Prise en main du LG G7 ThinQ : le smartphone qui risque de rater l’encoche ?

 
LG vient d’annoncer son tout nouveau smartphone haut de gamme, le LG G7 ThinQ. Nous avons eu l’occasion de le prendre en main à cette occasion, et sommes assez sceptiques quant au positionnement du téléphone. Voici notre avis.

LG a connu un certain succès d’estime à une époque, avec d’excellents G2 et G3, des Nexus 4 et 5 qui étaient de parfaits rapports qualité/prix en leur temps et des concepts parfois aussi loufoques que novateur (il fallait bien essayer le G Flex…). Mais depuis le G5, la firme coréenne semble chercher sa place. Entre sorties trop hâtives et sorties trop tardives, le constructeur n’arrive plus depuis quelques années à imposer ses smartphones comme de parfaits compétiteurs aux canons du genre. C’est là qu’entre en jeu le LG G7 ThinQ, successeur du G6 et nouvel outsider. A-t-il les épaules pour prétendre à plus ? Regardons cela de plus près.

Des chevaux sous le capot et une belle carrosserie

Si l’on s’en tient à la première approche, le LG G7 ThinQ est plutôt plaisant. Il arbore une coque brillante aux mille et un reflets qui attire l’œil presque autant que les traces de doigts. Tous les éléments sont bien positionnés, tombent facilement sous le doigt quand on en a besoin, même avec la présence du bouton supplémentaire dédié à Google Assistant (ce qui n’était pas le cas sur les derniers Galaxy S avec le bouton Bixby), bref tout semble lui réussir sur ce point.

Si l’on se penche sur sa fiche technique, on retrouve également un processeur Snapdragon 845 couplé à 4 Go de RAM et 64 Go de stockage. On est donc en présence du meilleur processeur actuellement disponible, d’une quantité de mémoire vive peut-être un peu légère, mais suffisante, et d’une mémoire interne raisonnable. Quant à l’écran, on a ici une grande dalle de 6,1 pouces contenue dans un gabarit similaire à celui du LG G6 (qui possède un écran de 5,7″).

Après les éloges de certains sur l’écran du V30, LG a préféré revenir au LCD avec une couche de sous-pixels personnalisée, WRGB, rajoutant des sous-pixels blancs. Selon LG, cela permet à l’écran de monter à une luminosité de 1 000 nits, ce qui est quasi deux fois plus haut que les flagships traditionnels. Et effectivement, l’écran est très lumineux. Malheureusement, nous n’avons pas encore eu l’occasion de l’essayer en plein soleil ni de vérifier l’impact que cela peut avoir sur l’autonomie du téléphone. Nous reviendrons bien sûr sur ces points lors de notre test complet, mais on peut déjà dire que l’écran semble très clinquant et il vaut toujours mieux une très bonne dalle LCD qu’une mauvaise OLED (ou même une OLED moyenne).

J’ai été assez étonné en revanche des nombreuses griffures sur l’écran de certains modèles d’exposition, mais quand on sait le chemin que ces appareils parcourent, pas toujours dans les meilleures conditions, on peut encore imaginer que ce n’est pas forcément surprenant.

Pour ce qui est de l’interface aucune surprise ici, on retrouve les habillages habituels de LG, avec son côté un peu flashy, son organisation en sous-menus un peu déroutante et ses applications qui semblent parfois redondantes avec les services natifs de Google.

L’encoche de la discorde

Lors de sa présentation, LG semblait fier de son « notch design », ce « nouveau deuxième écran » apportant toujours plus de surface d’écran en façade. Car oui, selon que l’on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide, c’est un peu moins d’écran à cause de l’encoche, ou un peu plus sur les côtés du rebord supérieur.

Toujours est-il que cet espace d’écran doit être bien intégré pour être agréable à l’utilisation et LG a voulu se démarquer sur ce point en permettant une certaine personnalisation. On peut donc cacher l’encoche avec une barre de notification noire, ce que d’autres constructeurs proposent déjà, mais aussi avec des barres de couleur, avec des dégradés plus ou moins de bon goût. Loin de moi l’idée de juger le côté artistique de la chose, je vous laisse vous faire votre propre idée sur la question, mais il faut avouer que l’intégration est très particulière et donne un double coin à l’écran, ce qui est très étrange.

La photo, de point fort à point faible ?

Quoi que l’on pense des smartphones de LG, il est impossible de nier que le constructeur sud-coréen soigne généralement la partie photo de ses smartphones qui se placent toujours parmi les meilleurs en la matière. En cette année 2018 où les constructeurs prêtent une attention toute particulière à cette fonctionnalité, on attendait beaucoup de la solution de LG, qui repose ici en partie sur l’intelligence artificielle pour adapter les réglages de l’image en fonction de la scène (comme c’est le cas sur bien des appareils aujourd’hui, on ne va pas se le cacher).

LG promet par ailleurs 4 fois plus de lumière en basse luminosité et une rapidité de déclenchement plus 4x élevée, ce que nous avons pu mettre à l’épreuve puisque les conditions lumineuses de la salle de prise en main étaient loin d’être optimales.

Je dois avouer que je ne m’attendais pas forcément à des merveilles, mais pas non plus à voir des couleurs baver autant, des ombres aussi mal cernées et des contrastes aussi mal équilibrés. Clairement, de ce que j’ai pu voir, la qualité n’est pas au rendez-vous et manque de finesse sur tous les points : une véritable déception. Je pondérerai toutefois mon propos en rappelant qu’il ne s’agit encore que d’une prise en main et qu’il pouvait s’agir d’un prototype encore peu représentatif de la qualité finale.

Un prix trop élevé

En dehors de cela, le LG G7 ThinQ affiche quelques arguments pour se démarquer, comme la présence de son quad DAC compatible DTS:X, difficile à réellement tester dans les conditions d’une simple prise en main, ses haut-parleurs « 39 % plus gros », sa recharge sans fil, ou encore sa certification IP68 qui promet une certaine résistance à l’eau et à la poussière. On peut également parler de son bouton dédié à Google Assistant, mais je dois avouer que j’imagine plus cet assistant comme un « kit mains libres » que l’on aime justement activer à la voix.

Ce sont tant de petits arguments qui risquent cependant de ne pas être suffisants pour justifier un prix de 849 euros alors que les Samsung Galaxy S9 et Huawei P20 Pro sont disponibles à des prix peu ou prou similaires et devraient commencer à voir leur prix chuter, puisque déjà disponible depuis plusieurs semaines, et que les Honor 10 et OnePlus 6 arrivent sur le marché avec des tarifs bien plus agressifs.

Le 1er mai, lors de son lancement, le LG G7 ThinQ aura donc la lourde tâche de prouver qu’il a les moyens de rivaliser avec tous ces smartphones et de se démarquer sur un marché plus prolifique que jamais. Une lourde tâche sur laquelle je ne parierai malheureusement pas une trop grosse somme pour le moment.

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