Si la conduite autonome est dans les tuyaux de nombreux constructeurs depuis de longues années, tout semble s’être accéléré il y a peu. Et pour cause, la technologie a fortement évolué, avec l’arrivée de nouveaux capteurs plus performants comme le LiDAR, adopté par plusieurs marques comme Volvo et son EX90. Toutes, sauf Ford qui a jeté l’éponge, se livrent alors une bataille acharnée pour proposer le niveau d’autonomie le plus avancé du marché. Et pour l’heure, c’est un constructeur européen qui remporte la palme.
Une nouvelle approbation
Il s’agit de Mercedes, qui propose actuellement la conduite autonome de niveau 3 sur deux de ses modèles, l’EQS et la Classe S coiffant la gamme. Ce dernier est pour l’heure le plus performant disponible sur un modèle de série, permettant alors de laisser la voiture conduire seule, sans avoir besoin de toucher le volant. Il est toutefois nécessaire d’être en mesure de reprendre les commandes en cas de besoin.
Aujourd’hui, cette technologie est autorisée sur les routes européennes depuis le mois de juillet 2022. La France aura mis un peu plus de temps à l’approuver, puisque la décision a été actée le 1er septembre dernier. Mais ce système ne peut être utilisé que dans certaines conditions, sur des routes inaccessibles aux piétons et cyclistes, et équipées d’un terre-plein central. Par ailleurs, la vitesse est limitée à 60 km/h.
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Mais si l’on peut donc conduire sans les mains sur le Vieux Continent (mais uniquement en Allemagne dans le cas de Mercedes), c’est aussi le cas aux États-Unis. En effet, et comme le relate un communiqué, Mercedes vient d’annoncer durant le CES de Las Vegas qui se tient en ce moment que sa technologie de niveau 3 a été approuvée dans le Nevada et en Californie. Ainsi, la marque à l’étoile devient la première à recevoir cette homologation aux États-Unis, devançant alors Tesla.
En effet, la firme d’Elon Musk propose bien une technologie de conduite autonome, connue sous le nom de FSD (full self-driving), mais celle-ci est encore en phase de bêta-test, homologué comme un simple système de niveau 2, associant un régulateur de vitesse adaptatif et un assistant au maintien dans la voie, sans utiliser de LiDAR contrairement à Mercedes.
Précisons toutefois que dans les faits, le Drive Pilot de Mercedes est largement moins évolué que le FSD de Tesla. Ce dernier pourrait être, techniquement, considéré comme une conduite autonome de niveau 3 voire 4.
Quelques limites et une fonction bien pratique
Ce système Drive Pilot, également proposé en option en Allemagne peut donc être utilisé dans certaines conditions, identiques à celles pour l’Europe. C’est-à-dire uniquement sur l’autoroute, à une vitesse de 60 km/h. C’est le maximum pour lequel le dispositif a été homologué, alors même que l‘Allemagne autorise désormais une utilisation jusqu’à 130 km/h depuis le 1er janvier dernier. La marque n’a pas annoncé de date pour une éventuelle mise à jour.
Mercedes a également profité du CES pour annoncer l’arrivée d’une inédite fonctionnalité dans sa gamme : le changement de voie automatique. Lorsque le régulateur de vitesse est activé, la voiture est alors capable de dépasser seule un autre véhicule puis de se remettre dans sa voie, en respectant les distances de sécurité. Utilisée avec la navigation embarquée, cette technologie permet également de prendre une bretelle de sortie ou un embranchement entre deux autoroutes sans intervention du conducteur.
Cette fonctionnalité n’est néanmoins pas nouvelle, puisque Tesla la propose déjà avec son Autopilot de niveau 2 aux États-Unis, avant le FSD. En France, seules les Mercedes EQS et Classe S pourront en profiter, puisque ce système n’est pas autorisé en dessous du niveau 3. Pourtant, il y a quelques années encore, la marque américaine proposait bel et bien cette fonctionnalité sur le Vieux Continent comme on peut le voir sur la vidéo de notre rédacteur Bob ci-dessus, avant de subir un rappel à l’ordre de la part du gouvernement allemand.
À titre de comparaison, la conduite autonome FSD de Tesla peut-être utilisée sur n’importe quelle route aux États-Unis, et est donc largement moins limitée que le système de Mercedes comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous. En cas d’accident, chez Tesla, c’est le conducteur qui sera responsable. Avec le système de Mercedes, la responsabilité est déléguée à la voiture, et donc au constructeur. Une différence de taille qui montre les deux philosophies différentes de Mercedes et Tesla.
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