Casque nomade rĂ©tro par excellence, le Marshall Major V s’adresse aux amateurs de musique qui accordent une importance essentielle au design. Avant d’être un casque Bluetooth confortable ou performant, le Marshall Major est un bel objet, avec une identitĂ© visuelle reconnaissable entre toutes, synonyme de son live et rock. C’est bien beau, mais est-ce suffisant ?
Fiche technique
Modèle | Marshall Major V |
---|---|
Format | Casque sans fil |
Batterie amovible | Non |
Microphone | Oui |
RĂ©duction de bruit active | Non |
Autonomie annoncée | 100 heures |
Type de connecteur | USB Type-C |
Poids | 186 g |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec un casque prêté par Marshall.
Reconnaissable entre tous
Le design reste incontestablement l’un des points forts des produits audio Marshall. Le Major V, quoique similaire à tous les autres casques Major commercialisés depuis 2010, possède un fort pouvoir d’attraction. Tous les ingrédients sont réunis : une robe charbon réhaussée d’une touche de blanc pour le logo Marshall sur chaque oreillette, et d’une pointe de jaune laiton avec le bouton de mise sous tension.
Qu’on se rassure, le Marshall Major V a beau être un casque supra-aural et s’appuyer directement sur les oreilles, il est d’un immense confort. En plus d’être pliable, ce casque est d’une souplesse incroyable au niveau de l’arceau, ce qui, combiné à son poids raisonnable (186 g) et une faible inertie, le rend très agréable à porter, d’autant qu’aucun bruit mécanique ne gêne son utilisation. La générosité et la tendresse de la mousse des oreillettes n’est évidemment pas non plus étrangère au plaisir qu’on éprouve en chaussant le Major V des heures durant. Les grandes têtes n’ont pas à s’inquiéter, l’arceau peut être allongé suffisamment.
Pas de zone de contrôle tactile pour ce casque, qui se pilote au moyen de deux boutons seulement. Le principal, réalisé en aluminium et recouvert d’une peinture couleur laiton, se trouve être un joystick. Outre la mise sous tension du casque et l’appairage Bluetooth, ce bouton permet d’ajuster le volume et de changer de piste. Le second bouton, noir et en plastique celui-là , sert à invoquer l’assistant vocal du smartphone, ainsi qu’à passer d’un profil d’égalisation à un autre.
La connectique ne se limite pas seulement au port de charge USB-C, puisqu’une entrée ligne est présente, qui permet d’écouter le casque avec une source analogique (baladeur, ampli casque…). Marshall fournit un câble rétro lui aussi, avec une partie spiralée.
Faute de système d’ANC, la réduction des bruits environnants est purement passive et liée à l’épaisseur des mousses à mémoire de forme. Chez soi, cela suffit à se préserver des bruits domestiques, mais, dans la rue, cette isolation passive est insuffisante. Le Major V n’est pas le casque le plus adapté à l’écoute musicale dans les transports, où bruits sourds et stridents perturbent inévitablement l’expérience.
Un égaliseur plutôt limité
Le bouton de contrôle tombe naturellement sous le pouce droit et se manipule sans la moindre difficulté. Pour passer d’un morceau à un autre, il suffit de pousser le joystick vers l’avant ou l’arrière. Un mouvement vers le haut ou le bas ajuste le volume d’écoute. Le comportement du bouton de l’oreille gauche peut être défini dans l’app Marshall où le choix est donné entre un profil d’égalisation, l’activation de l’assistant du smartphone ou de la fonction Spotify Tap (lecture automatique d’une playlist pour les abonnés au service).
L’égaliseur intégré est un peu déroutant, car même s’il propose cinq bandes de fréquences pour personnaliser le son du casque, le choix des fréquences surprend (160 Hz, 400 Hz, 1 kHz, 2,5 kHz et 6,25 kHz). Le choix imposé empêche d’impacter efficacement le comportement du Marshall Major V dans le grave (160 Hz c’est presque dans le registre médium) et 6,2 kHz c’est bien trop bas pour modeler l’aigu. Manquent a minima une clé vers 60 Hz et une vers 12 kHz pour espérer changer fondamentalement le son de ce casque.
Un système d’optimisation de la charge de la batterie est proposé, qui limite la vitesse de charge en cas de montée en température, ou limite le taux de charge à 90 % pour préserver la durée de vie de la batterie.
Bluetooth de dernière génération
Le contrôleur Bluetooth 5.3 du Marshall Major V prend en charge la technologie Bluetooth Audio LE, ce qui devrait permettre avec les smartphones compatibles d’exploiter le codec basse consommation LC3. Ce point n’est pas crucial dès lors que l’autonomie annoncée (et vérifiée) est avec n’importe quel smartphone déjà ahurissante. Tout au long de ce test, la transmission a été stable, même au travers de cloisons minces ou d’un plancher. Si vous aimez jouer un casque sur les oreilles, sachez que la latence Bluetooth est perceptible (le son arrive en retard sur l’image), sans être pour autant trop pénible. En lecture vidéo, ce phénomène n’existe pas.
Un manque d’Ă©quilibre frappant
Marshall a installé dans le Major V des transducteurs énergiques et qui produisent un son puissant du grave à l’aigu, avec pour seul bémol un accent trop marqué dans les fréquences haut-médium. Cet accent donne au Major V un son bien particulier, nerveux et (un peu) rugueux, tout droit débarqué des années 70/80 ; une époque où à peu près n’importe quel casque ou enceinte se distinguait par sa puissance plus que par sa finesse. On peut écouter un titre comme The Whole Lotta Love de Led Zeppelin avec le Marshall Major V pour s’en convaincre : les cimballes suintent, les guitares grincent, tout semble brut de décoffrage. L’expérience auditive est vraiment séduisante et si l’on écoute du rock, du métal, ou encore du blues et du jazz, on devrait être satisfait. Néanmoins, la tonique audible dans le haut-médium colore parfois excessivement la musique écoutée et pince les voix. Duel of the Fate de John Williams est une épreuve tant les choeurs sont trop haut perchés et, à fort volume, fatiguent les oreilles. De la même manière Hypnotize de Notorious Big, redoutable test pour valider l’équilibre d’un casque ou d’une enceinte, est ici une épreuve pour l’auditeur ; le son est trop métallique et dur.
La courbe de réponse du Marshall Major V est très perturbée dans sa partie haute et l’accent évoqué plus haut se traduit par un colossal pic de volume vers 3-4 kHz (environ 10 dB), ce qui équivaut à trois fois plus d’intensité. La courbe rose en pointillés est celle obtenue après égalisation, en abaissant totalement la clé de 2,5 kHz. Ce n’est toutefois pas suffisant pour éliminer toute coloration, ni masquer les hautes fréquences, qui malgré un important volume mesuré sont en réalité peu entendues. De ce point de vue, davantage de clés d’égalisation auraient été bienvenues. Quant au grave il est présent et son extension irréprochable, mais cela ne suffit pas à faire une signature valable.
Une entrée ligne qui en dit long
Le Marshall Major V disposant d’une entrée ligne, il est possible de l’écouter avec une source analogique à sortie casque. Habituellement, l’écart qualitatif entre ce mode d’écoute et celui sans fil est ténu. Ce n’est pas le cas ici, le casque se montrant bien plus dynamique avec un fil à la patte. Pas besoin d’utiliser un baladeur audiophile ou un DAC USB pour s’en convaincre, la sortie casque d’un smartphone ou d’un ordinateur suffit.
Le grave gagne en muscle et l’on entend aussi plus de détails. Comment expliquer une telle différence ? Certainement pas par le fait qu’en Bluetooth le son est compressé alors qu’il ne l’est pas via l’entrée ligne ; l’écart dynamique est ici bien trop marqué pour cela. De fait, c’est l’amplification intégrée au casque qui semble en cause, car à l’évidence choisie par le fabricant pour sa faible consommation énergétique — ce qui est rarement compatible avec un son très dynamique.
Comportement dynamique et scène sonore
Vous l’aurez compris, le casque Marshall Major V est capable de mettre l’auditeur sous pression, mais à la condition de l’utiliser avec son câble analogique. En liaison Bluetooth, l’amplification embarquée réduit les capacités dynamiques des transducteurs. Le son manque un peu de punch, et le volume sonore maximal est en deçà de ce que propose la concurrence. Côté spatialisation, la forte mise en avant de certains sons haut-médium réduit fortement les dimensions de la scène sonore ; il y a une largeur convenable, mais la profondeur est étriquée. La restitution est massive et les plans sonores tassés. Enfin, le volume maximum n’est pas très élevé et si vous aimez vous secouer les tympans, il faudra de préférence utiliser le Major V en mode passif avec son câble.
Des appels de qualité moyenne
Le microphone embarqué et l’algorithme de réduction des bruits environnants sont de qualité moyenne. Lors des différents appels passés, ma voix était considérablement dégradée par une réduction de bruit trop agressive, et par ailleurs un peu faiblarde. Mieux vaut donc parler fort pour être mieux entendu. À l’inverse, on entend bien son interlocuteur, mais, là encore, la coloration des fréquences haut-médium a tendance à durcir sa voix.
Une autonomie ahurissante
Pas moins de 100 heures d’autonomie, voilà ce qu’annonce Marshall pour le Major V. À 50 % du volume, le casque a effectivement tenu 96 heures environ sur une playlist pop/rock/jazz lors de ce test. Ceci dit, le volume obtenu à 50 % est modéré et inférieur à ce que j’ai l’habitude d’entendre de produits concurrents. Si vous aimez écouter fort, il faudra aller au-delà du mi-volume et l’autonomie sera nécessairement un peu réduite.
Le temps de charge est de 3 heures environ, que ce soit avec le câble USB-C fourni ou en utilisant un chargeur à induction. Dans ce dernier cas, il faut replier le casque et le faire tenir en équilibre sur l’oreillette droite.
Prix et date de sortie
Le casque Marshall Major V est proposé en coloris noir et disponible au prix de 149 euros.
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