Les voitures sans permis (VSP) ont clairement le vent en poupe en ce moment. La preuve : la production de Ligier, le leader français, est passé de 10 500 voiturettes en 2017 à 17 500 en 2022. Citroën n’est pas à plaindre non plus, avec plus de 22 000 Citroën Ami vendues en l’espace de deux ans à travers l’Europe. En France, le domaine des voiturettes est en pleine expansion, puisque les ventes ont doublé entre 2020 et 2021. Et c’est pareil en Europe. En cause : l’arrivée des quadricycles légers électriques, à l’image de la Citroën Ami (que nous avions également testé lors de sa sortie).
Elle nous semble loin l’époque où la voiture sans permis (VSP) était surtout pensée pour les zones rurales, les personnes n’ayant pas le permis (ou l’ayant perdu). Grâce à Citroën, la voiture sans permis est devenu un objet enviable, presque « sexy« . Accessibles à partir de 14 ans sans permis, les quadricyles légers (L6e) sont désormais les stars des parkings des collèges et des lycées.
Ils remplacent peu à peu les scooters et motos 50cc plus dangereux et moins pratiques (capacité d’emport, protection contre les intempéries). Le spécialiste français, Ligier, qui produit des voitures depuis 1969, veut lui aussi participer à cette révolution électrique. En plus de proposer des voiturettes diesel, voici la nouvelle Ligier Myli, 100 % électrique. Elle vient concurrencer la Citroën Ami, produite au Maroc, mais aussi la gamme « e » d’Aixam, le leader français de la VSP.
Pour aller plus loin
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Jetons un œil à la fiche technique de cette Ligier Myli, produite en France (y compris pour le moteur et les batteries) avant d’aller plus loin dans notre essai et de vous livrer notre avis. À noter : comme toutes les voitures sans permis, la Ligier Myli est limitée à 45 km/h. Elle est dite « sans permis », mais elle nécessite une formation (permis AM, ancien BSR) de 8h et n’est pas intégrée dans le permis à points. Impossible, donc, de perdre des points en roulant à bords d’une VSP. Même si le code de la route, et donc les amendes, s’appliquent.
Fiche technique
Modèle | Ligier Myli |
---|---|
Dimensions | 2,96 m x 1,50 m x 1,53 m |
Puissance (chevaux) | 7,6 chevaux |
Niveau d’autonomie | Conduite assistée (niveau 1) |
Vitesse max | 45 km/h |
Taille de l’écran principal | 10 pouces |
Prise côté voiture | Type 2 |
Prix entrée de gamme | 12499 euros |
Prix | 12 499 € |
Fiche produit |
Cet essai a été réalisé dans le cadre d’un évènement organisé par la marque à Paris.
Design : une voiture sans permis
Le design de la Ligier Myli n’est pas révolutionnaire. On peut d’ailleurs reconnaître facilement la patte de Ligier. La Myli semble être un mix entre la gamme Ligier thermique et la gamme Microcar thermique, qui appartient également au groupe Ligier. L’entreprise française n’est pas partie d’une page blanche, mais la base de la Myli a été pensée dès le départ pour le 100 % électrique. Un peu comme chez Citroën avec l’Ami. Ce qui signifie que les batteries sont intégrées sur le plancher, et notamment sous les sièges avant.
Extérieurement, impossible pour un œil non averti de faire la différence entre cette Ligier électrique et les autres modèles diesel de la marque. On reste bien entendu sur une micro-car, avec des dimensions ultra compactes, permettant de se faufiler dans les petites ruelles des centre villes. Ce qui facilite également les manœuvres de stationnement, avec les 2,96 mètres de longueur et la largeur de seulement 1,5 mètre.
La Ligier Myli est une « vraie » voiture sans permis. Entendez par là que le look de l’engin ne déteint pas des créations habituelles de ce secteur vieillissant. Contrairement, par exemple, à la Citroën Ami qui fait un peu figure d’ovni dans le paysage des VSP. C’est un point de vue subjectif, bien entendu, et le design de la Ligier Myli devrait beaucoup plaire à ceux qui cherchent une voiturette passe partout. À l’inverse de la Citroën Ami, dont l’apparence futuriste permet à son conducteur de se détacher un peu de la catégorie des voitures sans permis.
Ligier n’a pas oublié la personnalisation et propose de nombreuses options pour changer le style de sa Myli. Plusieurs coloris (huit) sont disponibles, ainsi que de nombreuses options de jantes, ainsi que des kits stickers et design. De quoi éviter de se retrouver avec le même style que la voiturette de son camarade de classe, à la sortie sur le parking du lycée.
Habitabilité : un vrai coffre !
La Ligier Myli est plus longue que sa concurrente de chez Citroën. Mais c’est pour une bonne cause : la présence d’un véritable coffre, d’une contenance de 459 litres sous la tablette, et même de 612 litres jusqu’au plafond. C’est énorme, puisqu’à titre de comparaison, une Dacia Spring annonce 290 litres sous la tablette.
Au-delà du coffre, on revient sur un format de voiturette. La place n’est pas ce qui défini le mieux cette Ligier Myli. Le siège avant est réglable en profondeur (contrairement au siège passager) et on ne peut embarquer qu’un seul passager en plus du conducteur, avec deux places au total. C’est ce qu’impose la réglementation pour les quadricyles légers. Les grands gabarits trouveront tout de même leur place, et celui du conducteur du jour (1m84 pour 75 kg) ne posait aucun problème.
On y trouve aussi de nombreux rangements : sur toute la longueur de la planche de bord, mais aussi dans les montants des portières, ainsi que dans une boîte à gants. Il est aussi possible de séparer le coffre de l’habitacle par une cloison de séparation.
La climatisation est en option selon les finitions. Mais sans aucun réglage de débit : c’est on ou off, avec un bruit d’enfer. Elle est toutefois la bienvenue pour rouler sous la canicule dans les grandes agglomérations. Cerise sur la gâteau : le siège conducteur est chauffant (en option), tout comme le pare-brise (en option aussi). La lunette arrière est quant à elle dégivrante de série.
Infodivertissement : quitte ou double
La Ligier Myli est livrée de base sans autoradio. À partir de la deuxième finition (I.Deal), elle est livrée avec un autoradio (format 1 DIN Bluetooth, MP3). L’écran de 10 pouces intégrant une caméra de recul et compatible avec Android Auto et Apple CarPlay nécessite la finition E.Pic ou R.Ebel. C’est clairement une option qui fait toute la différence au quotidien, avec un véritable écran, la présence d’un GPS et surtout, des manœuvres facilitées par la caméra arrière.
La qualité de cette dernière laisse toutefois clairement à désirer, d’autant plus que l’image est affichée en plein écran sur 10 pouces, ce qui laisse percevoir la taille d’immenses pixels qui composent l’image. Mais au moins, on aperçoit les obstacles : de quoi éviter d’accrocher la carrosserie (en plastique ABS) de la voiture.
La présence d’Apple CarPlay et Android Auto (en option, même avec la présence de l’écran de 10 pouces) métamorphose totalement l’expérience. Le système d’exploitation de base de la tablette n’est pas des plus réactifs et le plus agréable à utiliser. On préfèrera alors brancher directement son smartphone avec l’un des deux ports USB, pour profiter de sa musique depuis le téléphone.
L’interface est alors la même que sur de véritables voitures, et sera mise à jour au fur et à mesure de l’arrivée des nouvelles versions développées par Google et Apple. Puisque tout se fait depuis le smartphone, l’écran de la voiture se contentant d’afficher le contenu envoyé par le téléphone.
Sans cette option, l’autoradio nous fait voyager à bord d’une voiture qui semble sorti d’un autre temps. Mais, il faut toutefois souligner qu’il mérite d’exister, contrairement à la Citroën Ami qui n’embarque aucun équipement de ce type. Surtout qu’il est possible de le changer, par un autoradio compatible Apple CarPlay ou Android Auto. Attention, les ports USB sont absents si l’option tablette n’est pas choisie.
Précisons aussi qu’il est impossible de gérer sa voiture depuis son smartphone, que ce soit pour accéder à l’état de la batterie par exemple, ou vérifier le bon verrouillage des portières. Aucune application n’est proposée par Ligier.
Conduite : du bien… et du moins bien
La Ligier Myli est une voiture sans permis dotée d’un petit moteur 48 volts (d’origine Valeo) qui annonce une puissance de 5,6 kW (7,6 ch) et un couple de 10,4 Nm. Ce n’est absolument pas délirant, mais cela suffit à amener la voiture à sa vitesse maximale de 45 km/h, malgré un poids compris entre 400 et 460 kg selon la configuration des batteries choisie lors de l’achat.
Dans les rues parisiennes, la Ligier Myli est extrêmement facile à prendre en main. La direction assistée (en option, selon les finitions) est également de la partie. Nous l’avions sur notre modèle lors de l’essai, et il est vrai que les manœuvres à basse vitesse étaient extrêmement fluides et faciles, avec une direction très légère et souple. D’autant plus que le diamètre de braquage (9 mètres) facilite les demi-tours.
La Ligier Myli est assez confortable, même s’il s’agit bien évidemment d’une voiturette sans permis. Il faut entendre par là que le confort est basique, avec une filtration correcte des suspensions, et des sièges suffisamment épais pour des courts trajets, mais sans plus. Sur les pavés, les vibrations se font largement plus ressentir. Déception : des bruits de mobilier (en plastique) se font entendre en roulant. C’est encore plus frustrant car l’insonorisation de la voiturette électrique est assez bonne.
Mais la Myli fait plus ou moins jeu égal avec la Citroën Ami en comportement routier : le freinage est puissant (attention, pas d’ABS, ça peut glisser) mais la tenue de route est un peu moins bonne. On sent que le châssis (en aluminium) de la Ligier est moins rigoureux, ce qui se traduit par des glissades en cas de virages pris un peu trop rapidement. Rien de rédhibitoire, mais nous ne sommes pas sur le comportement typé « karting » de sa concurrente de chez Citroën, quasiment collée au bitume.
Dommage que la VSP de Ligier ne bénéficie pas du couple instantanée des moteurs électriques. Il faut attendre quelques micro-secondes, après avoir appuyé sur l’accélérateur, pour que le moteur se mette en marche. Ça nous rappelle les Autolib’ !
Il est possible de choisir deux modes de conduite différents : Drive (D) ou Eco (E). Ce dernier accentue le freinage régénératif (mais pas de conduite à une pédale), ce qui est pratique pour éviter de devoir utiliser les freins. Mais malheureusement, le mode Eco réduit également la puissance moteur disponible. On aurait aimé pouvoir garder toute la puissance et augmenter le freinage régénératif.
Pour résumer la partie conduite, la Citroën Ami est plus dynamique, tandis que la Ligier Myli mise davantage sur le confort et la sécurité. En parlant de sécurité, dommage que l’ABS et les airbags ne soient pas au programme.
En aparté, François Ligier, le patron du groupe français, nous a dit que ses équipes travaillaient au lancement d’une version L7, c’est-à-dire bridée à 80 km/h, sous la forme d’un quadricycle lourd. Citroën serait également en train de préparer une version similaire de son Ami selon les rumeurs. Ce qui signifierait la nécessité de passer le permis A1, à partir de 16 ans.
Autonomie, batterie et recharge
Le domaine dans lequel la Ligier Myli se détache totalement de ses concurrentes, c’est sur l’autonomie. La voiture sans permis est disponible avec trois capacités de batterie différentes : 4,14 kWh, 8,28 kWh et 12,42 kWh. Ce qui donne, en autonomie sur le cycle WMTC, respectivement 63, 123 et 192 km avant de devoir recharger. À titre de comparaison, la Citroën Ami annonce 75 km d’autonomie avec sa batterie de 5,5 kWh, contre 130 km chez Aixam avec une batterie de 7,89 kWh. Les batteries de la Myli sont de type LFP, donc sans cobalt et garanties 5 ans.
À première vue, les consommations électriques sont assez proches entre tous ces modèles, mais attention, puisque ces chiffres ne tiennent pas compte des pertes liées à la recharge. Et elles dépendent totalement de l’architecture électrique de chaque auto. Impossible de le savoir en avance, sans un test poussé. Mais dans tous les cas, ces voiturettes sans permis consomment environ deux fois moins d’énergie qu’une voiture électrique classique.
Pour la recharge, Ligier a intégré un chargeur de 2 kW (2 000 watts) dans sa petite Myli. Il faut donc tabler sur 2h30, 4h15 ou 6h30 pour recharger la batterie, selon sa capacité, sur une prise secteur. Il est également possible de recharger la voiturette sur une borne à courant alternatif, via un câble T2, mais la puissance sera similaire.
Prix, concurrence et disponibilité
La Ligier Myli est disponible à partir de 12 499 euros dans la finition G.ood et 12 999 euros pour la finition I.Deal qui annoncent toutes les deux une autonomie de 63 km. La finition E.Pic grimpe à 16 199 euros contre 17 099 euros en finition R.Ebel. Toutes les deux prévoient une autonomie de 123 km et peuvent profiter de la très grande batterie, avec l’autonomie de 192 km, pour un surplus de 1 700 euros.
Les options ne sont pas forcément données, puisqu’il faut compter 1 499 euros pour la climatisation, 499 euros pour la direction assistée, 199 euros pour le siège conducteur chauffant et 199 euros pour bénéficier d’Apple CarPlay ou Android Auto. De quoi dépasser largement les 20 000 euros en toutes options. Pour faire un peu mieux passer la pilule, on peut compter sur le bonus écologique, d’un montant de 900 euros pour les voitures sans permis électriques.
En face, on trouve la Citroën Ami, disponible à partir de 7 990 euros, ainsi que l’Aixam e-city sport qui démarre à 16 699 euros. Il faut également citer la Dacia Spring. Certes, c’est une « vraie » voiture électrique, mais avec son prix de départ à 20 800 euros et le bonus écologique (de 5 000 ou 7 000 euros selon les foyers), la note tombe à 13 800 ou 15 800 euros. Mais encore faut-il avoir le permis de conduire et, donc, 18 ans minimum.
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