La raison improbable pour laquelle Lidl vend aussi… des data centers

 
Surtout connu pour sa chaîne de supermarché Lidl, le groupe allemand Schwarz est devenu, un peu par accident, un acteur important du marché du cloud européen.
Un magasin Lidl // Source : Wikimedia Commons – Aljona83 (CC BY-SA 3.0)

Devenus à la mode depuis quelques années, les produits Lidl se sont débarrassés de leur réputation bas de gamme. L’enseigne propose désormais des écouteurs true wireless à 25 € plutôt convaincant et même des vélos électriques aux caractéristiques techniques séduisantes. Mais les activités du groupe ne se limitent pas à vendre des steaks surgelés ou des montres connectées, l’empire Lidl s’étend aussi… dans le cloud computing.

Comme l’a relevé une récente enquête du Financial Times, le groupe Schwarz — maison mère de Lidl — est en train de devenir un acteur majeur du cloud outre-Rhin grâce à sa filiale Schwarz Digits. L’entreprise héberge notamment les données du célèbre Bayern de Munich et du fournisseur de logiciel SAP. En 2023, elle générait 1,9 milliard d’euros de chiffre de vente.

Les données « hyper sensibles » de Lidl

Plus surprenant encore, cette success story germanique n’est pas née d’une quelconque ambition démesurée de son PDG. Christian Müller, patron de Schwarz Digits, explique que le commerce de serveurs est né de la nécessité de « répondre à nos propres besoins ».

Le responsable explique en effet que l’entreprise brasse « des quantités importantes de données hyper sensibles » comme les chiffres de ventes de ses magasins, les données des cartes de fidélité Lidl ainsi que les informations concernant ses 575 000 travailleurs et travailleuses.

Une station de charge Lidl // Source : Lidl

Contraint par des lois allemandes très strictes sur la protection des données personnelles et ne voulant pas « dépendre d’entreprises tierces », Lidl s’est alors mis à construire ses propres data centers avant de faire de Schwarz Digits une entreprise à part « avec une croissance très rapide », assure son PDG. Si l’histoire vous rappelle quelque chose, c’est normal.

Un Amazon allemand ?

En effet, AWS, le géant du cloud computing qui héberge les données de très nombreuses entreprises dans le monde, est né de la volonté d’Amazon de construire une infrastructure capable d’accueillir les kilomètres de données générés par sa plateforme.

Ayant quelques exaoctets d’espace libre, Amazon a commencé à louer ses serveurs avant de devenir le leader du secteur que l’on connaît aujourd’hui.

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Les velléités de Lidl sont probablement moindres, mais il semblerait que le groupe mise sur l’argument de souveraineté européen et sur des investissements récents dans l’intelligence artificielle pour convaincre les entreprises du vieux continent de lui faire confiance. À défaut de concurrencer Amazon, Lidl pourrait bien chasser sur les terres d’OVH.


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