaluer les qualités de la barre, différents extraits de films et séries ont été écoutés, en Dolby Atmos, DTS et même en mono pour certains vieux films.
Signature sonore et mesures
Le comportement de la JBL Bar 1300 est très proche de celui de la Bar 1000, ce qui était prévisible et plutôt dommage. En effet, le son est caractérisé par un manque de résolution et une certaine apathie à faible volume. C’est particulièrement vrai pour le caisson, qui peine à se faire entendre tant qu’on ne pousse pas franchement le volume. C’est là le revers de la médaille d’employer un si gros haut-parleur (26 cm) avec une amplification modeste. Qui plus est, le grave manque de finesse, même si son extension est intéressante.
Les courbes ci-dessus montrent les réponses en fréquence séparées du caisson (orange) et de la barre (verte), avec les niveaux par défaut. Le caisson joue globalement plus fort que la barre, ce qui ne serait pas gênant s’il le faisait avec plus de rigueur. En outre, il n’est pas suffisamment atténué dans le registre haut-grave (100-200 Hz) : cela le rend facilement localisable dans l’espace. Mieux vaut donc l’installer près de la barre plutôt que dans un coin, sans quoi les sons graves sembleront venir de l’extérieur de la scène. Quant à la barre seule (courbe verte), elle met l’accent sur le bas-médium, ce qui profite aux voix humaines, mais décline trop dans le registre aigu, avec une brillance trop en retrait. En jouant avec l’égaliseur, on parvient à éclaircir le son, mais il y a tout de même un manque de résolution manifeste, sans doute lié au fait que les tweeters tirent vers les côtés et non vers l’auditeur.
Les courbes ci-dessus sont celles de la barre (avec enceintes surround) et du caisson de basses. La balance tonale est maintenue, quel que soit le volume d’écoute. C’est très bien et permet de donner des sensations physiques à très fort niveau. Bref, ça cogne.
Scène surround très immersive
La surprise du chef, c’est la spatialisation, en progrès comparativement à la Bar 1000. L’adjonction de transducteurs supplémentaires, à l’avant et dans les enceintes surround, change donc sensiblement la donne. La scène est plus large et plus dense.
Avec les enceintes surround installées à l’arrière du point d’écoute, on profite d’une immersion horizontale très convaincante, avec des effets qui se promènent naturellement dans l’espace. Pour que cela fonctionne idéalement, il faut installer les enceintes arrières à 1 mètre au moins du point d’assise.
En revanche, le doublement des transducteurs verticaux n’apporte pas grand-chose aux programmes en Dolby Atmos ou DTS:X. Créer une scène au-dessus de l’auditeur, par ricochets au plafond, semble toujours mission impossible pour une barre de son. Si vous avez aimé le Dolby Atmos au cinéma, avec les éléments sonores qui se déplacent ou jaillissent au-dessus de votre tête, vous ne vous y retrouverez pas avec la JBL Bar 1300.
Les dialogues manquent de précision
La restitution des voix humaines est tout aussi discutable qu’avec la JBL Bar 1000. L’impossibilité de régler le niveau du canal central et l’absence de mode d’optimisation des dialogues n’arrangent rien. Les voix manquent de résolution et ont du mal à s’extraire des scènes sonores complexes. Visionner des films des années 40 ou 50 est souvent pénible, car les voix sont dures et projetées.
Performances musicales en berne
Là encore, le caisson de basses mutique à bas niveau et volcanique à fort volume, n’aide guère à produire un message équilibré. La faible résolution des hautes fréquences, due aux tweeters désaxés, rend l’écoute musicale ennuyeuse et de surcroît agressive. C’est bien simple, la plupart des enceintes Bluetooth JBL sont bien plus agréables à écouter.
Dans quelle pièce l’installer ?
La JBL Bar 1300 est taillée pour sonoriser de grandes pièces de vie, jusqu’à 40 m2 environ. C’est dans ces grandes surfaces qu’elle donnera les meilleurs résultats, en positionnant les enceintes surround loin derrière le point d’écoute.
Il est possible d’installer la barre dans une petite pièce (10 m2 par exemple), mais il faudra alors conserver de préférence les enceintes surround sur la barre ou alors accepter que la scène arrière s’impose excessivement. Quant au point d’écoute, une distance de 2 mètres est un minimum et la barre sera correctement intelligible jusqu’à 4 mètres environ.
Prix et date de sortie
La barre de son JBL Bar 1000 est proposée au prix de 1499 euros. À ce prix, elle entre en concurrence directe avec la LG S95QR, acoustiquement plus homogène et douée avec les dialogues.
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