On est montés à bord du Kia EV3 : une voiture électrique compacte et une autonomie maximale

La meilleure autonomie pour une voiture électrique aussi compacte

 
Kia lève enfin le voile sur son EV3, sa nouvelle voiture électrique. Ce SUV compact à l’autonomie record (600 km) aura fort à faire sur un segment très concurrentiel, mais il vient avec de véritables atouts que nous avons pu découvrir en avant-première. Nous sommes montés à bord, voici notre premier avis.

Le groupe Hyundai Motor, dont dépend Kia, a très rapidement investi dans l’électrique. L’aventure a commencé dès 2014 avec l’e-Soul, puis en 2018 avec le très convaincant e-Niro. Bien que le constructeur, comme bien d’autres, a revu ses ambitions électriques à la baisse ces derniers mois, il n’abandonne pas le développement de sa gamme, bien au contraire, l’Europe ne lui laissant pas le choix.

Sont ainsi prévus au programme, aux côtés des déjà existantes EV6 (récemment mise à jour) et EV9, arriveront dans les prochaines années les EV2, EV4, EV5 ou encore la berline EV8. D’ici à 2027, ce ne sont pas moins de 15 véhicules électriques qui sont attendus, dont une bonne part en Europe, qui devrait, selon les projections du constructeur, compter pour 30 % de ses ventes mondiales de voitures électriques en 2030.

Source : Kia

Après une Kia EV6 élue voiture de l’année en 2021 et une EV9 élue voiture mondiale de l’année en 2023, le constructeur coréen compte glaner un nouveau trophée avec son modèle le plus attendu, le SUV compact EV3. En effet, l’Europe est friande de SUV compacts, un segment qui, en électrique, représente le deuxième segment le plus porteur.

Autant dire que l’EV3 revêt une importance capitale dans la gamme, mais la concurrence a les dents longues et il ne sera pas aisé de venir se frotter à la nouvelle Volvo EX30 et sa cousine la Smart#1 ou aux françaises Renault Mégane E-Tech et Peugeot E-2008.

Source : ©Etienne Rovillé pour Frandroid

Nous avons pu aller découvrir ce Kia EV3 en avant-première, et on vous explique pourquoi ce modèle pourrait rapidement se faire une place dans la liste des meilleurs SUV électriques à acheter.

Design : douce robustesse

Avec son EV9, Kia avait révélé son nouveau langage de style « Opposites United », ou « les opposés unifiés » en français. Cela se traduisait, dans les faits, par un véhicule aux angles affirmés et à l’allure robuste sans verser dans une inutile agressivité.

La Kia EV3 en reprend l’essentiel, mais à l’échelle réduite. Ainsi, face aux 5,01 mètres de long pour 1,98 mètre de large de son grand frère, le SUV compact affiche 4,30 mètres en longueur et 1,85 mètre en largeur. En hauteur, se sont 20 cm de moins, à 1,56 mètre. Le modèle se veut tout aussi robuste, solide et avec un fort caractère, mais sans en faire de trop, avec une certaine légèreté.

De fait, malgré cette apparence solide, le modèle est agréable, presque sympathique tout en ayant l’air sérieux, les lignes strictes répondant aux galbes des ailes. Le toit très droit, recevant un long becquet, débouche sur un arrière très vertical, si ce n’est la lunette arrière, entouré de feux à LED. Cette partie est un peu trop massive à notre goût, avec un montant D très important, incluant la poignée de porte arrière, et des inserts noirs qui alourdissent l’ensemble.

Ces inserts sont partout, en noir brillant sur cette finition GT-Line, mais plus basiques sur les modèles d’entrée de gamme. Ils contrastent avec le moderne vert Aventurine, mais ils mériteraient plus de finesse.

Le modèle prend soin de son aérodynamique. Outre le becquet de toit, nous trouvons de petites « lèvres » en bas du bouclier arrière, des volets actifs ainsi qu’un capot plongeant sur l’avant. De quoi obtenir un coefficient de pénétration dans l’air (Cx) de 0,267, plutôt honnête pour ce type de véhicule.

L’ensemble joue sur le long empattement (2,68 mètres) et des porte-à-faux courts pour tenter de marier prestance et habitabilité. Vérifions ce qu’il en est dans les faits.

Habitacle : ce n’est pas la taille qui compte

Avec ses dimensions contenues, nous aurions pu nous attendre à un espace à bord qui l’était tout autant. Pourtant, la Kia EV3 est, au contraire, particulièrement accueillante et l’impression donnée par le design trouve écho à bord.

Les sièges avant, qui reprennent largement le style de l’EV9 avec une coque en plastique et des appui-têtes très similaires, sont agréables à l’assise et semblent offrir un maintien suffisant qu’il nous tarde de vérifier sur route. Là où nous avons été bluffés, c’est par l’espace alloué aux passagers arrière.

En réglant le siège conducteur au plus bas, et pour un adulte mesurant 1,85 mètre, je n’ai pas été mis à mal malgré une taille de 1,97 mètre. Il est aisément possible de glisser ses pieds sous le siège avant, tandis que les coques en plastique, citées plus haut, libèrent de l’espace pour les genoux. Ce sont d’ailleurs 95 cm d’espace aux genoux qui sont offerts. Le chiffre est semblable pour la garde au toit, avec 95,5 cm et une banquette légèrement creusée, confortable. Les adultes trouveront leur place sans problème.

Vous allez vous dire qu’il y a un loup, que le coffre doit en pâtir. Raté ! Le coffre dispose d’un volume généreux de 460 litres et dispose d’un plancher modulable, permettant d’être à hauteur du seuil pour les charges lourdes ou de maximiser l’espace en l’abaissant.

Le tout est extensible jusqu’à 1 250 litres en rabattant le second rang 40/20/40. Enfin, comptez 25 litres supplémentaires dans le coffre avant, le fameux frunk, suffisant pour y caser les câbles de recharge.

Du côté des matériaux, c’est moins la fête, la Kia faisant largement la part belle aux plastiques durs. Mais elle joue l’écologie, avec 28,5 kg de plastiques recyclés, que l’on retrouve par exemple sur les garnitures de siège, les moquettes de sol, etc.

Enfin, Kia a eu la bonne (ou mauvaise ?) idée d’ajouter, dans l’accoudoir, une tablette amovible en plastique recyclé. Celle-ci vous permet, durant vos temps de charge ou de pause, d’y travailler, par exemple en y déposant un ordinateur portable. Mais la position ne sera alors pas très agréable et cette tablette est particulièrement glissante.

De plus, elle supprime toute idée de rangement clos dans l’accoudoir et ne laisse la place qu’à une console centrale vide, dessous, laissant tout visible aux yeux mal intentionnés. C’est là que l’on trouve également le chargeur sans fil, au-dessus duquel se situent 2 prises USB-C, complétées par deux autres pour les passagers arrière.

Infodivertissement : elle a tout d’une grande

S’il y a bien une impression que vous n’aurez pas, c’est celle d’être rétrogradé parce que vous achetez une « petite » voiture. Kia équipe son EV3 de la belle dalle panoramique de 30 pouces, composée de trois écrans, déjà présente sur le vaisseau amiral EV9.

Derrière le volant, l’écran de 12,3 pouces fait office de combiné d’instrumentation. Très lisible, il offre toutes les informations nécessaires et est hautement personnalisable, notamment avec différents thèmes, dont certains sont téléchargeables après achat, comme les thèmes Marvel ou Star Wars.

Vient ensuite le petit écran de 5,3 pouces dédié à la climatisation, peu aisé d’accès. Heureusement, Kia a eu la bonne idée de conserver des commandes physiques en plus, sous l’écran tactile de 12,3 pouces, dédié à l’infodivertissement, tel que la musique ou la navigation. Il convient, pour atteindre sa partie la plus à droite, d’étendre le bras, comme c’est souvent le cas avec les trop grands écrans, ce qui n’a rien de bon pour la sécurité. Rien de rédhibitoire, ici, cependant.

Cet écran, autorisant évidemment Android Auto et Apple CarPlay, vient avec la possibilité de streamer de la musique ou des vidéos, par exemple depuis YouTube, Netflix ou Spotify, mais il est aussi possible de jouer à des mini-jeux avec In Car Games 2.0. Si vous voulez jouer en conduisant, ChatGPT est là et pose des questions, vocalement, de type Trivial Pursuit.

Évidemment, ce n’est pas tout, puisque le système peut vous faire des recommandations en tout genre ou vous apporter toutes sortes d’informations, sur votre lieu d’arrivée, les parkings à destination, etc.

Puisque l’on parle de destination, la coréenne dispose de la navigation et, surtout, d’un planificateur d’itinéraire complet, affichant les divers arrêts lors d’un long trajet, le pourcentage à l’arrivée sur un point de charge et le pourcentage à atteindre avant de repartir, ou encore les informations sur les points de charge. Mieux, ce planificateur permet aussi de choisir le pourcentage de batterie restant à l’arrivée, ou aux stations de recharge.

Motorisation, autonomie et recharge

À son lancement, la Kia EV3 ne propose qu’un seul moteur électrique de 204 ch (150 kW) et 283 Nm, placé sur l’essieu avant. Il est alimenté par deux packs de batterie au choix. En version standard, c’est une batterie de 58,3 kWh qui autorise jusqu’à 410 km d’autonomie, tandis que la version longue autonomie s’équipe d’une batterie généreuse de 81,4 kWh, conférent au SUV une autonomie de 600 km WLTP (en cours d’homologation). À titre de comparaison, une Volvo EX30 parcourt, dans le meilleur des cas, 475 km.

Les accélérations sont suffisantes pour ce type de véhicule et varient selon le pack de batterie, poids oblige. Ainsi, selon que vous avez opté pour le pack standard ou longue autonomie, la Kia EV3 passera de 0 à 100 km/h en 7,4 ou 7,7 secondes.

Du côté de la recharge, afin de préserver un tarif intéressant, l’EV3 ne reçoit pas d’architecture électrique 800 volts, mais se contente d’une de 400 volts. Le modèle embarque de série un chargeur AC de 11 kW de série (22 kW en option dès 2026) tandis que le chargeur rapide, DC, sera de 102 ou 128 kW selon la batterie. Des puissances qui paraissent assez justes, mais le groupe Hyundai Motor est réputé pour sa capacité à offrir des puissances de charge moyenne relativement élevées.

Tout le savoir-faire se retrouve ici, puisque dans les deux cas, il faudra compter sur 31 minutes pour une recharge de 10 à 80 %, soit le même temps qu’une Renault Mégane E-Tech avec la batterie de 60 kWh et une puissance de crête de 130 kW.

Petit bonus pour la Kia qui propose le Plug & Charge, permettant de brancher la voiture à la borne de charge rapide, qui s’identifie seule et commence la charge sans autre action, sans besoin de badger, ou autre.

Le freinage régénératif dispose de plusieurs niveaux de puissance, allant du mode roue libre jusqu’à la conduite à une pédale, Le tout est sélectionnable via les très pratiques palettes situées derrière le volant. Le modèle est le premier à intégrer le i-Pedal 3.0 du constructeur qui permet de régler la force du freinage lors de la conduite à une pédale.

Enfin, la Kia vient avec une charge bidirectionnelle complète incluant le V2L, qui permet à la voiture de recharger un appareil mobile, comme un vélo électrique par exemple, mais également le V2H et V2G, qui permettent d’envoyer de l’énergie à votre maison ou directement au réseau électrique. Quelque chose reprend, par exemple, la Renault 5 E-Tech.

Prix et disponibilité

Le marché de l’électrique étant relativement tendu et incertain ces derniers temps, avec une « guerre des prix » qui fait rage, les tarifs de la Kia EV3 demeurent inconnus jusqu’à ce qu’elle soit disponible à la commande. Cela arrivera en septembre, à l’approche du Mondial de Paris, où le constructeur sera présent, avec le modèle. Les premières livraisons, elles, n’interviendront pas avant la fin de l’année.

Néanmoins, il est déjà acté que le modèle se positionnera sous le Niro EV. Ce dernier mesurant 12 cm de plus, il sera plus haut dans la gamme, ce qui indique que l’EV3 débutera sous les 45 690 € demandé par son grand frère, en entrée de gamme, avec le même moteur de 204 ch et une batterie un peu plus grosse de 64,8 kWh.

Si l’on prend en compte que cet EV3 sera fabriqué en Corée du Sud et qu’il ne sera donc pas éligible au bonus écologique, nous pouvons être quasiment sûrs que Kia tentera de se placer sous la barre des 40 000 €, éventuellement sous les 35 000 € pour venir faire de l’ombre au Renault Scenic E-Tech, plus gros, mais débutant à ce prix avec le bonus écologique.