Test du LG UltraGear OLED 32GS95UE-B : un écran gaming d’un nouveau genre

Deux écrans dans un seul

Les constructeurs d’écrans Oled continuent de batailler sur le haut de gamme. Dernière innovation en date : un mode « Double Hz » permettant de passer de la 4K 240 Hz au 1080p 480 Hz via un simple bouton. Le LG UltraGear OLED 32GS95UE-B est le premier écran que nous testons de ce type.
Source : Chloé Pertuis pour Frandroid
Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

En bref
LG UltraGear OLED 32GS95UE-B

9 /10
Points positifs du LG UltraGear OLED 32GS95UE-B
  • Une qualité d'image quasi-sans faille (merci l'Oled)
  • Une expérience HDR saisissante
  • Un Dual Mode pas si anecdotique
  • Polyvalent en jeu
Points négatifs du LG UltraGear OLED 32GS95UE-B
  • Luminosité qui peut encore faire défaut
  • Risque de burn-in
  • Tarif prohibitif
 

Les constructeurs d’écrans gaming se livrent une guerre sans merci sur le segment du haut de gamme avec des moniteurs aux fiches techniques toujours plus ambitieuses ces dernières années.

Les joueurs fortunés, désireux de jouer sur PC et console dans les meilleures conditions possibles sur leur bureau pourront opter pour un modèle Oled et 4K pour allier qualité d’image à clarté de mouvement.

L’innovation est de mise en 2024 avec l’arrivée d’un « Dual Mode » chez LG sur son Ultragear 32GS95UE-B. L’objectif : offrir deux expériences au sein d’un même écran avec un mode 4K 240 Hz et un second 1080p montant à 480 Hz. De quoi convenir à tous les types de jeu, qu’ils soient immersifs ou compétitifs.

Fiche technique du LG UltraGear OLED 32GS

Modèle LG UltraGear OLED 32GS95UE-B
Dimensions 71,41 cm x 26,6 cm
Écran incurvé Non
Taille de l’écran 31,5 pouces
Facteur de forme 16:9
Définition 3840 x 2160 pixels
Fréquence d’affichage 240 Hz
Temps de réponse 0,03 ms
Luminosité maximale 1300 cd/m²
Nombre de ports HDMI 2
Nombre de ports DisplayPort 1
Hauts-parleurs intégrés Oui
USB Oui
Poids 9,0 kg
Fiche produit

Cet écran a été prêté par LG pour ce test.

Design

Comme sur ses téléviseurs, on apprécie toujours le minimalisme de LG sur le design de ses écrans. En façade, les bordures sont fines et ne mentionnent en aucun cas la marque (comme chez Samsung ou MSI par exemple).

LG a fait le choix d’un support hexagonal et non d’un pied avec deux tiges comme de nombreux modèles. Cela a l’avantage de prendre moins de place, chez Samsung et Dell sur certains de leurs modèles cette année.

Pour un écran à 1300 euros, la construction est d’excellente facture avec des finitions qui respirent la qualité, même si l’ensemble reste majoritairement fait de plastique. Un éclairage RGB plutôt discret est présent à l’arrière, entourant un logo LG UltraGear violet.

Connectique

L’écran propose une offre connectique complète, avec la présence de deux HDMI 2.1 48Gbps, d’un port DisplayPort 1.4 ainsi que de deux ports USB-A 3.1. On regrette l’absence d’au moins un port USB-C qui aurait été utile pour charger des smartphones ou ordinateurs récents.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Une prise jack 3,5mm vous permettra de brancher un combo micro-casque si jamais vous souhaitez brancher l’écran avec le câble USB-B fourni.

Support

Plutôt imposant, le support de l’écran vous permet de régler la position de votre écran comme bon vous semble, y compris en mode portrait si cela vous change.

Un passe câble bien utile vous permettra de cacher tous ces fils disgracieux pouvant sortir du châssis de l’écran.

Menu

LG reprend ici l’OSD très visuel de ses écrans et téléviseurs. Tous les paramètres sont facilement accessibles avec le petit joystick présent derrière l’écran. Chaque option a sa description, la navigation s’avère fluide, bref, rien à redire.

Et si vous souhaitez modifier tous ces paramètres depuis votre ordinateur, LG propose un logiciel OnScreen Control sur Windows. En comparant les deux, on remarque cependant que les options de l’OSD restent plus nombreuses.

Qualité de l’image

Nous avons testé en début d’année de nombreux écrans avec dalle QD-Oled de chez Samsung Display. LG a dégainé cet été avec sa nouvelle génération de dalles WOLED qui ont leurs forces et leurs faiblesses. La diagonale de 32 pouces est parfaite pour la 4K, avec une clarté d’image et une netteté des polices exemplaire, c’est un plaisir de tous les instants.

Chloé Pertuis pour Frandroid

Au premier lancement de ce LG UltraGear 32GS95UE-B, l’expérience visuelle est satisfaisante, mais les yeux les plus aguerris observeront une certaine déviation chromatique. En SDR avec notre sonde Calibrite Display Plus HL connectée au logiciel Calman Ultimate, nous mesurons une température des couleurs un brin trop chaude à 6 305K.

Pour corriger ce souci, nous avons jeté notre dévolu sur le « Mode 1 » de la température des couleurs, qui en plus de respecter le point blanc européen à 6 500K, se permet de respecter la courbe gamma à 2,2 généralement préconisé pour des conditions d’éclairage ambiant normales.

Niveau luminosité, on atteint les 400 cd/m² annoncés par LG avec tous les réglages au maximum. Cependant, vous perdrez en détails dans les hautes lumières, si bien qu’une valeur de 290 cd/m² sur tout l’écran, avec un pic à 406 cd/m² sur une fenêtre de 10%. Classique pour du SDR.

La colorimétrie d’usine est plutôt bonne à 2,9 en mode sRGB avec quelques déviations sur les tons rouges, bleus, et ainsi n que les tons de peau. Ce mode a aussi l’avantage de proposer une température des couleurs acceptable.

Fait notable : l’écran offre un rendu des polices très satisfaisant et même supérieur aux dernières dalles QD-Oled que nous avons pu tester. Ici, la technologie d’affichage de LG a encore une légère avance.

Une expérience HDR saisissante, mais avec ses limitations

Mais si vous achetez un écran de cette trempe, c’est pour profiter de toutes ses prestations en HDR. On le rappelle à chaque test, mais la technologie Oled est parfaite pour profiter des avantages d’une plus large dynamique sur PC.

Le contrôle de la luminosité se fait au pixel près, sachant qu’ils peuvent s’allumer ou s’éteindre selon le contenu affiché à l’écran. Le contraste quasi infini, les noirs profonds et la luminance des couleurs aident à sublimer l’expérience visuelle que peut offrir la HDR.

Chloé Pertuis pour Frandroid

La couverture colorimétrique est excellente à 95% du DCI-P3 pour afficher une plus large palette de couleurs que le traditionnel sRGB. Nous sommes aussi à 71% du plus exigeant Rec.2020, mais celui-ci est plutôt dédié aux professionnels de l’audiovisuel. La précision colorimétrique est ici très satisfaisante à 1,84, avec quelques déviations à trouver sur les tons violets, bleus et cyan.

Les différents paramètres de pic de luminosité vont vous permettre d’atteindre plusieurs valeurs selon vos préférences. Ainsi, nous avons mesuré un pic lumineux absolu à 1132 cd/m² sur une fenêtre de 1% ainsi qu’à 282 cd/m² sur une pleine fenêtre.

Il s’agit là des valeurs avec le mode de pic de luminosité « Haut ». Avec le paramètre « Bas », la valeur baisse à 621 cd/m² sur une fenêtre de 1%. La courbe EOTF, qui mesure le comportement de la lumière en fonction de la luminosité globale de la scène, est plus fidèle avec le mode Gamer 2.

Mais même dans ce mode, la fonction ABL (Automatic Brightness Limiter) reste importante lors des scènes les plus lumineuses. Résultat, certains détails lumineux pourraient manquer légèrement d’impact dans certains cas.

Mais comme nous le verrons dans la partie « Gaming » de ce test, ce comportement reste moins gênant que les dalles QD-Oled testées cette année.

Gaming

Cela devient une habitude avec les écrans Oled que nous testons, mais ce LG UltraGear 32GS95UE-B est encore une expérience saisissante en plein jeu. Sa large diagonale 32 pouces avec sa définition 4K vous fera redécouvrir tous vos titres préférés.

Nous l’avons testé sur deux catégories de jeux. Tout d’abord des jeux solos et immersifs comme Cyberpunk 2077, Avatar : Frontiers of Pandora, Alan Wake 2 ou encore Ratchet & Clank. Les apports de l’Oled, couplé au HDR, sont un vrai plus : les détails lumineux (feu, néons, ampoules, étincelles, mèches, etc.) ressortent vraiment grâce au contraste quasi infini de la dalle.

Chloé Pertuis pour Frandroid

Les performances en HDR sont en plus très satisfaisantes. En effet, nous avions l’habitude de voir l’APL (Average Picture Brightness) d’une scène baisser lorsque le mode HDR le plus lumineux était sélectionné.

Ici, la différence nous semble bien marquée avec les modèles QD-Oled précédemment testés cette année. Ici, la scène d’introduction de Ratchet & Clank : Rift Apart est un excellent test et ne souffre d’aucune limitation de luminosité ressentie dans le mode « Haut ». Les scènes les plus contrastées, comme dans Cyberpunk 2077 ou Alan Wake 2, sont aussi bluffantes avec leurs noirs profonds (et non bouchés) et une qualité d’image globalement bluffante.

Mais pour les jeux les plus compétitifs, qu’en penser ?

Alors, ce Dual Mode ?

La grande nouveauté de ce modèle réside dans son Dual Mode, une option qui permet de passer d’une simple pression d’un bouton à une définition 1080p et 480 Hz.

Voici son fonctionnement : par défaut, ce mode s’affiche en plein écran pour offrir une mise à l’échelle parfaite par rapport à la 4K. Il est cependant possible de cropper cette image pour un rendu 24 ou 27 pouces. Un paramètre utile pour les joueurs compétitifs qui privilégient ce type de diagonale à faible champ de vision, mais qui offre une mise à l’échelle moins qualitative.

Chloé Pertuis pour Frandroid

Il vous est possible de passer d’un mode à l’autre dans n’importe quelle application, l’écran deviendra alors noir pendant quelques secondes avant de vous afficher la nouvelle définition et fréquence de rafraîchissement.

Le Dual Mode peut cropper l’image en 24 ou 27 pouces // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Dans nos tests, la fonctionnalité a été efficace, mais n’a pas très bien fonctionné dans certains titres comme Overwatch 2 ou Valorant. Il reste dans ces cas-là préférable de faire la transition depuis Windows avant de lancer votre application. C’est ce que conseille notamment Alienware sur ses écrans offrant la même fonctionnalité.

Maintenant, l’expérience reste assez bluffante dans ce mode plus « compétitif ». Même si nous avions observé que la clarté de mouvement de l’Oled pouvait déjà être parfaite à 360 Hz, le 480 Hz rajoute un petit supplément d’âme qui pousse encore la fluidité au-dessus.

Il faut bien sûr être un joueur assidu des FPS rapides et nerveux, jeux dans lesquelles un tel mode sera bénéfique. C’est après plusieurs années d’entrainement et de mémoire musculaire qu’il sera possible de se rendre compte de l’apport d’une telle fréquence. Mais il faut dire que le confort est là après plusieurs centaines d’heures sur Overwatch 2 par exemple.

Encore faut-il que votre carte graphique, et surtout votre processeur, le permettent. En effet, en 1080p, c’est surtout votre processeur qui sera mis à contribution pour vous permettre d’atteindre de telles fréquences.

Prix et disponibilité

Le LG UltraGear OLED 32GS95UE-B se trouve autour des 1300 euros dans le commerce et peut même taquiner les 1400 euros chez certaines enseignes.

C’est un budget conséquent similaire aux modèles ultra wide 34 pouces en Oled, qui se justifie par la présence d’un Dual Mode encore tout nouveau.

Note finale du test
9 /10
LG a-t-il réussi à trouver la formule parfaite avec ce 32GS95UE-B ? Un écran Oled qui pourrait à la fois convenir aux joueurs PC, consoles pour les jeux solos immersifs et compétitifs. La dalle offre une expérience HDR franchement impressionnante et vous fera redécouvrir vos jeux, surtout grâce à sa large diagonale et son pic de luminosité.

Le mode Double Hz est ainsi plus qu'un gimmick et pourrait réellement convenir à ceux qui cherchent un produit vraiment polyvalent. Certes, les 480 Hz ne vous offriront pas le skill qu'il vous manque sur un plateau, mais il s'agit d'un supplément de fluidité non négligeable dans les jeux les plus nerveux.

Mais une telle flexibilité a un prix avec un écran 32 pouces qui avoisine les 1300 euros. Espérons que les prochaines générations allègent la facture.

Points positifs du LG UltraGear OLED 32GS95UE-B

  • Une qualité d'image quasi-sans faille (merci l'Oled)

  • Une expérience HDR saisissante

  • Un Dual Mode pas si anecdotique

  • Polyvalent en jeu

Points négatifs du LG UltraGear OLED 32GS95UE-B

  • Luminosité qui peut encore faire défaut

  • Risque de burn-in

  • Tarif prohibitif

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