Quand le Japon s’allie à la Chine pour son virage électrique : on a vu la Mazda 6e

Alors que Mazda peine à convaincre avec sa MX-30 électrique, le constructeur japonais dévoile sa nouvelle arme : la Mazda 6e. Une berline aux origines complexes qui soulève autant d’espoirs que de questions.

Pour comprendre l’importance de cette nouvelle venue, il faut remonter aux racines de Mazda. Le constructeur japonais, connu pour sa légendaire MX-5 et son attachement aux motorisations thermiques, fait face à un défi de taille : la transition électrique. Leur premier essai, la MX-30, n’a pas convaincu, notamment en raison d’une autonomie limitée et d’un positionnement prix discutable.

Une alliance sino-japonaise surprenante

C’est dans ce contexte que la Mazda 6e fait son apparition au Salon de Bruxelles. Cette berline, version européenne de la Mazda EZ-6 présentée à Pékin en avril 2024, cache une particularité : elle repose sur une plateforme hybride développée par le groupe chinois Changan Auto. Un choix stratégique qui permet à Mazda d’accélérer son virage électrique, mais qui soulève des questions sur l’identité même du véhicule.

Des performances qui interrogent

Avec ses dimensions impressionnantes (4 921 mm de long, 1 890 mm de large et 1 485 mm de haut), la Mazda 6e s’impose comme une berline statutaire. Côté motorisation, deux options de batterie sont proposées : 68,8 kWh ou 80 kWh, offrant respectivement une autonomie de 479 et 552 km en cycle WLTP.

L’habitacle, que nous n’avons malheureusement pas pu découvrir lors de notre visite, promet d’être assez moderne. Un écran d’infodivertissement de 14,6 pouces côtoie un combiné d’instrumentation de 10,1 pouces, le tout complété par un affichage tête haute en réalité augmentée de 50 pouces. L’innovation se poursuit avec des sièges inclinables à « gravité zéro », une technologie qui promet du confort en répartissant uniformément le poids du corps.

Les portes sans cadre, signature désormais prisée des berlines premium, s’accompagnent de poignées intégrées qui renforcent la fluidité des lignes. À l’avant, Mazda intègre des feux d’ailes qui illuminent la calandre. Plus qu’un simple effet esthétique, cet éclairage devient fonctionnel pendant la recharge, il sert d’indicateur d’état de charge tout en donnant l’impression que les ailes flottent.

Les deux versions développent un couple identique de 320 Nm en propulsion arrière, pour une accélération de 0 à 100 km/h en 7,8 secondes. Des chiffres qui placent la berline dans la moyenne du segment, sans plus.

Côté praticité, la berline offre 330 litres de coffre arrière, complétés par un frunk (coffre avant) de 70 litres.

Le prix, nerf de la guerre

Si la Mazda 6e connaît un franc succès en Chine avec un tarif attractif d’environ 20 000 euros, son positionnement tarifaire en Europe n’aura pas grand chose à voir. Le prix d’accès sera, d’après Mazda, « inférieur à 45 000 euros », mais il ne faudra pas compter sur un quelconque bonus écologique en France à cause de son importation directe depuis la Chine.

Le reste des tarifs sera connu à l’ouverture des précommandes, prévue pour fin mars, avant une commercialisation en France en septembre 2025.