Voiture électrique : pour une fois, la loi est en avance sur la technologie

 
Il est désormais possible de rouler jusqu’à 130 km/h avec une voiture autonome de niveau 3, sans tenir le volant ni regarder la route. Le problème, c’est qu’aucun constructeur ne propose pour l’instant cette technologie. Seules les Mercedes EQS et Classe S sont compatibles, mais seulement jusqu’à 60 km/h pour le moment.
Mercedes Drive Pilot
Mercedes Drive Pilot

Cela fait un bon bout de temps que l’on entend parler de la conduite autonome, alors que tous les constructeurs ou presque y travaillent. On pense bien sûr à Tesla avec son Autopilot et son FSD (full self-driving) aux États-Unis, ou encore à Volvo qui équipe son nouveau EX90 d’un capteur LiDAR. De nombreux équipementiers s’y intéressent également, donc Plastic Omninum qui a dévoilé une innovante technologie de radar intégré au pare-chocs. Si les choses évoluent dans le bon sens, tout n’est pas encore tout à fait au point.

Une réglementation qui évolue…

Jusqu’alors, seule la conduite autonome de niveau 2 était autorisée en Europe. Concrètement, cela signifie qu’il est possible de laisser la voiture circuler seule, à condition de garder les mains sur le volant, ou plus exactement, de rester attentif à ce qui se passe sur la route. En d’autres termes, c’est toujours le conducteur qui est responsable de la conduite.

Mais depuis le 14 juillet 2022, le niveau 3 est désormais autorisé en Europe : c’est la voiture qui devient responsable de la conduite. Ce n’est toutefois que le 1er septembre dernier que cette technologie a été approuvée en France, mais dans certaines conditions seulement. En effet, il faut que la route soit interdite aux piétons et cyclistes mais aussi qu’elle soit dotée d’un séparateur central.

Le conducteur doit également pouvoir toujours reprendre la main si la voiture lui demande, ce qui signifie qu’il n’est pas question de dormir ou de regarder un film. Enfin, la vitesse était quant à elle limitée à 60 km/h, réduisant alors l’usage aux embouteillages sur autoroutes.

Mais voilà que quelques évolutions ont été apportés, alors que la réglementation a été légèrement assouplie. On se rappelle en effet qu’en juillet dernier, le conseil Économique et Social des Nations Unies annonçait qu’elle autorisait la conduite autonome jusqu’à 130 km/h. Une mesure finalement entrée en vigueur le 1er janvier 2023 en Allemagne, comme l’annonce le site Heise.de. Pour l’heure, rien n’a encore été précisé en France, mais nous devrions rapidement en savoir un peu plus.

… mais les marques ne suivent pas

Sur le papier, c’est donc une excellente nouvelle pour les automobilistes, qui pourront donc effectuer de longs trajets sans avoir à toucher le volant. De plus, cette nouvelle réglementation devrait permettre d’améliorer le trafic routier, alors qu’une récente étude prouvait que les voitures autonomes contribuaient à réduire les embouteillages fantômes sur les autoroutes. Mais il y a tout de même un petit hic.

En effet, à l’heure actuelle, seul Mercedes propose le niveau 3 sur ses voitures en Europe, sur ses EQS et Classe S, via le système Drive Pilot. Or, celui-ci n’a été homologué que pour atteindre une vitesse maximale de 60 km/h, conformément à la réglementation jusqu’alors en vigueur. Si la firme allemande possède une longueur d’avance sur Tesla, elle est en revanche en retard par rapport à la législation.

Mercedes Drive Pilot
Mercedes Drive Pilot : conduite autonome de niveau 3

Une situation qui peut sembler cocasse, mais qui est assez gênante pour la marque allemande, qui risque alors de se faire distancer par ses rivaux, dont BMW. Le constructeur travaille également au lancement de modèles équipés d’une technologie de conduite autonome, de même que de nombreuses firmes chinoises telles que Nio ou Zeekr.

C’est d’ailleurs d’autant plus inquiétant que Mercedes ne serait pour l’heure pas en mesure d’annoncer un planning concernant la mise à jour, comme l’explique l’Automobile Magazine. Celle-ci pourra-t-elle se faire à distance, comme c’est par exemple le cas chez Tesla, qui propose le passage de l’Autopilot classique à la conduite entièrement autonome après l’achat via une mise à jour OTA (over-the-air) ? Il faudra encore patienter avant d’avoir la réponse à cette question.

Quoi qu’il en soit, Mercedes reste pour le moment le seul constructeur à faire rouler des voitures en conduite autonome de niveau 3 à travers l’Europe. Ou plus exactement, en Allemagne.

Pour aller plus loin
Voitures autonomes : quelles sont les différences entre les niveaux d’autonomie ?


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